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Sujet Economie

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Par   •  22 Avril 2013  •  2 546 Mots (11 Pages)  •  663 Vues

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Le développement durable constitue un sujet très en vogue aujourd'hui sans que l'utilisation de l'expression recouvre forcément pour tous les mêmes réalités. Le développement durable est souvent au centre des joutes politiques et médiatiques. C'est même devenu un argument de vente pour certaines entreprises qui travaillent sur une image valorisante de leur marque. Tel constructeur automobile vante la voiture propre, tel autre producteur d'énergie insiste sur la préservation de l'environnement. Aussi est-il important d'être bien clair sur les termes. Le développement durable a été défini comme « le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » selon le rapport Brundtland – du nom du Premier ministre norvégien – publié en 1987. Ainsi, le développement durable implique non seulement le respect de l'environnement, mais aussi la réduction des inégalités sociales entre les hommes, c'est-à-dire la solidarité avec les populations les plus pauvres (que chacun puisse décemment se nourrir, se vêtir, travailler, avoir un toit, etc.). Il ne peut s'envisager sans une transformation progressive de l'économie et de la société. En d'autres termes, le développement durable se situe à l'intersection des trois « piliers » que sont l'écologie, l'économie et le social, et ce à différentes échelles.

Au plan mondial, la déforestation, la désertification de certaines régions, le « trou » dans la couche d'ozone, les dangers qui touchent la biodiversité et le réchauffement climatique montrent la multiplicité des préoccupations actuelles liées aux atteintes portées à l'environnement et la nécessité d'une réaction à l'échelle planétaire. Mais le concept est aussi au cœur des préoccupations actuelles des États, comme en témoigne dans notre pays l'organisation d'un Grenelle de l'environnement durant le second semestre 2007, visant à mobiliser l'ensemble des partenaires de la société civile pour proposer des mesures concrètes en faveur de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables. À l'échelle de l'individu, le développement durable insiste sur une posture responsable, citoyenne, en invitant chacun, par exemple, à trier ses déchets ou encore à prendre les transports en commun.

Par ailleurs, les deux autres termes du sujet apparaissent sous une forme contradictoire : « nécessité ou utopie ». Le terme « nécessité » renvoie au caractère indispensable du développement durable, laissant à penser que la situation actuelle n'est pas satisfaisante. Le mot « utopie » renvoie à un idéal qui peut paraître irréalisable. L'« utopie » nous fait ainsi penser à l'Utopia de Thomas More, ouvrage dans lequel l'auteur imagine l'organisation idéale d'un État. Si l'étymologie grecque signifie « nulle part », le terme recèle toutefois des éléments positifs dans la mesure où il implique un espoir, une voie vers une amélioration possible. La conjonction de coordination « ou » semble indiquer une alternative. Peut-être les choses ne sont-elles pas si simples. Peut-être peut-on envisager le concept de développement durable simultanément comme une nécessité et comme une utopie.

Il s'agit donc de montrer en quoi le développement durable demande à la fois une prise de conscience réelle des États, des populations et des individus (I.), une prise en compte des nombreux freins et des intérêts divergents (II.) et une mobilisation des acteurs aux différentes échelles (III.).

I. Une prise de conscience progressive

Il convient d'étudier d'abord les prémisses du développement durable (A.) pour analyser en quoi le sommet de la Terre de Rio en 1992 fut un événement déclencheur (B.).

A. L'épuisement des ressources, la dégradation de la nature sont des préoccupations anciennes. Les philosophes des Lumières ont abordé ces thèmes dans leurs œuvres, dès le xviiie siècle. Mais les premiers mouvements « écologistes » datent de la fin du xixe siècle et du premier xxe siècle. Aux États-Unis apparaissent les premiers adeptes d'une écologie qui développe l'idée d'une « protection de la nature » en demandant l'interdiction d'accès de certains espaces naturels mis en danger par les hommes. C'est le temps de la création des premières « réserves naturelles ». Puis on s'engage progressivement vers l'idée d'une « conservation de la nature » dans les années 1960, idée qui fait apparaître de nouveaux modes de gestion des espaces naturels où les sociétés ne sont plus systématiquement écartées.

Mais l'acuité du problème est véritablement mise à jour dans les années 1970 avec le Club de Rome. Ce groupe de réflexion associant des scientifiques, des politiques et des économistes, dénonce les effets néfastes du progrès industriel et de l'urbanisation. Cette vision pessimiste conduit à des préconisations qui visent « une croissance zéro » dans le domaine de l'exploitation des ressources et dans celui de la croissance démographique.

La première conférence mondiale consacrée aux problèmes environnementaux a lieu à Stockholm en 1972. Elle met l'accent sur la dimension planétaire de la question à travers sa devise : « Une seule Terre ». Les participants s'accordent sur un nouveau modèle, « l'écodéveloppement », qui demande une utilisation raisonnée des ressources naturelles et admet la croissance comme moteur de progrès social. Les sociétés ont donc progressivement pris conscience du fait que les problèmes liés à l'environnement devenaient des enjeux prioritaires.

B. On peut dire que le véritable point de départ du développement durable est le sommet de la Terre, organisé à Rio en 1992, qui réunit pour la première fois les chefs d'État ou les représentants de 178 pays. La Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement énonce « la mise en place dans chaque pays d'une politique de développement durable ». Les mesures envisagées touchent des thèmes majeurs de l'environnement, comme la désertification, la gestion de l'eau, le changement climatique ou la biodiversité. Concrètement, il est prévu de mettre en place un programme d'actions, appelé « Agenda 21 » en référence au xxie siècle. L'Agenda 21 précise le rôle des différents acteurs, à l'échelle des États comme à l'échelle des citoyens. Les dispositions de la conférence de Rio sont bientôt relayées par des organisations non-gouvernementales, comme WWF ou Greenpeace,

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