L'impact d'internet sur l'économie
Analyse sectorielle : L'impact d'internet sur l'économie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 15 Mars 2014 • Analyse sectorielle • 1 417 Mots (6 Pages) • 992 Vues
« En 2005, environ, on s’apercevra que l’impact d’internet sur l’économie est équivalent à celui de la télécopie » Paul Krugman (décembre 1997).
Les NTIC sont traditionnellement définies par 3 filières : 1. Informatique (branches productrices de matériels et services annexes) ; 2. Electronique (fabrication de composants et appareils) ; 3. Télécommunications (services et fabrication d’appareils). Ainsi, les NTIC regroupent des technologies déjà implantées (ordinateurs) ainsi que des technologies plus récentes (téléphonie et internet). Devenues incontournables, les NTIC se sont étendues : 96% des établissements régionaux de plus de dix salariés en France possèdent au moins un poste informatique, en 2006 (Insee, 2007).
Leur entrée dans l’économie, particulièrement au cours des années 1990, a profondément modifié les schémas économiques traditionnels. Certains experts ont même qualifié cette période de « Nouvelle Economie » théorisant le rôle des NTIC et des biotechnologies dans l’économie. Ainsi, dans quelle mesure les NTIC constituent-t-elles un élément moteur de croissance et de transformation de l’organisation du travail, et quelles limites portent-elles ?
I. Les NTIC : nouveau paradigme de croissance ?
L’impact des NTIC sur la croissance a été initialement minimisé, notamment par des spécialistes comme Gordon ou Solow qui, dans son « paradoxe » explique que « les ordinateurs sont partout, sauf dans les statistiques de productivité » (Solow, 1987). Ce paradoxe, dû au fait que les investissements dans les TIC ont précédé la réorganisation du travail, a cependant disparu dans la seconde moitié des années 1990 (Crafts, 2002). Cet impact tient à des propriétés propres au NTIC (A) et à un exemple empirique : celui des Etats-Unis (B).
A) Propriété des NTIC : Tout d’abord, les technologies sont supposées « monotones » ce qui signifie que si on augmente d’au moins un des inputs, il est possible de produire au moins la même quantité d’outputs que produite antérieurement.
En outre, la contribution des NTIC à la croissance s’explique par plusieurs canaux :
1. Les NTIC élèvent rapidement la Productivité Globale des Facteurs (PGF) ce qui explique environ 0,8% par an de la croissance américaine. En effet, la mesure des prix des NTIC liée à l’amélioration de la qualité n’évolue pas aussi rapidement, ainsi le partage volume – prix de la production est plus favorable au volume (cf. annexe n°1). La progression de la PGF se retrouve dans la baisse véloce des prix relatifs aux nouvelles technologies. Cette baisse bénéficie aux utilisateurs du fait de l’investissement des entreprises et de la consommation de biens durables ;
2. Les NTIC font apparaître de nouvelles formes de capital et encouragent la substitution de capital au travail. Ainsi, elles permettent de réallouer au sein de la force de travail (au détriment des moins qualifié le plus souvent) entraînant une substitution entre facteurs de production (matériels TIC se substituent à des travailleurs) renforcée par la baisse des prix relatifs aux matériels TIC ;
3. Les NTIC favorisent des gains de PGF dans les secteurs non producteurs de TIC du fait de l’« effet de réseau » : la diffusion des TIC élève les performances des TIC en vertu de la loi de Metcalfe qui explique que la valeur d’un réseau croît avec le carré du nombre de ses utilisateurs.
4. En matière de NTIC, les économies d’échelle sont considérables car les coûts variables sont faibles : un logiciel créé peut être diffusé très largement à moindre coût (Windows 2000). Le coût marginal de production est donc faible ce qui favorise la production. En outre, le principe de rendements marginaux décroissants serait remis en question par les NTIC.
5. Le développement des NTIC est connexe à un soutien à l’innovation dans les secteurs non producteurs de TIC : stimulation du progrès technique, moteur majeur de croissance à long terme (R. Gordon, 2000).
B) L’euphorie américaine des années 1990s : Aux Etats-Unis, le regain de productivité des années 1990 est dû pour moitié à l’usage des TIC et pour moitié à une hausse résiduelle de la productivité globale des facteurs, produisant elle-même des nouvelles TIC (composants électriques). L’intensité en capital TIC (c’est-à-dire le rapport capital/travail et donc la hausse d’efficacité d’un travailleur du fait de l’augmentation des machines à sa disposition) a augmenté en Europe et aux Etats-Unis. Ce renforcement a cependant été bien moindre en Europe. La PGF a été en progression continue aux Etats-Unis (1,4% entre 2000-2004) alors qu’elle a ralenti en Europe dans les secteurs non producteurs de TIC. (cf. tableau annexe n°2)
Cette avance états-unienne est due à plusieurs facteurs, notamment : le lourd investissement dans la recherche et développement à la charge des universités, assorti de stimulations fiscales relatives à la recherche fondamentale ; les dérèglementations des années 1980 ont entraîné la formation de nombreuses entreprises
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