Comment saisir les réalités sociales?

PLAN

A - Présentation

A-1 Domaine: LE DOMAINE SOCIAL

Le domaine du social regroupe, d’une manière générale, l’ensemble des actions relevant de l'amélioration des conditions de vie d’une société. Ceci englobe donc les « métiers, organismes, activités s'intéressant soit aux rapports entre les individus, les groupes dans la société, soit aux conditions économiques, psychologiques des membres de la société ». On y retrouve souvent les activités ayant trait à l’exclusion, l’insertion ou réinsertion, l'enfance et la famille.

Les publics cibles sont principalement les enfants, les jeunes en difficulté, les personnes exclues de la société pour des raisons culturelles, financières, médicales, les détenus et anciens détenus, les familles, etc.

A-2 Thème: LES REALITES SOCIALES

Comment saisir la réalité sociale ?

Groupes sociaux, classes sociales, catégories sociales, l'approche de la réalité sociale emprunte des chemins différents qui témoignent de la complexité de la société.

Une société est davantage qu'un simple agrégat d'individus que seuls l'intérêt, l'histoire ou la contrainte pousseraient à vivre ensemble et à instaurer des liens. Chacun de nous appartient à de multiples groupes sociaux, qui composent la trame de notre existence. Cependant, il est clair que tous ces groupes ne sont pas à mettre sur le même plan. Ils ne jouent pas tous un rôle déterminant dans la structuration de la société : l'amicale de pétanque, la communauté de voisinage, les liens familiaux ou les groupes d'intérêt constituent autant de formes de relations sociales différenciées. Mais certains groupes sociaux revêtent plus d'importance que d'autres, quand leurs membres exercent une fonction déterminée - et essentielle - dans la société, ce qui contribue à déterminer leur position sociale, leur façon d'être et leur action. Ce sont les classes sociales.

Une classe sociale est un groupe d'individus occupant une fonction identique, ce qui fonde, potentiellement, une capacité à agir ensemble pour défendre des intérêts communs. Cette définition très générale nécessite de préciser deux points. Tout d'abord, quelles fonctions retenir pour constituer une classe, sur quelle base définir celle-ci ? Les traits communs doivent être suffisamment importants pour inciter, le cas échéant, les personnes qui composent la classe à agir ensemble ou à se sentir proches. Les moustachus, les gros ou les habitants d'une même ville ont des caractéristiques communes, mais pas au point de se sentir membres d'une même communauté de destin ou d'appartenance. En outre, on devine que la fonction exercée par l'ensemble des membres d'une même classe doit être structurante ; elle doit expliquer la façon dont fonctionne la société en question : les riverains d'une voie ferrée qui en contestent le tracé ne constituent pas une classe sociale.

Des classes sociales...

Dans les sociétés traditionnelles, on distingue habituellement la classe des prêtres, celle des guerriers et celles des paysans. Les premiers sont chargés d'intercéder auprès des dieux, les seconds de combattre, les troisièmes de nourrir la société. Marx a proposé une analyse fondée sur la situation de chacun au sein du processus de production, ce qui revient à affirmer que ce dernier est déterminant dans le fonctionnement et l'évolution d'une société. Max Weber, sans rompre avec cette approche, y a ajouté des composantes plus politiques, et lorsqu'il est question de " la classe politique ", c'est implicitement à cette grille d'analyse que l'on fait référence. D'autres encore développent des analyses opposant dirigeants et dirigés, ceux qui détiennent le pouvoir et ceux qui le subissent. Mais, dans tous les cas, l'existence des classes sociales est posée de façon objective, indépendante de la conscience qu'en ont les acteurs. Et ces classes sociales forment système, c'est-à-dire que l'existence d'une classe s'explique en partie par l'existence d'une autre.

C'est la deuxième précision nécessaire : l'appartenance à une classe sociale n'est pas liée à une démarche volontaire de chacun, contrairement à l'appartenance à une association ou à un groupement de voisinage. C'est la fonction qui fait la classe, pas l'adhésion. Ce qui signifie que l'action commune ne va pas de soi : elle suppose une prise de conscience. On peut très bien imaginer que des individus appartenant - objectivement - à une même classe sociale n'en aient pas conscience ou ne croient pas à la nécessité d'une action collective, faute de ressentir des intérêts communs.

On voit donc la différence : le groupe social est une réalité observable, puisqu'elle correspond à un comportement de chacun, qui participe, ou non, à tel groupe. Mais le groupe, bien qu'il s'agisse d'une réalité concrète, repose sur une adhésion volontaire. Il est donc susceptible de se transformer, d'éclater, de disparaître. La classe sociale, bien que définissable (et donc éventuellement quantifiable), n'engendre pas un groupe, sauf lorsque la prise de conscience d'intérêts communs devient suffisamment forte pour pousser à l'action collective. Et même dans ce cas, tous les membres d'une classe sociale ne se mobilisent pas forcément, puisque certains d'entre eux refusent cette communauté d'intérêts ou contestent les formes dans lesquelles elle s'inscrit. Si la fonction exercée est la même, la position sociale de chacun peut varier, au gré de classements hiérarchiques dont on sait bien qu'ils peuvent être multipliés à l'infini : au sein de la classe dirigeante, les ministres ont plus de pouvoirs que leurs conseillers, et les ministres d'Etat plus que les autres.

...aux catégories sociales

Cette difficulté à articuler classe sociale (définie par une fonction au sein de la société) et différenciation sociale (qui attribue à chacun une place plus ou moins élevée, plus ou moins reconnue et plus ou moins prestigieuse au sein d'un même groupe social) a poussé les sociologues et les statisticiens à proposer un classement en catégories sociales.

...