L'argent Et Nous
Étude de cas : L'argent Et Nous. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar vador54 • 9 Mai 2013 • Étude de cas • 1 374 Mots (6 Pages) • 551 Vues
L’argent est sans doute un sujet que nous n'avons pas trop l'habitude d'aborder. Notre rapport à l'argent est irrationnel, lié à des pulsions très instinctives. C'est pour cela que la place de l'argent dans notre vie est une question intéressante pour la pratique.
L'argent, pour nous, c'est d'abord la sécurité
L'argent, c'est le toit sur la tête et la nourriture dans l'estomac. Nous portons en nous une crainte immense, venue du fond des âges, de ne pas arriver à survivre. Et l'argent représente un rempart contre cette crainte, rempart contre l’incertitude, l’inattendu, l’inquiétant.
Les besoins essentiels du corps sont incontournables. Etre dans un corps, c’est la nécessité de le nourrir, de le protéger, de le soigner. Et dans nos sociétés modernes, cela veut dire de l’argent.
Les nonnes et moines bouddhistes ou chrétiens renoncent à l'argent car la communauté est là pour les soutenir. Or le groupe social sur lequel s'appuyer, la famille élargie qui existe encore dans les pays pauvres et qui est pour ces gens un pôle d'entraide indispensable a disparu chez nous — avec les avantages et les inconvénients de dépendre des autres et de faire partie d'un groupe, quel qu'il soit.
Dans notre société complexe — où l'aide du groupe a été remplacé par le rôle de l'état —, c'est par l'argent que chacune et chacun assure ses besoins matériels, d'où un sentiment de peur panique si on n'a pas d'argent.
L'argent en lieu et place du religieux
Mais l'argent occupe dans la vie une place qui va bien au delà de la seule survie. Il est devenu l'étalon suprême pour tout. Les projets, mais aussi les accidents, les catastrophes ou tout autre événement douloureux ou non, tout finit par être mesuré en argent, cela a coûté ou coûtera tant de millions d'euros, de dollars, la référence universelle !
C'est banal de dire que nous pratiquons un nouveau culte : la religion de l’argent. Les jeunes générations sont conditionnées de façon dramatique à croire que la vie ne vaut la peine d’être vécue que si l’on a beaucoup d’argent. Comment résister à la pression de toute une société ? comment lâcher ce qui cristallise nos désirs et nos peurs ? ce n'est pas facile, c'est bien pourquoi notre relation à l'argent est un sacré lieu de pratique !!
Comment nous libérer de ce conditionnement, même si nous savons intellectuellement que l'argent ne peut pas nous combler, le message martelé par la pub nous assaille de partout : l'argent, c'est la promesse de satisfaire tous les désirs, ce serait donc le bonheur assuré dans ce monde matérialiste, c'est aussi ce qui nous garantirait contre tous les dangers.
Nous avons en nous une faim de quelque chose qui nous apporterait le bonheur, mais comme les croyances religieuses et idéologiques ont disparu, c'est l'argent qui prend la place de l'idéal et devient le but de la vie pour beaucoup de gens. De façon logique, en gagner par tous les moyens devient donc légitime.
L 'argent est devenu la réponse aux questions fondamentales de l'existence. Il y a en l'être humain une fracture secrète, la peur de n'être rien. Si on se précipite vers toutes sorte de biens matériels, on va exister, on sera remarqué, on sera quelqu'un. (Les vendeurs connaissent bien ce mécanisme qu'ils utilisent tout le temps, donner aux gens l'impression qu'ils sont des clients "privilégiés".)
Non seulement, il faut de l'argent, mais il faut beaucoup d'argent. Bien sûr puisque l'argent serait la certitude d'être quelque chose. Devenir "riche", ce serait la recette pour être admiré, et être admiré, ce serait exister dans le regard des autres, ces autres qui représentent une sorte de garantie de la réalité de notre propre existence.
Qui suis-je ? suis-je quelque chose ? qu’est-ce que « moi » ? Le bouddhisme répond anatta, la non réalité du moi. Tout ce qu'on pense, tout ce qu'on est résulte d'un conditionnement construit par les impressions reçues du monde extérieur. Alors, sans le monde extérieur, qui suis-je ? Après la mort du corps, quand il faudra tout abandonner, que restera-t-il de "moi" ?
Cette question est là en nous, formulée ou non, on l'oublie en comblant les désirs immédiats, grâce à l'argent.
Pour se libérer du pouvoir qu'exerce l'argent sur nous, si on se demandait : mais au fond, qu'est-ce que l'argent ? Il n'a pas d'existence en lui-même, c'est une convention,
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