Economie ivoirienne de 1960 à 2010: De l’espoir à la déchéance

Economie ivoirienne de 1960 à 2010: De l’espoir à la déchéance

(Le Patriote 06/08/2010)

Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. La Côte d’Ivoire, indépendante en 1960, était promise à un bel avenir. Son premier président, Feu Félix Houphouët-Boigny, avait su imprimer à cet Etat, la gagne, axée sur la devise de la Côte d’Ivoire, ‘‘Union, Discipline, Travail’’. Du 07 août 1960 au 07 août 2010, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.

1960-1990

En effet, celui que l’on appelait le ‘‘Père de la Nation’’, Félix Houphouët-Boigny avait dès le départ une vision pour son pays. A savoir faire de la Côte d’Ivoire, une économie régionale et continentale. Ainsi, de 1960 à 1980, les actions menées par l’homme ont permis à la terre d’Eburnie, de disposer d’importantes ressources, de construire un système économique national intégré à dominante agricole ainsi que de nombreux barrages hydro-électriques. A cette époque, le travail abattu par l’homme a favorisé la diversification agricole, le développement des infrastructures routières, la mise en place d’un vaste réseau d’entreprises publiques, le développement du secteur bancaire public et parapublic. Comme l’a souligné le Pr. Koby Assa, dans l’une de ses études, sous Houphouët-Boigny, l’on avait l’Etat planificateur, l’Etat producteur, l’Etat banquier, l’Etat régulateur. Il y avait à cette période, la présence permanente de l’Etat dans l’économie, une fiscalité incitative, la cohérence et la lisibilité de l’action. Les 40% du budget national étaient même affectés à l’Education. Des projets visant la réduction des inégalités régionales ont vu le jour avec des programmes sucriers (nord), la mise en valeur du Sud-ouest (Port de San-Pedro, Autorité pour l’Aménagement de la région du Sud-ouest-Arso), le barrage de Kossou (Centre), les fêtes tournantes de l’indépendance, la coupe nationale du progrès pour récompenser les meilleurs paysans, etc. Tout le monde était au travail à cette époque. L’accent était mis sur le système du mérite, l’idéologie du travail et de l’effort et le respect de la devise. La période 1960-1975 était même qualifiée de miracle ivoirien. C’est dans les années 80 que l’on a connu une croissance économique faible, le recul du Pib (produit intérieur brut), le ralentissement de l’économie ivoirienne, l’endettement et l’avènement des programmes d’ajustement structurel de la Banque mondiale et du Fmi. De 1980 à 1990, des chocs dus à la baisse des cours du café et du cacao ont eu une incidence négative sur l’économie de ce pays, tributaire de ces matières premières. Les difficultés se sont quelque peu emparées du pays qui a commencé à toussoter et qui a été mis sous perfusion avec les problèmes d’ajustements structurels. Ils avaient pour objet la stabilisation des comptes publics, le désendettement de l’Etat, la libéralisation du champ économique au profit des acteurs du secteur privé. Tout cela entraîna le démantèlement de la Caistab.

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