Quel est le rôle de l'économie dans l'économie du pays, sans parler de son impact sur la croissance
Analyse sectorielle : Quel est le rôle de l'économie dans l'économie du pays, sans parler de son impact sur la croissance. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar toufikmenhoudj • 15 Mai 2014 • Analyse sectorielle • 3 351 Mots (14 Pages) • 732 Vues
Question n° 54 :
Quel est le rôle de l’épargne dans l’économie d’un pays, et plus précisément ses conséquences sur la croissance
Introduction
La plupart des études empiriques montrent une forte corrélation entre épargne et croissance mais il est difficile à identifier leurs liens. Le sens de la causalité est encore mal compris : est-ce la croissance du revenu qui est à l’origine d’un accroissement de l’épargne ou bien est-ce l’épargne qui stimule la croissance ? Une autre question importante qui mérite d’être analysée est le lien entre investissement et épargne. Dans la mesure ou l’investissement agit de façon plus directe sur la croissance, il faut essayer de savoir si l’épargne détermine vraiment l’investissement ou si à l’inverse l’épargne n’est qu’un résidu selon la terminologie keynésienne.
1. Le rôle théorique de l’épargne dans le mécanisme de croissance
Avant de s’interroger dans quelle mesure l’épargne agit sur la croissance d’un pays, il faut d’abord s’interroger sur les déterminants de l’épargne. Ces déterminants sont multiples et controversés. Les classiques pensent que le taux d’intérêt détermine l’épargne ; les ajustements du taux d’intérêt garantissent l’équilibre entre investissement et épargne. En revanche les économistes keynésiens considèrent l’épargne comme un résidu, qui freine plus l’activité économique qu’elle ne l’accélère.
Si empiriquement on constate une certaine corrélation positive entre épargne et croissance, rien ne permet cependant d’attribuer ä l’épargne un rôle déterminatif de la croissance. En effet la croissance est souvent à l’origine d’une épargne plus importante
On aborde ensuite les modèles de Harrod-Domar et de Kaldor, qui mettent tous les deux en évidence l’importance de l’épargne dans la détermination de la croissance. Ces modèles aboutissent à des conclusions différentes quant à la stabilité de la croissance. Les keynésiens Harrod et Domar tentent de démontrer la nature instable de la croissance équilibrée en utilisant le concept du taux de croissance garanti. A l’inverse, Kaldor décrit les mécanismes qui assurent la stabilité à long terme de la croissance économique.
A. Les déterminants de l’épargne
Selon les auteurs classiques la propension à épargner serait une fonction croissante du taux d’intérêt. Un taux d’intérêt élevé incite à diminuer la consommation présente pour accroître son épargne selon un effet de substitution. Mais cette relation positive entre taux d’épargne et taux d’intérêt peut être contrebalancée par un effet revenu.
Les keynésiens affirment au contraire que le niveau de l’épargne est essentiellement influencé par le revenu. L’épargne est un résidu, c’est ce qui reste du revenu après la consommation. Au fur et à mesure que le revenu augmente l’épargne augmente du fait de la propension à consommer décroissante; le taux d’épargne est ainsi une fonction croissante du revenu.
Des auteurs comme Ando et Modigliani introduisent le concept de cycle de vie dans l’analyse des comportements d’épargne des ménages. Durant la vie active les ménages épargnent afin d’accumuler un capital dont ils ont besoin lors de leur retraite. Au niveau macroéconomique on devrait donc trouver une relation entre le taux d’épargne et la structure par âge de la population : si les actifs sont nombreux par rapport aux inactifs (jeunes, chômeurs, retraités) le taux d’épargne sera élevé. L’épargne est ainsi expliquée par des facteurs structurels.
En France, L’étude de l’évolution récente du taux d’épargne permet de mettre en évidence 3 phases :
- jusqu’en 1978, on assiste à une augmentation tendancielle du taux d’épargne des ménages, qui atteint près de 20 % en 1978.
- entre 1978 et 1987 une forte baisse du taux d’épargne se produit (11 % en 1987).
- le taux d’épargne augmente légèrement ä partir de 1987 autour de 14 % en 1994.
L’explication de ces variations s’avère particulièrement difficile mais il semble que la baisse à la fin des années 70 soit due à la crise économique.
L’épargne est-elle un vice ou une vertu ?
Ce débat oppose depuis plus de 2 siècles les économistes entre eux. D’un côté on trouve ceux pour qui l’épargne permet de financer les moyens de production supplémentaires qui engendrent la croissance. De l’autre côté on trouve ceux pour qui l’épargne engendre une réduction des dépenses des épargnants, ce qui limite les débouchés donc la production.
Les partisans d’une épargne forte, moteur de la croissance, sont en général les auteurs classiques et les économistes de l’offre contemporains. Dans leur raisonnement l’épargne permet d’alimenter des investissements supplémentaires, donc des revenus. Il faudrait alors que la loi des débouchés soit vérifiée c’est à dire que toute production supplémentaire se transforme effectivement en revenu. Dans ce sens l’épargne est un stimulant pour la croissance et non pas l’investissement qui suit seulement l’épargne.
Des auteurs comme Malthus, Marx et Keynes mettent en doute cette conception. Pour Keynes, l’épargne, parce qu’elle réduit la consommation, empêche la demande d’être au rendez-vous (demande insuffisante). Chez Keynes en effet l’investissement joue un rôle crucial. C’est l’investissement qui engendre l’épargne en élevant le revenu selon le multiplicateur d’investissement. Par rapport aux classiques il y a donc une inversion complète : ce n’est pas l’épargne qui détermine l’investissement (l’offre crée sa propre demande) mais l’inverse.
B. Le modèle Harrod, Domar
Harrod et Domar prolongent l’analyse keynésienne sur l’instabilité de l’économie. L’investissement donne lieu à un effet revenu du coté de la demande et à un effet capacité du côté de l’offre :
et
où s est le taux d’épargne
où v est le coefficient de capital K / Y
A l’équilibre Yd =
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