Le Modèle Des Grandes Ligues Américaines Est-il Un Modèle à Suivre Pour Le Football Européen ?
Mémoires Gratuits : Le Modèle Des Grandes Ligues Américaines Est-il Un Modèle à Suivre Pour Le Football Européen ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar guillaume_gue • 28 Avril 2013 • 2 043 Mots (9 Pages) • 1 094 Vues
DEVOIR DE GUILLAUME GUE
Le modèle des grandes ligues américaines est-il un modèle à suivre pour le football européen ?
Le modèle des grandes ligues américaines est un modèle de ligue dit fermée. Une ligue fermée forme un groupe de clubs d'un championnat qui ne change jamais, aucun club n'étant promu en division supérieure ou relégué en division inférieure. C'est le modèle nord-américain utilisé actuellement par la Major League Baseball (M.L.B.), la National Football League (N.F.L.), la National Basketball Association (N.B.A.) et la National Hockey League (N.H.L.). Si étrange que cela paraisse, ce système de ligue très peu libérale a été mis en place dans un pays qui rejette toute forme de monopole via le Sherman Act de 1890. Mais le Sports Broadcasting Act signé dans les années 1960 a permis la création d’un tel système de ligue aux Etas-Unis. Ce type de ligue s’oppose au modèle de ligue dit ouverte. La ligue ouverte est une ligue dont les clubs participants à un championnat changent tous les ans suivant un système de promotion et de relégation en fin de chaque saison. A l’opposé d’un club de ligue américaine, un club européen voit son parcours dépendre de ses performances sportives. Le football européen est donc composé de deux ligues ouvertes avec l’UEFA et la FIFA et de nombreuses ligues ouvertes qui elles correspondent aux championnats dans les différents pays qui constituent l’Europe.
Depuis les années 1990 et ce surtout depuis les années 2010, l’Association des clubs européens (ECA) qui a succédé le G14 aurait étudié l’idée d’un championnat des clubs européens dans le football européen afin de réunir les meilleurs clubs européens au sein de ligues fermées à l’américaine. En 1999, l’idée d’une Superleague Européenne a été avortée mais elle continue d’être avancée aux différents sommets de l’ECA. Qu’est-ce qui justifie autant d’intérêt autour du modèle des grandes ligues américaines ? Face aux difficultés des clubs européens et des championnats européens qu’on étudiera, le modèle des grandes ligues américaines est-il un modèle à suivre pour le football européen ?
En première partie, il serait intéressant de voir que le modèle américain des grandes ligues apporte de nombreux éléments de réponses aux limites du système de ligue ouverte dans le football européen.
Tout d’abord, le système de ligue ouverte se caractérise par une accumulation d’avantages de certains clubs au détriment des autres. Le système de ligue ouverte récompense les clubs par leurs performances : les meilleurs clubs peuvent être promus, participer à des compétitions hautes cde rang comme la Ligue des Champions. Les meilleurs clubs des ligues ouvertes s’enrichissent à travers leurs performances à la fin d’une saison, ce qui leur permet d’acquérir des meilleurs joueurs via leurs revenus pour les saisons suivantes. Un cercle vertueux est alors en place pour ces meilleurs clubs puisque grâce aux meilleurs joueurs qu’ils ont dans leurs équipes, ils ont de nouveau une probabilité plus grande d’être parmi les meilleurs à la fin des saisons suivantes… C’est ainsi ce qui peut être démontré dans le football européen aujourd’hui. Dans les dix dernières années, sur la scène européenne, parmi les meilleurs clubs européens on retrouve toujours les mêmes noms : Real Madrid, Barcelone et Valence pour l’Espagne, Manchester United, Chelsea, Arsenal et Liverpool pour l’Angleterre, le Bayern Munich pour l’Allemagne, Inter Milan, Juventus et Milan AC pour l’Italie, Lyon pour la France, Porto et Benfica pour le Portugal. Ce sont les clubs qui totalisent les plus gros revenus mais aussi les plus gros transferts et ce sont donc les clubs qui concentrent les meilleurs joueurs. Les plus grands clubs européens accumulent ainsi les titres et les profits sans que les plus petits clubs puissent vraiment en profiter tant la différence de niveau est importante lorsqu’ils jouent face à ces clubs lors des différents championnats ou, lorsqu’ils arrivent à se qualifier lors de grandes coupes européennes. Une véritable inégalité apparaît ainsi à travers le modèle de ligue ouverte. Seuls les grands clubs peuvent vraiment réussir et on retrouve toujours les mêmes clubs ou presque dans les grandes compétitions et aux meilleures places. Face à cela, les ligues ouvertes souffrent du manque de suspens : en témoignent les côtes des sites de paris sportifs sur certains matchs comme Barcelone (victoire à 1,12) versus Santander (victoire à 5,80).
Ainsi sur le plan sportif, on voit une première défaillance du modèle européen qui est le manque d’équilibre concurrentiel : peu de suspens dans certains matchs, les joueurs talents ne sont pas équitablement répartis et restent concentrés dans les clubs les plus compétitifs. Cela débouche sur un manque de spectacle pour beaucoup de matchs de petits clubs et un manque d’affluence pour ce type de matchs, et donc un manque à gagner en termes de licenciés et en termes financiers.
Les ligues fermées ont l’avantage d’équilibrer au maximum le niveau des clubs qui composent la ligue. Dans une ligue fermée, tous les profits que font les clubs sont récupérés par la ligue qui les redistribue équitablement entre les clubs. Puis les transferts en fin de saison sont effectués prioritairement par les clubs qui affichaient les performances les plus médiocres afin de rendre le championnat plus équitable lors de la saison suivante .
Ensuite, on constate depuis quelques années, les difficultés des clubs en ligue ouverte à rémunérer de façon raisonnable leurs talents et à respecter leurs budgets.
L’année dernière, en 2011, tous les clubs des grands championnats en Europe (sauf quelques exceptions et les clubs allemands) même les clubs les plus prestigieux ont affiché des niveaux d’endettement très élevés ne se privant pas des transferts à des prix record. Manchester United paye ainsi un service de la dette d’environ 60 millions d’euros par an. Certains clubs espagnols et italiens sont en liquidation budgétaire et pourraient se voir reléguer à des niveaux inférieurs. Ces niveaux de déficit et de dettes sont-ils viables ?
N’y a-t-il pas ici la preuve d’une mauvaise gestion des finances des clubs et d’une défaillance du modèle de ligue ouverte dans le football européen ? Les footballeurs n’ont-ils pas des salaires trop élevés ? On voit que l’augmentation des salaires des joueurs est bien plus importante que celle du taux de croissance des recettes
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