L'inflation ressentit par les ménages

I. L’INFLATION RESSENTIT PAR LES MENAGE

L’indice de l’inflation est un outil statistique destiné à la mesure de l’inflation perçue. Le but de cet indice est de mesurer l’ampleur de l’inflation ressentie de manière subjective par un ménage représentatif lors de ses achats du quotidien.

Du passage du franc à l’euro, l’inflation réelle d’un point de vue économique est moins élevée que l’inflation ressentie par les ménages. Les prix se sont envolés sur certains produits du quotidien comme la baguette, le café servi au comptoir, l’alimentaire, le logement et l’énergie. L’inflation ressentie par les ménages vient de la structure de leurs dépenses qui a changé. La part des dépenses contraintes a augmenté, ce qui réduit la part de revenu disponible pour les dépenses courantes. Et de plus en observant le tableau ci-dessous on remarque que selon le ressentit des ménages, entre 1990 et 1999 il y a eu une diminution de l’inflation et dès 1999 elle n’a cessé d’augmenter et de façon excessive. Il faut souligner que l’écart entre l’inflation mesurée et ressentie se creuse à partir de 2000.

Entre 2000 et 2006, l’inflation mesurée a fluctué entre 1,9 % et 2,3 % hors l’inflation ressentie a fluctué entre 4 % et 5%. La Banque de France a certes montré que l’introduction de l’euro s’est produite simultanément à une hausse importante des prix de l’immobilier et des produits pétroliers mais certains secteurs (hôtellerie, tabac par exemple) ont connu de fortes hausses de prix depuis l’introduction de l’euro. Le niveau faible de l’inflation mesurée s’explique simplement par les fortes baisses de prix observées depuis le début les années 2000 pour les biens d’équipement (ordinateurs, machines à laver, etc.), qui n’ont pas été ressenties par les consommateurs (qui s’explique du fait qu’il ne s’agit pas de biens de première nécessité).

Un autre aspect est en à prendre également en compte : le fondement psychologique. Le changement de monnaie a brouillé les repères traditionnels de lecture des prix des consommateurs et ce processus les a logiquement amenés à prêter beaucoup plus d'attention au prix de chaque produit. Il a fallu bâtir de nouveaux référents un peu comme lorsqu'on réalise des achats à l'étranger dans une autre monnaie.

Le passage du franc à l’euro a provoqué un écart entre l’inflation réelle et celle ressentie par les ménages. Cela s’est traduit par la hausse des prix de produits de premières nécessités, d’où une part de responsabilité de l’euro même si l’aspect psychologique est à prendre en compte.

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