Le Travail De Comptoir
Documents Gratuits : Le Travail De Comptoir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar exodius75 • 7 Avril 2013 • 5 280 Mots (22 Pages) • 713 Vues
I. Introduction
Le capitalisme que nous connaissons aujourd’hui, cette course technologique pour faciliter les échanges entre les nations, la concurrence qui pousse les entreprises à étendre leurs horizons commerciales ne sont pas des créations contemporaines. Ces notions sont apparues dès le Moyen-Âge avec des marchands soucieux de développer leur commerce et d’augmenter leur « profit ». Il en est de même pour le commerce international.
C’est en effet le marchand médiéval qui va créer pour la première fois l’idée de commerce au sens où nous le connaissons. Désormais le marchand s’est véritablement constitué une profession, avec la mise en place de routes commerciales terrestres et maritimes, passant de la mer baltique à la mer du Nord pour traverser la France et l’Espagne avant de rejoindre les rives de la méditerranée. Désormais on ne fait plus seulement du commerce au sein de sa ville ou de sa région mais on conclut des affaires avec de lointains collègues. Le marchand a ainsi su profiter de ses connaissances pour étendre ses horizons commerciales et développer un véritable empire basé sur l’échange. De grandes cités états comme Pise ou Venise établissent alors des relations durables avec l’Orient ou les pays d’Europe de l’Est permettant de mettre en place des grandes familles de marchands comme les Fugger ou les Médicis.
Les pratiques du marchand médiéval vont marquer une rupture considérable avec l’ordre établi. En effet le marchand calcule pour lui et non pour les autres, il s’intéresse à la marge qu’il peut dégager en vendant ses marchandises. Il va tenter ainsi de manœuvrer les éléments, humains ou naturels, selon ses seuls intérêts. Il est à l’origine de nouvelles disciplines pour faciliter ses déplacements et ses dépenses. On entend ainsi pour la premières fois la notion de banque, créée par les marchands templiers à leur retour des croisades en Terre Sainte, mais également de comptabilité à double entrée et surtout de crédit. Il va s’instruire en mettant en place des écoles pour apprendre à lire, à écrire, à compter et surtout pour apprendre les langues étrangères. Désormais il veut maitriser son environnement et pour cela il doit le connaitre, s’informer ainsi Leon Battista Alberti dit : le marchand « doit toujours tout noter, chaque contrat, chaque gain et chaque dépense, et revoir tout fort souvent, en tenant toujours la plume à la main ». La mise en place de corporations et de guildes vont également permettre de développer des villes et des régions entières grâce à des évènements commerciaux telles que les foires de Champagne qui réunissaient des marchands venant d’Italie, d’Espagne, d’Orient et de toute l’Europe.
Cependant si ce marchand européen a su s’imposer dans le monde ce n’est pas grâce aux conquêtes romaines mais grâce à l’influence d’un Orient grandissant avec un commerce ouvert sur le monde. Cela a ainsi permis à la péninsule européenne de bénéficier de nouveaux idéaux comme le christianisme, la justice et la pensée politique. L’Europe va également connaître une période d’unification, de calme politique et de prospérité. L’Empire Germanique met en place une autorité publique structurée autour de l’Eglise Catholique et de la féodalité. Dans une économie totalement dominée par l’agriculture, l’expansion démographique devient le moteur principal de la prospérité européenne. Le continent comptait ainsi 40 millions d’habitants en 1100 contre 69 millions en 1250. L’augmentation de la population est due à une production de plus en plus importante grâce à des progrès techniques considérables ainsi qu’à une hausse de la consommation. Cette croissance rurale va avoir un impact considérable sur celle des villes.
Cependant durant cette période l’objectif européen est de développer son commerce à l’intérieur même du continent. Ce repli s’explique également par l’extension de l’islam sur les bords sud de la méditerranée et au Moyen-Orient, responsable d’un arrêt du commerce entre une Europe Chrétienne et un Orient désormais sous le contrôle Musulman. L’enjeu pour les européens devient alors l’Europe. On va assister ainsi à une reconquête de l’Espagne musulmane mais également de l’Europe de l’Est païenne. L’objectif principal est alors d’unifier l’Europe d’un point de vue politico-religieux tournée vers Rome et le Pape. On voit ainsi apparaitre des ordres à vocation religieuse et guerrière dont les membres joueront un rôle considérable dans l’essor du commerce européen. En effet cette volonté d’unification et de reconquête de la Terre Sainte par les croisés va permettre à l’Europe de rétablir peu à peu des relations avec l’Orient. Le Royaume de Jérusalem ainsi que Constantinople vont permettre aux marchands européens de commercer sur la route de la soie, partant de l’extrême Orient, traversant l’Inde et l’Empire perse avant de rejoindre la Méditerranée théâtre d’un commerce en perpétuel mouvement. Les marchands Italiens venant de Pise, Gênes, Venise ou Florence vont ainsi installer pour la première fois des comptoirs commerciaux. Ces-derniers déjà utilisés par les marchands orientaux vont permettre à l’Europe de s’imposer dans les mers nordiques ainsi que dans le bassin méditerranéen. De nombreuses cités assoupies vont se réveiller comme celles des Flandres, des pays de la Meuse et du Rhin, de Provence, du Languedoc et de Catalogne. Ce nouvel essor est surtout remarquable dans le Nord de l’Europe, la côte de la Mer du Nord et de la Baltique.
Tous ces bouleversements géopolitiques et géoéconomiques sont dus en partie à ce développement des comptoirs commerciaux partout en Europe, dans le bassin méditerranéen et plus tard en Afrique Noire et en Amérique. Mais à quoi correspond un comptoir commercial à cette époque ? A-t-il eu un impact dans le temps ? Ces comptoirs vont en effet introduire pour la première fois l’idée de commerce international. Il est cependant difficile de parler de commerce « international » à une époque où le concept de nation reste très limité, l’apparition des Etats-Nations datant du XVIe siècle. Pouvons-nous alors affirmer que ces comptoirs sont à l’origine de ce que nous appelons aujourd’hui commerce international ? La forme du comptoir commercial au Moyen-Âge a donc une toute autre dimension. Il correspond à une association professionnelle de marchands exerçant une activité commune. Cette définition semble pourtant réductrice. En effet malgré cette idée d’association la concurrence reste très importante entre les marchands d’une même corporation ou d’une même guilde. De plus ces comptoirs étaient également soutenus par
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