Niveau de salaire moyen

Avant de se lancer dans la négociation, mieux vaut connaître les niveaux de salaires moyens du poste convoité. DURAND FLORENCE / SIPA

EMPLOI - Après l’Apec la semaine dernière, le cabinet de recrutement Robert Walters fait le point sur le marché des cadres en France: absence de mobilité, stagnation des salaires, 2013 ne sera pas encore l’année de la reprise...

Le cabinet de recrutement Robert Walters l’affirme: plus qu’un an à tenir, à faire le dos rond pour les cadres, avant de retrouver des progressions de salaires et leur mobilité sur le marché de l’emploi. 2013 sera donc encore une année d’attentisme dans le recrutement, comme le précisent par ailleurs les prévisions de l’Apec sur l’emploi cadre en 2013. Après trois années consécutives de quasi-stagnation sur le front des rémunérations, il faudra patienter.

2012 avait pourtant bien commencé avec une recrudescence du recrutement des cadres. Avant que le rythme ne ralentisse dès le printemps, dans le sillage de la crise dans la zone euro. A l’été, les demandes d’emplois ont continué d’affluer et les offres de salaires ont chuté.

Attention à ne pas démotiver les cadres

Mais aujourd’hui les dirigeants, qui commenceront à montrer l’exemple en baissant leur rémunération en 2013-2014, font face à un problème: comment motiver les troupes sans augmentations salariales dans la balance? Les managers appuient d’ores et déjà sur l’atmosphère en entreprise, le projet à moyen-terme et le contenu du poste pour séduire les cadres en poste ou entrants.

En ces temps de disette, la motivation n’est pas financière. «Je veux gagner plus» ne sort que de la bouche d’un candidat sur cent, affirme-t-on chez Robert Walters. Elle ne le sera pas non plus en 2013. Mais Robert Walters annonce une reprise en 2014-2015 avec un effet de rattrapage significatif si la croissance repart comme l’espère le gouvernement.

Le cadre français, sédentaire malavisé

A ce jour, les cadres qui changent de travail sont donc de plus en plus exigeants sur la qualité du poste. Mais les employeurs sont confrontés à une pénurie de certains profils. Robert Walters note par exemple le manque d’ingénieurs en algorithmes qui créent les sites Internet. Un problème de formation, selon le recruteur.

Le cadre français est aussi l’un des moins mobiles en Europe. «C’est un réflexe sédentarisé car il existe une peur de se mettre sur le marché, précise le cabinet. La fluidité du marché du travail et l’employabilité sont en retard en France». Pourtant, la prime à la mobilité est consistante: ceux qui bougent voient leur salaire grossir de 10 à 15% en 2012.

Un pouvoir d’achat en perte de vitesse

Mais le cadre français a de quoi se plaindre. Il est moins bien payé qu’en Belgique (30% en plus à 5 ans d’expérience) ou qu’en Allemagne, où les écarts de salaires peuvent atteindre 40% avec l’Hexagone. Sans oublier que le pouvoir d’achat sera meilleur en Belgique. Rien qu’en France, il y a vingt ans, un HEC gagnait à la sortie d’école 28.000 euros. Aujourd’hui, il touche le double. Toutefois, pendant ce temps-là, le prix de la baguette et du journal a sextuplé (1 franc contre 1 euro) et les prix de l’immobilier ont décuplé.

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