Les économies D'échelles
Dissertation : Les économies D'échelles. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jano87 • 27 Février 2012 • 8 552 Mots (35 Pages) • 1 290 Vues
INTRODUCTION
La littérature montre que l'existence d'une diminution des coûts unitaires et l'existence d'une
taille optimale influencent largement les stratégies des entreprises et participent à l'explication
des structures industrielles. Traditionnellement, les stratégies de concentration et leurs
développements, sont justifiés par les économies d'échelle. De la même façon, les économies
d'échelle expliquent les processus d'intégration au sein des systèmes productifs et constituent une
barrière à l'entrée pour les concurrents potentiels (par la protection de la position des entreprises
existantes). De plus elles permettent de comprendre des phénomènes liés à l'organisation des
systèmes de production et à la structure des entreprises. Mais il faut faire attention à ne pas tout
expliquer par les économies d'échelle, ainsi une fusion qui aurait pour but de rapprocher des
unités physiquement éloignées ne présente aucun intérêt dans l'étude du phénomène,
l'introduction de technologies nouvelles (comme les "ateliers flexibles") permettant d'atteindre la
taille optimale sans changement de taille entrent aussi dans ce schéma. D'autre part la
concentration d'un secteur pose aussi un problème politique lié au maintien de la lutte
concurrentielle par l'Etat (l'empêchement des situations de monopole), ce qui, indépendamment
de la taille optimale, permet d'expliquer pourquoi certaines entreprises ne réalisent pas
d'économies d'échelle.
Les économies d'échelle expliquent les fusions/acquisitions par le problème de la taille.
D'un côté, en fusionnant ou en acquérant un concurrent, une banque peut espérer s'agrandir et
obtenir la taille efficiente. D'un autre côté, si une banque est trop grande et qu'elle doit diminuer
sa taille, elle peut justifier les mesures qu'elle va prendre (parfois "associales") par une fusion ou
une acquisition (postes en doublons, bureaux dans la même ville qu'on regroupe,…). Les impacts
restent toujours les mêmes : il y a un rapprochement vers la taille minimale d'efficience et une
concentration du marché tant que cette taille n'est pas atteinte. Les fusions/acquisitions sont donc
justifiées par rapport à l'existence de cette taille. La question en suspend est : est-ce que les coûts
ne sont pas trop élevés par rapport aux bénéfices attendus (par coûts il faut comprendre les coûts
d'achat, d'opérationnalisation de la nouvelle entité,…) ?
Mais il se peut aussi qu'une fusion ou acquisition ait un objectif de survie (dans ce cas du nom
de la banque et/ou du banquier) ? C'est à dire qu'on voit le secteur se concentrer, qu'on sait que
des entreprises vont disparaître, qu'on sait qu'on n'est pas à la taille d'efficience et qu'il est
possible qu'on ne soit pas capable de l'atteindre. Dans ce cas on espère qu'en fusionnant ou en
acquérant une autre entreprise on se trouvera parmi les survivants. Dans ce cas quels résultats
attendre de l'association entre une entreprise de "bonne" qualité et une de qualité inférieure ; ou
entre deux entreprises en mauvaise position ?
Pour cet article nous essaierons de répondre à la question : y'a-t-il des économies d'échelle
pour les banques suisses, laissant la question du bien-fondé des fusions/acquisitions pour une
recherche future.5
LES ECONOMIES D'ÉCHELLE : BREF RAPPEL
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Les économies d'échelle sont définies comme "une diminution du coût moyen suite à une
augmentation de la production marginale d'une entreprise, que ce soit pour un bien tangible ou
intangible". Elle peuvent se trouver à plusieurs niveaux dans une entreprise, des fonctions les
plus "intellectuelles" comme la recherche et le développement, aux fonctions les plus
"opérationnelles" comme la production ou les achats ; et ce pour toutes sortes de secteurs.
Les économies d'échelle ont un impact sur les agissements d'une entreprise dans un secteur
et sur la concurrence au sein d'un marché (Leroux, (1980)). Elles interviennent à divers niveaux
dans une entreprise, d'abord au niveau d'un outil de production (machines, hommes,…), au
niveau d'une activité de la chaîne de valeur (telle que définie par Porter, (1985)) et au niveau de
l'entreprise en général. Deux formes d'économies d'échelle sont distinguées : les économies
d'échelle internes et les économies d'échelle externes. Ces deux termes sont utilisés différemment
par les divers auteurs selon le degré d'agrégation choisi pour séparer les deux niveaux. Les
auteurs utilisant le secteur comme base d'étude définissent les économies d'échelle internes au
niveau du secteur et les économies d'échelle
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