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Les Liaisons dangereuses

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Par   •  5 Juin 2015  •  1 926 Mots (8 Pages)  •  701 Vues

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onesco, dramaturge d’origine roumaine mais francophone, s’est fait connaître du public grâce à son théâtre d’avant-garde, avec des pièces comme La Cantatrice Chauve et Les Chaises. Or, Le roi se meurt, écrit et présenté en 1962 au Théâtre de l’Alliance française, est une pièce plus classique. L’auteur y aborde un thème grave et existentiel : le face à face de l’homme avec sa propre mort. L’extrait à étudier se situe au tout début de la pièce et plonge le lecteur/spectateur en plein milieu d’un royaume dévasté dont le monarque est sur le point de mourir.

En quoi cette scène d’exposition peut-elle dérouter le spectateur ?

I.Une exposition étonnante/insolite

1.Une didascalie initiale originale

La didascalie initiale se démarque tout d’abord par sa longueur : même si le mouvement romantique avait déjà donné une importance aux didascalies, le théâtre de l’Absurde leur accorde une place encore plus importante. Par ailleurs, Ionesco entretenait un rapport conflictuel avec les metteurs en scène. Ainsi, il considère que « le metteur en scène doit se laisser faire », qu’il doit être « un parfait réceptacle ». C’est pour cela qu’il développe énormément ses didascalies afin de laisser le moins de marge de manœuvre possible à ceux qui vont représenter ses pièces.

Cette didascalie est essentiellement descriptive. En effet, on peut relever divers connecteurs spatiaux : « Au milieu de… », « De part et d’autre… », « à droite de la scène, côté jardin » (rappel : côté jardin = droite de la scène pour le spectateur), etc

Si la disposition des trônes est assez habituelle (trône du roi au centre, encadré par des trônes plus petits), symétrique et si le décor gothique confère une certaine majesté à l’ensemble, plusieurs éléments viennent détruire le prestige royal. Les adverbes « vaguement » (2 fois) et « dérisoirement » ainsi que les participes passés employés comme adjectifs « délabrée », « imitée » sont le reflet d’une dégradation ou d’une fausseté : le pouvoir royal n’est qu’apparent. De même, la mention du « vieux » garde confirme cette impression d’un lieu démodé et en perdition.

2.Une présentation comique des personnages

Parodie des cérémonies royales où on annonçait l’entrée des personnages importants. Répétition de la didascalie : « Le Garde, annonçant » = répétition de la même situation qui crée un effet mécanique. Présentation comme forcée des personnages, comme pour parodier la fonction informative de la scène d’exposition. Ce procédé semble remplacer la liste traditionnelle des personnages notée avant le début de la pièce.

Le comique réside aussi dans la désignation des personnages :

-le roi qui a un nom peu noble « Bérenger » et dont les sonorités sont proches de « dérangé »

-comique dans la présentation des deux reines, sous-entend une quasi polygamie du roi, même façon de les désigner, sauf adjectif ordinal qui change « première » / « deuxième » et la précision apportée par l’antithèse « deuxième épouse » « première dans son cœur » qui indique la préférence du roi pour Marie

-le médecin est présenté quasiment comme un égal du roi cf « Sa Sommité » qui est très proche de « Sa Majesté » + présentation qui le rend ridicule : il semble assumer des fonctions très hétéroclites : cf énumération « chirurgien, bactériologue, bourreau et astrologue à la Cour » +p 21 didascalie « Il a l’air à la fois d’un astrologue et d’un bourreau. Il porte sur la tête un chapeau pointu, des étoiles. Il est vêtu de rouge, une cagoule attachée à son col, une grande lunette à la main » = costume et accessoires qui renforcent cet aspect étrange du à sa polyvalence

3.Un langage absurde

Mélange français-anglais :Juliette emploie l’anglicisme « living-room » pour désigner la salle du trône. Comique renforcé par la répétition : en dépit de l’ordre donné par Marguerite, la domestique continue d’appeler cette pièce de la même façon : p 14 l 38 et l 42 + « strip-tease »

Personnification du soleil et du chauffage par le garde

Anachronismes : le living-room, les mégots

La mention des « radiateurs » par le garde renforce cette aberration chronologique. à vs présence d’éléments anciens : « hallebarde » par exemple = impossible de se situer dans le temps et l’espace

II.Un royaume délabré

1.Un royaume dans un piteux état

Un environnement complètement chamboulé : p 14 « le soleil n’écoute déjà plus » = perte d’autorité du roi, peut faire référence à celle du Roi Soleil mais de manière dévalorisée, p 19 énumération l 184 186, p 22 l 253, l 256-259

Un champ lexical de la destruction : p 14 poussière mégots

p 20 l 188-189 + l 194 195

conséquences de la guerre qui provoquent un amenuisement de l’espace territorial : l 198 +201 ; l206-208

De nombreux dysfonctionnements : le chauffage en panne p14, la baisse des ressources vitales cf mention de la vache qui n’a presque plus de lait (p 14), le royaume n’est plus nourricier

2.Les conséquences d’un passé tumultueux

Marguerite accuse Marie d’être responsable du laisser-aller du roi car par le passé, le couple royal s’est consacré aux plaisirs et aux festivités plutôt qu’à l’entretien du royaume.

Répétition de l’expression accusatrice, visant à culpabiliser Marie : « c’est votre

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