Compte Rendu de la Conférence Jeammet 25/01/2012
Mémoires Gratuits : Compte Rendu de la Conférence Jeammet 25/01/2012. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lilie33 • 26 Mars 2013 • 2 227 Mots (9 Pages) • 915 Vues
Conférence PH. Jeammet – 25 01 2012 « Quand la rencontre avec l’autre devient une menace »
Le sentiment de menace
Les conduites liées à un fort sentiment de menace ne sont pas des choix. Elles sont le reflet d’une peur insurmontable.
Les menaces perçues sont significatives d’un mal-être plus ou moins profond, souvent lié à la peur. Le repli sur soi est une manière de devenir maitre de son destin. Se couper des autres est un moyen de retrouver le contrôle de quelque chose, même si on est conscient de ce que l’on perd cela rassure. Les troubles psychiatriques déviants sont des conduites adaptatives qui donnent l’impression de ne plus subir par crainte d’être impuissant face à une situation. Le bonheur nous file entre les doigts. Si on a confiance on se dit que ce n’est pas grave et que demain ce sera peut-être aussi bien. Si par contre on ne voit que le côté négatif on est toujours dans la plainte et la crainte.
Exemple : choisir de ne pas aller à un examen plutôt que de prendre le risque de le rater, permet de maitriser son destin.
Tout le monde n’a pas la même capacité de gestion des émotions (facteurs génétiques). Personne ne choisit la nature et l’intensité de ses émotions, car on les subit. L’état émotionnel ne se choisit pas, les débordements sont induits par des facteurs chimiques (sérotonine).
On peut choisir une action mais plus difficilement l’émotion qui va l’accompagner. On subit l’émotion mais lorsqu’on se connaît bien on peut s’y préparer. La force vient de la connaissance de nos réactions. Si on le sait on peut essayer de se maitriser.
Le monde est anxiogène par nature car rien n’est prévisible à coup sûr. Certains ont recours au repli sur soi, au refus du risque, de l’aléatoire peut éviter certaines souffrances. Si ça marche trop bien on se demande si cela va pouvoir se reproduire et donc angoisser : alors on casse tout pour éviter cette angoisse. Ouvrir une brèche, c’est ouvrir un gouffre, accepter un échange c'est donc accepter la possibilité de la souffrance.
La frontière entre un cas sain et un cas pathologique est ténue. Ce qui est pathologique c'est de s’enfermer dans des conduites destructrices qui soulagent et se reproduisent.
Souvent les gens qui vont bien sont ceux qui ont retrouvé confiance en eux et dans les
autres.
Quels sont les réactions possibles en réaction à une menace ?
Les ruptures brutales d’une relation qui semblait bien établie :
Plus on a besoin de l’autre plus c’est une menace de le reconnaitre. Cette difficulté à accepter que l’on ait besoin de l’autre, est renforcée si l’autre a aussi un pouvoir émotionnel sur soi.
LE PASSAGE A L’ACTE
Souvent il y a une situation de rapprochement avant le passage à l’acte. Les jeunes ont eu un « moment de faiblesse » durant lequel ils se sont confiés; ce qui les a menacés car ils se sont livrés. Pour rompre cette menace de dépendance il y a un passage à l’acte pour casser cette relation de dépendance qui est vécue comme dangereuse: « toi c’est toi » et « moi c’est moi ».
Le passage à l’acte est une rupture de la relation sans demander l’avis des personnes par un acte qui marque la négation de l’identité.
Il faut éviter de mettre les gens devant leur impuissance car, trop dans l’émotion, ils ne peuvent pas méta-communiquer. Plus la personne aura peur moins elle va le reconnaitre. Il faut qu’un tiers intervienne pour que les sentiments, les ressentis puissent s’exprimer.
Tous les excès cachent leur contraire !
Les misanthropes sont de grands sensibles qui vivent sous une menace permanente. Les jeunes ayant de grands troubles se sentent vivre à travers ces troubles. Même s'ils ont de s conduites à risque ils ne veulent pas mourir.
Exemple : Quelqu’un qui dit « rien ne m’intéresse ! » est à comprendre comme « j’ai besoin de rien, je m'auto suffit ». En fait il voudrait tout. Mais ce rien rassure car je peux penser que je n’aspire à rien. C’est reposant . Mais cela n’a rien à voir avec le bonheur. Cela permet juste de ne pas souffrir même si ce n’est pas satisfaisant. La souffrance consiste à vouloir être intéressant, car ce n’est pas d’emblée voué à la réussite.
La passion vient répondre à la menace ; cela vient combler une inquiétude mais rend particulièrement sensible à la déception.
Quelques éléments d’explication
Toute la vie se construit autour de deux mouvements :
- prendre ce qui est bon pour soi
- rejeter ce qui ne l’est pas
Tout se construit toujours autour de ces deux mouvements (dès la première cellule vivante). C’est un processus bio chimique guidé par la génétique où l’émotion nous fait penser que ce qui nous plait ou nous soulage est vrai.
Ce qui fait l’homme c’est l’activité réflexive et le fait d’être conscient de lui-même mais dans un monde de sensations. Cette conscience de soi a permis la construction d’un langage symbolique de plus en plus complexe mais a aussi pour conséquence de faire de
l’homme un être d’addictions. Une des conséquences est de savoir que je pourrai toujours avoir plus, mais également de savoir que je vais tout perdre parce que je vais mourir.
Contrairement aux animaux l’homme n’est plus guidé par ses instincts mais il se trouve dans une quête qui le pousse à vouloir avoir toujours plus que ce qu’il a. L’homme peut ainsi se dé-réguler. Ce qui pourrait remplacer la dérégulation des instincts ce sont les valeurs. Actuellement notre société est en recherche de valeurs car c’est rassurant et sécurisant.
On ne peut se passer de la valeur que les autres nous accordent. Au fil du temps, d’autres valeurs se recréent car c’est inhérent à la quête de l’homme. La vie est une co- construction permanente avec des changements de valeurs incessants, cette co-construction se joue principalement au sein de la famille et de l’école.
Les valeurs sont essentielles pour contrôler les dérégulations : « - Qu’est-ce que je vaux ? »
« - Est-ce que compte pour quelqu’un ? »
Cette addiction va développer la créativité
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