Dynamique économique

Chapitre 1 : Introduction

Le phénomène de croissance économique :

Les fluctuations économiques et les crises sont partie prenante de la dynamique du capitalisme.

Tel est bien l’enseignement majeur qui se dégage de ces 200 dernières années.

La dynamique économique a pour objet l’étude de l’économie en mvt. Elle accorde, par conséquent une place centrale aux temporalités.

Les questions de périodisation sont essentielles pour envisager la dynamique de longue période des économies capitalistes.

Une mise en perspective historique du dvp des économies capitalistes depuis la fin du 18ème siècle, révèle que leur dynamique effective se présente comme la succession de phases de croissance + ou – soutenues, entre lesquelles s’intercalent des phases de stagnation de longue durée.

Au sein de cette évolution d’ensemble, la 2nde guerre mondiale représente une frontière temporelle incontournable.

Non seulement les mouvements conjoncturels semblent avoir changé de nature depuis 1945, mais par ailleurs, la longue phase de croissance consécutive au second conflit mondial est absolument unique dans l’histoire du capitalisme.

Il convient d’instaurer un aller-retour permanent entre la présentation des grands modèles de la croissance et du cycle, et la confrontation à la réalité historique.

1. Définir la croissance économique :

F. Perroux, définit la croissance comme « l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues, chacune de ces périodes comprenant plusieurs cycles quasi décennaux, d’un indicateur de dimension pour une Nation, le Produit Global Net en termes réels ».

Aujourd’hui, c’est l’accroissement en pourcentage du PIB d’une année par rapport à la précédente qui exprime le taux de croissance du système productif.

Le taux de croissance (g) d’une grandeur X au cours de la période t se calcule comme suit :

[pic 1]

gt = (Xt – Xt-1) / (Xt-1)

La croissance se distingue de l’expansion par la durée. L’expansion désigne la croissance de la production à court et moyen terme et ne représente qu’une phase au sein du cycle d’activité.

Les économistes établissent une distinction entre la croissance à taux constant et la croissance à taux croissant et la croissance à taux décroissant.

Un autre type de distinction s’impose :

• La croissance extensive qui trouve son origine dans l’accroissement quantitatif des facteurs de production (travail et capital).
• La croissance intensive, qui résulte de l’accroissement soutenu des gains de productivité.
• La croissance équilibrée est un type de croissance qui respecte les « grands équilibre » : l’équilibre des prix (maitrise du taux d’inflation), l’équilibre du marché du travail (sans augmentation de chômage), l’équilibre des échanges extérieurs (équilibre entre importation et exportation => importation <= exportation)et l’équilibre budgétaire (équilibre entre dépenses et ressources de l’Etat).

La croissance en volume (on fixe les prix et on observe les quantités) ou à prix constant doit être distingué de la croissance en valeur (on fixe les quantités et on observe les prix) ou à prix courant.

Une croissance autocentrée trouve sa dynamique à l’intérieur même du système productif alors que l’extraversion d’une économie révèle au contraire son ouverture sur l’extérieur.

La croissance molle :

J-P. Fitoussi définit « la croissance molle » comme une situation dans laquelle le taux de croissance de l’économie est durablement inférieur à celui que permettrait une utilisation normale des ressources productives du pays.

M. Mulhall sera le 1er auteur à proposer une batterie significative d’estimations du PIB à des fins de comparaison internationale.

Il présentera en 1896, les niveaux de revenu de 19 pays en recourant au taux de change pour les convertir.

C’est grâce aux efforts successifs entrepris à l’échelle internationale au cours des années 1950, que l’on dispose actuellement d’estimations officielles de la croissance du PIB pour environ 150 pays depuis 1950.

1. Les étapes de la croissance économique

A la fin des années 1950, l’historien américain Walt Rostow a présenté un schéma général qui décompose la croissance économique en 5 étapes.

1ère étape : la société traditionnelle :

• L’économie est dominé par l’agriculture
• Les fcts de productions sont très limitées

2ème étape est qualifiée de conditions préalables au démarrage (émerge aux 17ème et 18ème siècle) :

• Une classe d’entrepreneurs (la bourgeoisie en Europe qui tente d’investir au péril des risques)
• Le commerce et les infrastructures enregistrent un important développement
• Modifications institutionnelles, politiques, techniques, et démographiques préparent le démarrage économique.

3ème étape : Le « take off » :

• Le taux d’investissement atteint 10% du produit national
• La révolution agricole s’enclenche (nouveaux outils pour augmenter le rendement des récoltes)
• Des industries motrices se développent

Rappel historique :

Le démarrage de l’économie britannique s’est réalisé vers 1780, celui des USA et de la France sur la période 1830/1860, celui de l’Allemagne vers 1870 et celui de Japon à partir de 1875/1880.

Grâce au « take off », un régime de croissance soutenu et auto-entretenu peut enfin se mettre en place.

4ème étape : La marche vers la maturité :

• Les techniques se généralisent à l’ensemble du système productif
• Volume des investissements entre 10% et 20% du revenu national
• La technicité est de + en + poussé
• Le processus productifs se complexifient

 La maturité est généralement atteinte une soixantaine d’années après les démarrage.

5ème étape : L’ère de la consommation de masse :

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