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Les Gains De Productivité Sont-ils Une Source Essentielle De La Croissance économique ?

Note de Recherches : Les Gains De Productivité Sont-ils Une Source Essentielle De La Croissance économique ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Novembre 2014  •  785 Mots (4 Pages)  •  1 187 Vues

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Début octobre, publiant son

r

apport

annuel 2013 («

Promouvoir une économie

mondiale plus sûre et plus stable

»), le Fonds Monétaire International

(FMI)

conseille à la

Russie

de "mettre en place des réformes pour augmenter son potentiel de croissance"

.

Estimant que le pays mobilise déjà au maximum ses facteurs de productions, l’institution de

Washington appelle par là une croissance russe plus intensive, d

avantage fondée sur les gains

de p

roductivité.

L’argument

d

u FMI repose

ici

sur une analyse assez courante, consi

dérant la

hausse du

rapport entre la production et les facteurs employés

comme

l’

amélioration de l’efficacité

productive à l’origine de la croi

ssance économique. Ce lien entre gains de productivité et

dynamique d’enrichissement d’un pays sur une période donnée (mesurée par la hausse

annuelle du PIB), s

’il se traduit assez souvent par un rapport de corrélation positif entre les

deux phénomènes, co

rrespond

-

il toujours à une causalité stricte

?... Ou bien, d’autres facteur

s

que les gains de productivité

peuvent

-

ils expliquer la croissance

?

Afin d’approfondir la réflexion ici engagée, nous étudierons, dans un premier temps, la

«

mécanique

» qui

fait dépendre la

croissance économique

des gains de productivité.

Une deuxième partie sera alors consacrée,

à l’observation et l

’analyse d

autres déterminants

de la croissance

.

I

-

LES GAINS DE PRODUCTIVITE JOUENT UN RÔLE TRES IMPORTANT DANS

LE PROCESS

US DE CROISSANCE ECONOMIQUE

A)

La hausse de la productivité du travail accélère la croissance

La hausse du volume de production, rendue techniquement possible sans surcoûts, entraine

une hausse de l’offre.

La baisse des coûts unitaires de production peut se

répercuter selon les modalités suivantes

:

-

Hausse des bénéfices (=> hausse de l’investissement...)

-

Hausse des salaires (=> Hausse de la consommation...)

-

Baisse des prix (=> Hausse de la consommation et des exportations...)

D

ans

les

faits,

on constate

:

-

En

France

,

sur le long terme

,

une certaine corrélation positive entre

gains de

productivi

té horaire

et taux de croissance

(doc. 2 et 3)

-

Dans le monde, pays par pays,

une certaine corrélation positive entre la productivité

horaire

et le

PIB/habitant

,

donné

, da

ns le doc. 4 comme indicateur de

«

niveau d

e

vie

»

B)

La «

productivité globale des facteurs

» à l’origine de l’in

tensification de la

croissance

On nomme

« résidu »,

par

opposition aux facteurs de production traditionnels (travail et capital),

la

productivité globale des facteurs (PGF).

R

ésidu

souvent assimilé au progrès technique

,

même s'il

représente plus largement toutes les sources de croissance non prises en compte par

les deux premiers

facteurs de production.

La

théorie de la

croissance endogène,

considère

ainsi

le progrès technique comme

interne au système

productif et, partant, intègre

,

à l

analyse de la croissance

,

des facteurs expl

icatifs susceptibles de

l

auto

al

imenter (sa

n

s apport de nouveaux facteurs), tels que

les externalités

de connaissances, l

e

ffort

de recherche et de formation

...

Ainsi, d

e 1950 à 1973, d

après le doc. 1, 60% de la croissance provient des gains de PGF.

Si les g

ains de p

roductivités sont sources de croissance, ils peuvent, dans cert

a

ins cas

(rythme des gain

s de pr

oductivité supérieur au rythme de hausse de la production), être

destructeurs d

emplois à court terme. Et donc, responsables également de rale

ntissement dans

le pouvoir d

achat, la demande

...

la cro

issance

elle

-

même

...

D

où l

intérêt de fonder

également

la croissance sur d

autres

bases que les gains de

productivité.

II

D

AUTRES FACTEURS

SONT

,

EUX AUSSI

, DETERMINANTS

POUR

EXPLIQUER ET

GARANTIR LA CROISSANCE ECONOMIQUE

A)

La mobilisation quantitative des facteurs de production à l’origine d’une

croissance extensive

Comme le ra

ppelle le doc. 1, le travail et le capital, en tant que facteu

r

s accumulés, sont auss

i

des sources essentielles de croissance

Le capital est mesuré par la somme des investissements matériels du pays

...

»

(doc. 1)

parmi lesquels, on compte de purs investissements de capacité, destinés à accroitre la

production

(le chiffre d

affaire, la valeur ajoutée

...

et, donc,

macro économiquement

:

le PIB

)

,

sans nécessair

ement dégager de gains de productivité

.

Il

«

n

y a

ni richesse ni force que d

hommes

»

selon l

expression de J

ean Bodin au

XVIème

siècle, soulignant qu

en longue période, la productio

n et la croissance reposent

ess

entiellement sur

u

ne population totale

(et active) abondante.

Cert

ains pays, comme

la Chine

lorsque dans les années 80 elle

s

ouvre au commerce

international, fonde

nt

ainsi le

dynamisme de leur

croissance sur

une main d

œuvre

nombreuse

et peu chère (

processus de

croissance

extensive)

B)

La

croissance ne repose pas seulement sur des mécanismes économiques mais sur

un cadre institutionnel et culturel

Le libéralisme économique, propice aux affaire

s

et à

la croissance, a besoin, pour émerger

et se maintenir

:

-

D

institutions politiques garantissant

la stabilité des affaires par un cad

re légal

(

respect

du

droit de propriété, droit de la concurrence

, incitations à l

investissement, à la

recherche

,

sécurisés

not

amment par les

dépôts

de brevets

...

)

-

D

un contexte

socio

culturel

(valeurs, normes), propices

aux affaires

(cf Max WEBER

et la rationalisation des activités s

ociales dans

«

l

éthique protestante et l

esprit du

capitalisme

»

, mais aussi l

exemple de la Silicon Valley

où beaucoup d

inf

ormation

circule de manière informelle, dans le cadr

e de la simple sociabilité entre

salariés des

activités de pointe)

Dès le début du XIXème siècle, les

pays européens

voient leur

croissance accélérer

significativement par rapport aux autres gra

nd

e

s

régions

du monde

(

doublement tous les 40

ans

du PIB/hab

itant

,

au XIXème et XXème si

ècle,

alors qu

il

ne doublait que

tous les 20

0 ans

dep

uis le Moyen Age). Ce décollage

repose en grande partie sur les

forts

gains de productivité

propres aux

Révol

utions

Industrielles. Et on

explique

,

depuis

,

assez largement

la croissance

écon

omique

par ce

seul facteur.

Toutefois

,

en période de demande atone, de

nouveaux gains de productivité

ne créant pas

forcément de croissance,

le risque existe de

détériorer, au contraire

,

les situations existantes

d

e l

emploi et du pouvoir d

achat des ménages.

D

autres source

s

de croissance

peuvent

alors être

analysées

,

quitte à revenir sur des

cons

idérati

ons plus traditionnelles encore

, t

elle

une

mobilisation

quantitative

des facteurs de

production, notamment dans des secteurs comme les services où les gains de productivité

du

travail

sont m

oins évidents que dans l

agriculture où l

industrie.

Il faut aussi donner toute leur

place aux

changement

s

institutionnels,

politiques et/ou culturels

, dans les processus de

croissance.

L

esquels,

no

n seulement ont permis

qu

émergent les traditionnels gains de

productivité

, mais aussi

peuvent être d

es vecteurs d

e

changement vers de nouvelles formes de

société et de croissance.

D

ores

et déjà

,

gage

ons

que l

a

croissance

à venir devra

relever au moins deux défis

:

-

être

suffisamment

redistribu

tive

sans

avancer

à taux élevé

-

être

r

espectueuse

des ressources naturelles et du développement durable

...

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