Les milieux sociaux

Cette étude a été réalisée pour

évaluer la qualité des informations

sur le milieu social des élèves, fournies aux collèges et lycées (données

dites de « scolarité »). Le milieu social

d’un enfant est défini par la catégorie

socioprofessionnelle de son père ou,

à défaut, de sa mère. On souhaitait

utiliser des données localisées sur le

milieu social des enfants pour élaborer des indicateurs académiques de

performances qui tiennent compte

des différences sociologiques entre

territoires.

À dessein, nous avons adopté une

démarche de recoupement des sources, en comparant les données des

établissements scolaires sur le milieu

social des enfants, à celles de l’enquête Emploi. Cette comparaison de

sources vise une population identique,

celle des enfants âgés de 12 ou 13 ans.

Les données de l’enquête Emploi et

de « scolarité » ont fait l’objet de

traitements particuliers pour mener à

bien cette comparaison. Concernant

l’enquête Emploi, des liens entre les

données démographiques recueillies

sur les enfants et celles économiques

recueillies sur les adultes ont permis

de constituer une base de données

unique, centrée sur les enfants et

incorporant des éléments précis sur

la situation professionnelle de leurs

parents. Concernant « scolarité », la

prise en compte des informations sur

les deux « responsables » qui fournissent des renseignements à l’établissement a permis d’améliorer la comparaison, puisque les professions des

femmes diffèrent beaucoup de celles

des hommes.

Les deux sources fournissent, à

l’échelle de la France métropolitaine,

la même proportion d’enfants issus

des groupes sociaux aisés, c’est-à-

dire de professions intellectuelles

supérieures, intermédiaires et indé-

pendantes. C’est un résultat réconfortant et important, puisqu’il confirme la

qualité des statistiques sur le milieu

socioprofessionnel des élèves. Ces

résultats ne prouvent pas, en toute

rigueur, que les données de « scolarité » mesurent précisément le milieu

social des enfants de chaque localité,

mais c’est un bon signe1

.

En revanche, l’enquête Emploi fournit davantage d’ouvriers et employés

que les données de « scolarité », qui

comptent, pour leur part, plus « d’inactifs ». Les professions des femmes

sont également sous-déclarées dans

«scolarité ». Aussi a-t-on été amené

à préciser l’étude de la situation des

familles, en distinguant la profession

et la situation à l’égard de l’emploi

de chacun des parents. Les familles

d’ouvriers non qualifiés et d’employés

se caractérisent, relativement aux

autres, par de plus fortes proportions

de ménages sans aucun emploi, dans

lequel le parent isolé ou les deux

parents sont chômeurs ou inactifs.

Manifestement aussi, les professions

des femmes les plus fréquemment

inactives sont sous-déclarées. Ainsi,

faute d’emploi, des parents semblent

se déclarer «inactifs» lors de l’inscription de leur enfant au collège, ou

bien ne mentionnent pas la profession

de la mère, ce qui rend les données de

«scolarité » peu comparables à celles

des enquêtes générales.

Partant d’une comparaison entre

sources, nous avons donc été conduits

à étudier la profession et la situation

à l’égard de l’emploi de chacun des

parents de l’enfant. Décrire les professions et l’emploi tantôt d’un couple tantôt d’un seul parent étant assez

complexe, cet article décrit d’abord

entièrement l’environnement

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