Le Rat Qui S'est Retiré Du Monde
Note de Recherches : Le Rat Qui S'est Retiré Du Monde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar khamiras • 19 Janvier 2013 • 703 Mots (3 Pages) • 1 219 Vues
I - L’art du conteur :
On retrouve des caractéristiques spatiales particulières au conte : nous sommes dans un espace de fantaisie (La Fontaine fait semblant de raconter une légende orientale), on est dans un lointain Orient avec « les levantins », puis en Hollande avec la mention du fromage et enfin en Grèce antique avec « Ratapolis » (polis = citée). La Fable s’achève néanmoins sur une référence à l’Europe catholique et à l’orient (opposition dans la morale moine/dervis). Le conteur brouille ainsi les pistes et le lecteur est désorienté (univers fictif et fantaisiste).
Le récit est conçu comme un conte :
- Nous avons une structure narrative avec une situation initiale (vers 1 à 12), les péripéties (vers 13 à 29) avec l’élément perturbateur. La situation finale met fin au suspense, l’ermite retrouve la quiétude.
- On a ensuite la virtuosité du conteur, avec les personnifications (personnification des animaux dotés de paroles, de sentiments, ils dialoguent vers 24 à 29). On retrouve des caractères humain avec l’hypocrisie (vers 27) et l’égoïsme (vers 30/31). Le conteur va et vient entre le registre animal et le registre humain : vers 8 « pied » pour pattes ; genre humain avec « les députés » vers 14 ; et mélange avec « peuple chat / peuple rat ». Le rat est mis en valeur avec le discours direct alors que son peuple est laissé dans l’ombre avec le discours indirect libre (vers 19 à 23). Certaines interventions ont parfois valeur de proverbes (vers 11/12) mais aussi des questions rhétoriques faisant appel à la connivence du lecteur.
La moralité apparaît sous forme de devinette. A première vue, elle clôt la fable en brisant toute logique au reste de la fable (ce n’est plus des animaux mais des hommes). La Fontaine abandonne le temps du récit pour le présent de vérité général et enfin il donne un ton sentencieux pour donner un enseignement. La moralité apparaît comme un jeu, une devinette : le fabuliste interpelle directement à son destinataire « à votre avis ». Cela invite le lecteur à la réflexion. Enfin, les interrogatives et le modalisateur (« je suppose ») laisse une note indécise ce qui provoque de sérieux doutes sur la charité des moines.
II - L’art du satiriste : attaque des vices ou des ridicules d’une époque
C’est une écriture ironique car La Fontaine invite à la compréhension de la fable par l’ironie. Le champ lexical de la vie religieuse montre l’impiété et l’égoïste gloutonnerie du rat (un dévot : ermite nouveau). D’ailleurs, les motivations de l'animal pour se retirer ne sont pas d'ordre spirituel, mais il veut être seul, avoir la paix " se retire... solitude... profonde ".
Les « biens » v.11/12 sont à double sens puisqu’ils désignent autant les biens matériels que le spirituel (ce terme au pluriel fait référence au langage biblique) : un fromage vaut mieux que l’éternité. Ainsi la moralité ne peut être prise au pied de la lettre et l’histoire du rat dévot montre bien l’inverse « d’un moine charitable ». Par le jeu d’antiphrases, le conteur stigmatise les vices du clergé.
C’est une critique du clergé régulier (obéit aux
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