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Coase et Williamson, Apport en matière d’institutions

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Par   •  13 Novembre 2017  •  Dissertation  •  2 321 Mots (10 Pages)  •  883 Vues

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Coase et Williamson,

Apport en matière d’institutions

Réalisé par :

Yassin HAMMA

Kamal ELAAOUAD


Introduction

Oliver Williamson occupe une place très particulière parmi les grands auteurs de la théorie des organisations. Il est considéré le chef de file du courant dit néo-institutionnaliste, c’est lui l’inventeur de l’expression « Nouvelle économie institutionnelle », dans son célèbre ouvrage de Markets and Hierarchies, qui devient à partir des années 1990 la référence de divers courants théoriques actifs, unis par l’idée que les institutions comptent et qu’elles peuvent être analysées avec les instruments de la théorie économique standard, sous réserve d’ajustements apportés à cette dernière.

L’un des thèmes essentiels par lesquels les institutions sont réintroduites dans « la nouvelle économie institutionnelle » est celui de l’organisation (essentiellement la firme ou, dans la terminologie de Williamson, la hiérarchie). Dans son article séminal, Coase s’interroge sur l’existence de la firme dans l’économie conventionnelle, où le marché est considéré le mode de coordination le plus efficient grâce à son système de prix. L’explication que propose Coase réside en fait dans les « coûts de l’utilisation du mécanisme des prix » ou les « coûts de fonctionnement de marché », de tels coûts portent sur la découverte des prix adéquats et sur la négociation de contrats séparés. La coordination administrative (la firme) apparaît lorsqu’elle est plus avantageuse que la coordination par les prix (le marché).

Cette problématique va être approfondie par Williamson à partir du concept de « coût de transaction », coût issu de la négociation, du suivi et du contrôle de tout contrat ; il faut noter que la « transaction » comme unité analytique de base est explicitement empruntée à Commons. La question posée par cet auteur est alors la suivante : quelles sont les formes organisationnelles qui minimisent le coût de transaction ?

Les principales « institutions du capitalisme » considérées sont le marché et la hiérarchie (la firme, l’entreprise), auxquelles l’auteur ajoute les « formes hybrides » constituées par des relations durables entre entreprises (relational contracting : sous-traitance, partenariat, alliances diverses).


  1. Le coût de transactions : unité d’analyse

Si Coase est bien le premier à poser les bases d’une théorie de la firme, c’est véritablement Williamson qui fonde la théorie moderne des coûts de transaction : « l’approche en termes de coûts de transaction proposée par Williamson offre un cadre analytique plus précis que celui de Coase et avance des propositions largement vérifiées par la littérature empirique, sur des questions plus larges que l’existence des firmes, comme celles des choix contractuels ou des formes hybrides ».

Par « transaction », on entend le transfert entre unités technologiquement séparables de droits d’usages sur des biens et services. Le critère de séparabilité est important parce qu’il introduit la possibilité de diverses modalités d’organisation.

Pour établir une théorie générale, Williamson cherche à identifier les différents facteurs qui permettent d’effectuer un arbitrage entre la hiérarchie (l’entreprise) et le marché. Il définit tout d’abord des hypothèses comportementales, puis il distingue trois dimensions permettant de caractériser les transactions.

  1. Les hypothèses comportementales

La rationalité limitée et l’opportunisme sont deux hypothèses propres à la TCT. à l’encontre de l’homo œconomicus, l’individu est identifié comme un homo contractor. On reconnaît des limites aux capacités cognitives des individus, limites qui font que les individus prennent des décisions satisfaisantes plutôt que des décisions optimales. Quant à l’opportunisme, il concerne la motivation à agir et repose sur la recherche de l’intérêt personnel par le moyen de la tromperie, de la ruse ou, le plus souvent, par la divulgation d’informations incomplètes ou dénaturées.

  • La rationalité limitée

Ce concept est développé pour la première par Simon H. (1947), il signifie que les agents, bien que rationnels, sont dans l’incapacité de prévoir tous les événements susceptibles de se produire dans le futur, et de leur affecter une probabilité. Une conséquence majeure est l’impossibilité pour les individus de conclure des contrats dits complets, contrats qui en quelque sorte ne laissent aucune place au hasard et à la surprise car ils recensent toutes les contingences futures et ils spécifient ex ante les adaptations appropriées aux états futurs du monde. Les contrats étant incomplets, les individus doivent mettre en place des systèmes de surveillance et de contrôle en cours de contrat et ex post. En effet, pour Williamson, il ne saurait y avoir de confiance lorsque l’échange est caractérisé par une situation d’incertitude radicale, donc non probabilisable : les contractants sont soumis à un éventuel comportement opportuniste de leur partenaire.

  • L’opportunisme

Ce deuxième concept behavioriste est apporté par Alchian et Demsetz (1972) et repris ensuite par Williamson (1975). L’opportunisme caractérise l’absence d’honnêteté dans les transactions, la recherche de l’intérêt personnel par la ruse. L’opportunisme se différencie d’un comportement fondé sur des relations de confiance dans lesquelles la promesse d’une partie peut être considérée comme un engagement, une obligation. Un tel comportement, couplé à la rationalité limitée, soumet la transaction à des aléas, car il peut engendrer des fausses promesses, une manipulation et une déformation de l’information possédée par chaque partie.

Williamson distingue deux types d’opportunisme, un opportunisme ex ante lorsque la tricherie se produit avant la passation du contrat (coûts de négociation), et un opportunisme ex post lorsqu’elle se produit pendant l’exécution du contrat.

  1. Les attributs de transactions

Les attributs des transactions, en tant que déterminants des coûts de transaction, sont des éléments essentiels pour l’arbitrage entre les modes de gouvernance. Trois attributs sont utilisés par Williamson : la spécificité des actifs, l’incertitude et la fréquence.

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