Le Manifeste
Cours : Le Manifeste. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar antoinev10 • 21 Novembre 2012 • Cours • 345 Mots (2 Pages) • 789 Vues
Le travail de l'Assemblée constituante devait se terminer ce jour-là, mais les sièges sont si confortables que nos chers députés y ont pris goût. D'ailleurs, la date du scrutin qui devrait avoir lieu en 2013 n'a toujours pas été fixée. Un tel spectacle m'a dégoûté ; au lieu de voir les Tunisiens s'unir autour de la Constitution de la IIe République, on assistait à des conflits partisans inutiles à ce moment-clé de l'histoire de notre pays.
Entre-temps la situation économique et sociale de la Tunisie empire, et les gens attendent un changement qui n'a toujours pas eu lieu. Pis, les jeunes ne se retrouvent pas dans le paysage politique. La classe politique tunisienne est en train de reprendre sa forme d'avant les élections de 1989 ; les islamistes d'Ennahda contre le RCD remis au goût du jour par Nida Tounes, le parti d'opposition lancé cet été par Béji Caïd Essebsi. Les partis d'extrême gauche cherchent, quant à eux, à se présenter comme une alternative.
Si les grands pôles politiques se sont adaptés au contexte postrévolutionnaire, les mêmes querelles entre les mêmes vieux leaders politiques sont de retour. Tout est fait pour décourager les jeunes de contribuer au débat. C'est pourquoi, comme beaucoup de mes amis, je ne voterai pas lors du prochain scrutin.
Il est clair qu'il n'y a aucune volonté de rompre avec le passé, comme me le confiait récemment Soukaina, une jeune militante du parti Congrès pour la République (CPR), membre de la coalition au pouvoir. Ce sont les mêmes personnes qui déclament les mêmes discours avec les mêmes mots. Comment peut-on faire du neuf avec du vieux ? Les Tunisiens attendent des réformes concrètes et en profondeur, mais la classe politique entretient des débats de salon stériles. Certes, la révolution a abouti à un changement politique qui a ouvert de nouvelles perspectives, et je ne voudrais pas être fataliste, il n'y a pas plus facile qu'être négatif et tout critiquer. Mais il est grand temps de commencer une deuxième révolution ; celle des mentalités. Les jeunes ne doivent pas attendre le changement, mais le créer.
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