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La socialisation scolaire

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Par   •  10 Février 2014  •  2 136 Mots (9 Pages)  •  1 274 Vues

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 Amorce = Depuis Durkheim, on sait que l’Ecole est une institution socialisatrice majeure qui doit permettre une triple intégration des individus : l’apprentissage d’une culture nationale qui contribue à la formation du citoyen ; la compensation des handicaps culturels au nom de l’égalité des chances ; la transmission d’un savoir, d’un savoir-faire et d’un savoir être, qui faciliteront l’insertion professionnelle. Or, depuis quelques années, l’Ecole est montrée du doigt pour n’avoir pas su répondre correctement à ces différentes missions.

 Problématique = La socialisation scolaire, c’est-à-dire l’apprentissage et l’intériorisation de savoirs, de valeurs et de règles sociales communs durant l’enfance et l’adolescence, favorise-t-elle les liens sociaux entre les membres de la société, le sentiment d’appartenance à des valeurs, à des règles de vie et à des objectifs communs ? Quelles sont les valeurs et les normes sociales véhiculées par l’Ecole qui contribuent au lien social et au sentiment d’appartenir à la même société ? L’Ecole offre-t-elle la même socialisation à tous les élèves ? L’Ecole favorise-t-elle davantage l’intégration des individus dans la société ? Les valeurs de l’Ecole ne sont-elles pas en contradiction avec le processus d’individualisation de la société ?

 Annonce = Si l’Ecole est bien une institution qui facilite l’intégration sociale des individus, elle n’est pas insensible au processus de séparatisme social qui se manifeste dans la société française contemporaine.

1ère Partie : LA MASSIFICATION DE L’ECOLE A FAVORISE LA COHESION SOCIALE

A – 1ère sous-partie : L’ECOLE A POUR VOCATION D’INTEGRER ET DE REGULER LES INDIVIDUS

Phrase introductive = La cohésion sociale suppose à la fois que les individus soient capables de nouer des relations sociales avec les autres membres de la société (intégration « dans »), qu’ils soient reconnus comme appartenant à la société (intégration « par ») et qu’ils aient intériorisés les normes et les valeurs de la société au point de se conformer comme elle le demande (régulation sociale). Dans quelle mesure l’Ecole républicaine contribue-t-elle à cette cohésion sociale ?

 L’Ecole est une institution qui socialise et qui régule. Elle inculque les valeurs et les normes fondamentales des sociétés démocratiques (égalité, laïcité, méritocratie...). Elle apprend aux enfants et aux adolescents les éléments constitutifs de la culture nationale (langue, histoire...) qui permettent aux individus d’avoir le sentiment d’appartenir à une même communauté, d’avoir la volonté de vivre ensemble et de tisser des liens sociaux (Durkheim). La mise en place de l’ECJS est un exemple de cette volonté de favoriser le « vivre ensemble » (Doc 2)

 L’école est au cœur de l’égalité des chances et de l’idéal méritocratique. Elle doit fournir les mêmes moyens à tous pour compenser les handicaps culturels des milieux culturellement défavorisés (égalité des chances). Elle doit sélectionner les meilleurs indépendamment de leur origine sociale ou sexuelle (méritocratie). L’école va donc permettre d’obtenir une société « juste » dans laquelle les individus occupent la place qu’ils méritent et une société « fluide » qui facilite la mobilité sociale.

 L’école fournit des diplômes qui vont faciliter l’intégration dans l’emploi. De nos jours, la forte progression des emplois qualifiés et la montée du chômage ont rendu indispensable l’obtention d’un diplôme. L’école a donc pour tâche de faciliter l’insertion professionnelle qui est fondamentale pour être intégré dans la société car elle va déterminer la position sociale que l’on occupe dans la société. Ainsi, Plus le diplôme est élevé et plus on est sûr d’avoir un emploi : 85% des diplômés du supérieur de la génération 2007 ont un emploi trois ans après leur sortie l’Ecole contre 48% des sans diplômes. Plus le diplôme est élevé et plus la probabilité de connaître le chômage, la précarité et un statut social dévalorisé est faible : 9% de ceux de la génération 2007 qui ont obtenu un Master sont au chômage 3 ans après la sortie de leur formation contre 40% pour les non diplômés et, pour ceux qui ont un emploi, les salaires sont 2 fois plus élevés que ceux des non-diplômés (Doc 1).

B – 2ème sous-partie : CE QUI EXPLIQUE QU’ELLE SE SOIT DEMOCRATISEE QUANTITATIVEMENT

Phrase introductive = Pour toutes ces raisons, l’Ecole française s’est démocratisée quantitativement. Elle a accueilli un nombre croissant d’élève et les a formés plus longtemps. En quoi ceci a-t-il favorisé la cohésion sociale ?

 L’école s’est ouverte au plus grand nombre. A partir des années 60, une série de réformes (scolarité obligatoire portée à 16 ans, diversification des filières, création d'un baccalauréat professionnel, remise en cause du redoublement, mixité...) a provoqué une augmentation continue des effectifs scolaires et un allongement croissant de la durée de la scolarité qui a profité aux milieux populaires qui en étaient jusqu’alors exclus. Ainsi, les écarts entre les enfants de cadre et les enfants d’ouvriers dans l’obtention du bac se sont réduits : de 1 à 35 pour la génération née avant 29 ; de 1 à 2 pour la génération née entre 1983 et 1987 (Doc 3). L’Ecole est donc devenue moins inégale ce qui a favorisé le sentiment d’appartenir aux classes moyennes et à une société plus cohérente.

 L’école a favorisé l’intégration des femmes dans la société car elle leur a fourni l’occasion de se mesurer aux garçons en toute égalité et parce qu’elle leur a donné les diplômes nécessaires à leur insertion professionnelle et les connaissances nécessaires à l’exercice de la citoyenneté. L’accession des femmes à des métiers autrefois réservés aux hommes (médecins, ingénieurs, chauffeur de bus...) est un bel exemple de la fin de l’exclusion professionnelle des femmes.

 L’école s’est adaptée à l’élévation des qualifications. Le niveau global de connaissances s’est élevé. La proportion de diplômés dans la population augmente ce qui a permis aux entreprises de recruter les cadres et les professions intermédiaires dont elles avaient besoin et aux individus de mieux s’insérer dans l’emploi. Ainsi, avant la seconde guerre mondiale, 5% de la génération née avant 1929 obtenait le bac ; de nos jours, 67% de la génération née entre 1983 et 1987, l’obtient (Doc 1).

Conclusion partielle = l’Ecole a indubitablement

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