Economie, société et culture en France
Cours : Economie, société et culture en France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar artisto187 • 19 Août 2013 • Cours • 3 799 Mots (16 Pages) • 914 Vues
Economie, société et culture en France
I – La France de l’expansion (1945 – 1973)
Les « Trente Glorieuses » (Jean Fourastié)
Après la Seconde Guerre mondiale, la France a connu trente années d’expansion continue. Le taux annuel moyen de croissance du PIB, qui n’avait été que de 0,7 % de 1913 à 1950, atteint 4,8 % de 1950 à 1970. A l’exemple de l’industrie automobile, le recours au taylorisme et au fordisme se généralise. Les entreprises produisent en grande série des biens destinés à un marché de masse.
L’augmentation de la production est soutenue par la progression régulière du pouvoir d’achat des Français. En 1952, l’Etat instaure un salaire minimum, indexé sur la hausse des prix. Il augmente les prestations sociales, dont la part dans le revenu disponible des ménages passe de 16,6 % en 1950 à 32,4 % en 1980. L’expansion de l’économie s’est ainsi accompagnée d’une inflation de l’ordre de 5 % par an en moyenne sur la période 1949 – 1973. Les pouvoirs publics donnent alors la priorité à la croissance et au plein emploi plutôt qu’à la lutte contre l’inflation.
Un rôle accru de l’Etat dans l’économie
Au lendemain de la guerre, une nouvelle génération de hauts fonctionnaires, d’hommes politiques et de chefs d’entreprise s’accorde pour faire de l’Etat l’instrument de la modernisation du pays. Ils mettent en œuvre les grandes réformes de structure, qui accroissent l’intervention de l’Etat dans l’économie (nationalisations, planification) et dans le domaine social (Sécurité sociale). La France entre ainsi dans l’ère de la modernité et de l’Etat-providence.
Le dirigisme s’assouplit sous la Ve République, mais l’intervention de l’Etat reste toutefois déterminante dans certains secteurs stratégiques. Dans le domaine énergétique, l’Etat réoriente l’approvisionnement en faveur du pétrole : la part des hydrocarbures dans le bilan énergétique passe de 18 % en 1950 à 75 % en 1973. Dans l’industrie aéronautique, la France s’illustre par le lancement du Concorde en 1969.
La modernisation et l’ouverture de l’économie française
La société industrielle atteint son apogée en France dans les années 1950 : l’industrie emploie alors plus du tiers des actifs. Les branches les plus anciennes déclinent dans les années 1960 (charbonnages, textile, chantiers navals). La croissance est tirée par les secteurs de pointe (pétrole, chimie, automobile, aéronautique) où la concentration donne naissance à de grands groupes de taille européenne, comme Péchiney ou Saint-Gobain.
L’agriculture a, elle aussi, adopté des méthodes de production industrielles, par le recours intensif à la mécanisation et par l’introduction de nouvelles méthodes de culture (maïs hybride, sélection des races, engrais). Un actif agricole, qui nourrissait environ cinq Français en 1946, en nourrit plus de trente dans les années 1980. Sous l’impulsion d’une nouvelle génération d’exploitants, l’agriculture accomplit ainsi sa « révolution silencieuse ».
La croissance économique et la consommation de masse suscitent l’essor du secteur tertiaire. Le premier hypermarché Carrefour est inauguré à Sainte-Geneviève-des-Bois en 1963. Le nombre des hypermarchés passe de 4 en 1965 à 387 en 1979, celui des supermarchés de 600 à 3 500.
Avec les débuts du Marché commun en 1957, l’économie française sort du protectionnisme. La CEE remplace l’empire colonial comme partenaire privilégié de la France. L’impact du choc pétrolier de 1973 sur la croissance est révélateur de l’insertion croissante de la France dans l’économie mondiale.
II – Crises et mutations de l’économie française depuis 1973
La croissance ralentit, les mutations s’accélèrent
A partir du milieu des années 1970, l’économie française s’enlise dans la stagflation, sous l’effet conjugué de la crise du système monétaire international (1971) et du choc pétrolier (1973). Le ralentissement de la croissance entraîne la montée du chômage qui passe de 3 % de la population active en 1974 à 10 % en 1986.
La crise accélère les mutations économiques apparues dès les années 1960. Elle frappe d’abord le vieux monde industriel qui s’était édifié depuis la fin du XIXe siècle. Creusot-Loire, grande entreprise métallurgique héritière de l’empire Schneider, sombre en 1984. Le dernier puits de charbon encore en activité dans le bassin minier du Nord-Pas-De-Calais ferme en 1990. L’industrie perd le tiers de ses salariés entre 1974 et 2001.
Les excédents agricoles et l’épidémie de la « vache folle » contribuent à la remise en cause des méthodes industrielles en agriculture. L’endettement et la chute des cours entraînent la baisse du revenu des agriculteurs (de 10 % en moyenne entre 1973 et 1985). La tertiarisation de l’économie progresse encore : la production de services marchands a été multipliée par cinq entre 1960 et 1995.
L’internationalisme de l’économie française se poursuit
Les deux chocs pétroliers, en 1973 et en 1979, ont brusquement accru le poids des importations et entraîné un déficit de la balance commerciale, qui était régulièrement excédentaire depuis la fin des années 1950. Depuis le contre-choc pétrolier de 1986 et grâce aux économies d’énergie et au nucléaire, la part des importations énergétiques dans les achats à l’étranger a été ramenée de 25 % du total au début des années 1980 à 6 % en 1995.
L’Europe devient la première destination des exportations françaises (43 % en 1961, 63 % en 1995). Le solde des échanges extérieurs est à nouveau très excédentaire depuis 1992, atteignant le niveau record de 2,8 % du PIB en 1995. Plus que par le passé, la croissance dépend des performances des entreprises françaises à l’exportation. A l’heure de la mondialisation, les grandes entreprises délocalisent une partie de leur production, tandis que les investisseurs étrangers détiennent une part croissante du capital des sociétés françaises.
L’Etat face à la crise
Depuis les années 1970, les politiques économiques ne parviennent pas à restaurer un haut niveau de croissance et d’emploi. En 1981, la politique de relance engagée par la gauche au pouvoir échoue : le déficit commercial se
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