L’interaction verbale

L’interaction verbale

«Toute action conjointe, conflictuelle ou coopérative, mettant en présence deux ou plus de deux acteurs. À ce titre, la notion d’interaction couvre aussi bien les échanges conversationnels quelles transactions financières, les jeux amoureux que les matches de boxe».

L’interaction est donc une forme d’action, mais une action impliquant l’intervention de plus

d’un individu en vue de l’accomplissement d’un but quelconque.

Action mutuelle et commune, impliquant généralement la coprésence des interactants mais aussi présence différée (ex : les pièces de théâtre où les acteurs entrent sur scène les uns après les autres)

L’interaction n’est pas limitée à la communication verbale. Tout comportement (attitudes, gestes, mimiques, aussi bien qu’un quelconque comportement verbal) ayant lieu en présence d’autrui induit chez cet autre un comportement, qui à son tour influence le comportement du premier interactant. On retrouve ici le principe palo-altiste selon lequel on ne peut pas ne pas communiquer.

La problématique de l’interaction relève de la prise en compte de l’action conjointe et de l’influence mutuelle des interlocuteurs Le cadre situationnel est envisagé dans son influence sur la construction de l’interaction. « Tout discours est une construction collective, ou une réalisation interactive. » (C. Kerbrat-Orecchioni) « la parole est une activité social »(Erwin Goffman)

Pour C. Kerbrat-Orecchioni :

1) Tout acte de parole implique une allocution, (existence d’un destinataire autre distinct physiquement du locuteur.)

2) Tout acte de parole implique une interlocution, (échange de propos)

3) Tout acte de parole implique une interaction, (tout au long du déroulement, les différents participants exercent les uns sur les autres un réseau d’influences mutuelles)

Dialogisme : « théorie selon laquelle l’expression n’est jamais le fait d’un individu isolé ; l’énonciation est produite bilatéralement par le locuteur et l’allocutaire, tous deux producteurs et interprètes

L’INTERACTION EST SITUEE PAR :

1/- LE CONTEXTE EST ICI ASSIMILABLE A LA SITUATION DE COMMUNICATION, c'est-à-dire l’ensemble des circonstances dans lesquelles se déroule un acte de communication, l’entourage physique et social où cet acte prend place. Pour décrire une interaction, on tiendra donc compte de paramètres tels que :

• la situation physique des interlocuteurs

Les interactants sont loin/près les uns des autres, devant/derrière les uns et les autres, en haut/en bas les uns par rapport aux autres influe sur le contenu de l’interaction ;

• le lieu où se situe l’interaction a une influence sur le contenu et la manière dont elle se déroule (converser dans une voiture, une discothèque…influe sur le déroulement de la conversation).

• la durée de l’échange, qui dépend de conditions internes (lorsque le but de l’interaction est atteint, les interactants tendent à développer des séquences de fermeture, telles que les salutations), et externes (une conversation engagée au feu rouge entre deux conducteurs, par exemple).

• le nombre des participants : dialogue, trilogue, mais aussi toutes formes de plurilogues (participants à une assemblée générale, à un forum) ont une influence directe sur le déroulement de l’interaction

2/- LE COTEXTE

Le cotexte désignera l’environnement verbal ou non verbal, antérieur, et postérieur à l’interaction envisagée. Ex : Echanges passés (« comment ça va depuis la dernière fois », ou « comme vous le savez… »), ou postérieurs

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