Le Ministère De La Culture

III- Le Ministère de la Culture

A) L’ère de Gaulle

En 1959 est créé le Ministère de Culture. Aujourd’hui, il n’est pas question de le supprimer. Il a donné des idées aux autres pays, qui ont maintenant eux-aussi des ministères de la Culture.

Le 1re ministre de l’époque, Michel Debré, n’est pas enthousiaste pour créer un Ministère de la Culture. Il est donc créé de manière artificielle, pour « caser » André Malraux qui fascine le Général de Gaulle. Le ministère de la Culture est créé par le décret du 24 juillet 1959 mais ses attributions sont limitées, ses moyens financiers sont insignifiants. Les fonctionnaires viennent d’Outre-mer. Les relations étaient difficiles entre le monde de la culture et le monde de l’éduction. Dans certains domaines, les choses ne sont pas simples au niveau du partage des compétences. Ex : bibliothèques et politique de la lecture. Pour Malraux, il s’agit d’affirmer la grandeur de la France, de mettre en place une politique culture ambitieuse, dans la mesure où les gaullistes sont convaincus de la vocation universelle de la Culture française. Malraux est également convaincu qu’il est incontournable de s’appuyer sur une base populaire.

Cela va déboucher sur une politique de grandes institutions. La première de ces institutions est la Maison de la Culture et de Jeunesse. Malraux va donc donner beaucoup mais avec peu de moyens. Dans le domaine de la protection du patrimoine, il réalise une protection des abords des monuments historiques, l’élaboration des secteurs sauvegardés, fait adopter un texte sur le ravalement des façades des immeubles parisiens, crée l’inventaire général des richesses artistiques de la France (il s’agit de procéder à une récolte scientifique des monuments, d’édifices présentant un intérêt architectural, artistique, historique intéressant ; ce service va être confié à des professionnels de l’art, qui vont s’intéresser aux jardins, aux parcs, aux objets mobiliers).

Dans le domaine de la musique, Malraux s’est entouré d’un grand musicien-compositeur, Landowski, qui arrive à convaincre l’écrivain, afin d’assurer la pérennisation des orchestres, de les réorganiser, de développer l’enseignement musical et de créer l’orchestre de Paris pouvant rivaliser avec Amsterdam, Vienne et Berlin. Pour Malraux, les maisons de la Culture sont des lieux pluridisciplinaires. Par ex : maison de la Culture de Grenoble, qui a une salle polyvalente, des locaux consacrés aux expositions. Cette dimension pluridisciplinaire va s’estomper, voire disparaitre en faveur de la création théâtrale pointue. Malraux veut éduquer le peuple.

Il va aussi créer l’avance sur recettes pour les films, ce qui encourage les films d’arts et d’essais. Il va confier à Chagall le soin de peindre le plafond de l’opéra Garnier,… Mais il va aussi censurer des pièces de théâtres, faire un contrôle de plus en plus politique des affaires culturelles. Mais les évènements de Mai 1968 interviennent, durant lesquels les manifestants envahissent les lieux culturels.

En ce qui concerne l’organisation interne,

- une direction générale des arts et Lettres : créée à partir de services du Ministère de l’Education nationale.

- une direction de l’architecture.

- une direction des archives de France.

- une direction de l’administration générale : garantie l’autonomie du Ministère et, de ce fait, sa réalité.

Ce Ministère des Affaires culturelles est précaire, face au Ministère de l’Education nationale et en situation de déficit face au Ministère des Finances. Seule la présence d’André Malraux justifie l’existence de ce cabinet.

B) L’ère

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