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Les processus psychiques se mettant en œuvre au sein d’une équipe lors d’une situation de deuil

Note de Recherches : Les processus psychiques se mettant en œuvre au sein d’une équipe lors d’une situation de deuil. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Juin 2013  •  1 788 Mots (8 Pages)  •  1 130 Vues

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Les processus psychiques se mettant en œuvre au sein d’une équipe lors d’une situation de deuil.

Introduction : Dans cette partie nous traiterons des processus psychiques qui se mettent en œuvre au sein d’une équipe de travailleurs sociaux lors d’une situation de deuil.

Pour cela nous partirons d’une situation de deuil au sein d’une équipe médico-sociale (FAM) que j’ai pu rencontrer sur un de mes stages.

Puis nous analyserons dans un deuxième temps, à l’aide de références théoriques, les processus psychiques qui ont pu se mettre en place au sein de l’équipe afin de mieux supporter le deuil auquel les professionnels ont du faire face.

Situation : Le stage s’est déroulé dans un foyer d’accueil médicalisé à Toulouse.

Ce FAM accueille des personnes ayant des difficultés importantes sur le plan relationnel par suite de troubles du spectre autistique ou de maladies psychiatriques stabilisées.

L’équipe se composait d’aides médico-psychologiques, d’éducateurs spécialisés, de moniteurs éducateurs, d’une infirmière, d’une psychologue, d’un psychiatre et d’un chef de service.

Nous aborderons ici le cas d’une résidente décédé lors de mon stage, nous l’appellerons Mme M.

Mme M. était accueillie au FAM depuis sa création il y a 20 ans. Elle avait 55 ans, elle fut accueillie au centre après 15 ans d’allers retours entre l’hôpital psychiatrique et sa famille. Mme M. était diagnostiquée comme personne ayant des troubles du spectre autistique ainsi que le syndrome de Prader Willi.

Son syndrome se manifestait notamment par des troubles alimentaires (hyperphagie) et des troubles du comportement (Troubles Obsessionnels Compulsifs, comportements auto-agressifs…)

Circonstances du décès : Le FAM accueillait des personnes, qui pour la plupart étaient d’humeur syntone (Humeur qu'on observe chez un individu qui semble totalement et sans distance, intégré à son environnement instantané. Peut passer instantanément de la joie à la tristesse selon l’environnement.)

Cela se percevait notamment lorsqu’une personne du groupe allait mal, tout le groupe réagissait en « miroir » et devenait par conséquent en situation de mal être.

Trois semaines avant le décès de Mme M., l’équipe du FAM s’inquiétait de l’état de santé de Mme M. Les automutilations et les états de crise devenaient de plus en plus forts et fréquents.

Deux semaines avant le décès, suite à une demande de Mme M, l’équipe a demandé une hospitalisation d’urgence pour Mme M., son état de santé devenait de plus en plus inquiétant et son traitement ainsi que l’accompagnement n’était plus du tout adapté (le traitement ne suffisait plus pour l’apaiser, elle était submergé par les crises à répétition et sa présence mettait le groupe à mal, ce qui ne l’aidait pas plus à aller mieux).

L’hospitalisation d’urgence a été refusée, l’équipe a donc pris la décision de faire une « hospitalisation en interne », qui était en fait une hospitalisation à l’infirmerie. L’idée était de lui offrir un cadre plus structurant et apaisant et de l’extraire du groupe afin de limiter les effets de syntonie.

Pendant les deux semaines suivantes l’état de santé de Mme M ne s’est pas amélioré, l’équipe devenait de plus en plus inquiète, deux demandes d’hospitalisation ont suivies, refusées par l’hôpital. L’infirmière avait pu exprimer à deux reprises ses inquiétudes par rapport aux risques de « fausse route » lors des repas.

Mme M. est décédée lors d’un repas, alors qu’elle venait de faire une « fausse route », l’infirmière a essayé d’extraire l’obstruction par la méthode d’ heimlich, elle n’y est pas arrivée car Mme M. était obèse et l’infirmière n’arrivait pas à pratiquer la méthode d’extraction. Elle est alors venue chercher un éducateur sachant pratiquer la méthode d’heimlich dans la salle de restauration, j’y suis allé. Mme M. est décédée au bout de plusieurs tentatives d’extraction.

Les processus psychiques mis en œuvre par les professionnels :

Dans les jours qui suivirent le décès de la personne les professionnels ont pu verbaliser entre eux, ainsi qu’au prés de la psychologue (qui elle-même avait une supervision). Dans les échanges auxquels j’ai participé j’ai pu observer que les professionnels essayaient de rationnaliser le décès de Mme M. ou de se déculpabiliser…

Dans les points qui suivent nous commencerons par expliciter le processus de deuil selon la théorie de M. Hanus, dans un deuxième temps nous expliciterons les processus psychiques mis en place par les professionnels, puis par moi-même, pour faire le deuil de la personne.

La théorie de M. Hanus : Cet auteur décompose le deuil dit normal, afin de le distinguer de celui pathologique, en trois phases : le choc, l’état dépressif et le rétablissement.

Il y a succession des trois périodes sans qu’il y ait une séparation claire. Les signes apparents de ces étapes sont très différents selon la personne qui les vit mais ils ont tous le même sens. Hanus explique en outre qu’il est impossible de fixer une durée claire pour ces étapes.

Ces étapes ne sont pas figées, il est possible que l’endeuillé passe alternativement d’une étape à une autre.

Le choc provoqué par l’annonce de la perte est la première étape. Si l’annonce est brutale, le choc en sera d’autant plus fort. Il s’ensuit alors une réaction de déni refusant la réalité pouvant s’exprimer verbalement.

A ce moment, la personne n’a pas réellement intégré la mort et n’exprime donc pas ses émotions.

Cette attitude est souvent accompagnée d’un comportement paradoxal : on refuse la réalité gardant espoir que ce n’est pas vrai tout en demandant des précisions sur ce qui s’est passé.

M. Hanus identifie deux temps dans cette première phase :

1. sidération,

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