La question de la démondialisation et du protectionnisme
Commentaire de texte : La question de la démondialisation et du protectionnisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emiii • 18 Décembre 2013 • Commentaire de texte • 1 053 Mots (5 Pages) • 626 Vues
La question de la démondialisation et du protectionnisme est en train de s’installer au cœur du débat politique français. Elle met très mal à l’aise les sociaux-libéraux, ainsi qu’une bonne partie de l’extrême-gauche qui, sans y avoir beaucoup réfléchi, confond volontiers le libre-échangisme et l’internationalisme.
Dans les milieux syndicaux, cette question reste largement taboue, même si elle devrait logiquement se poser lorsqu’il s’agit de défendre les salariés licenciés pour cause de délocalisation de leur entreprise. Le syndicat Solidaires-Douanes - dont les membres sont, ès-qualités, particulièrement bien placés pour savoir de quoi ils parlent - fait exception à ce consensus par défaut. Deux de ses militants expliquent ici pourquoi le protectionnisme peut être un des outils d’une politique sociale volontariste.
La gravité de la crise totale que traverse le monde depuis le début de la crise des subprimes aux Etats Unis en 2007 a réintroduit un espace pour un débat critique sur la mondialisation économique. Ce débat était jusqu’alors quasiment inexistant depuis le développement accéléré de cette dernière, que l’on peut situer au tournant des décennies 1980/1990 (effondrement des Etats communistes en 1989 - 1991, entrée en vigueur du marché unique en 1993, signature des accords instituant l’OMC en 1994).
La violence de la crise et ses conséquences terribles sur le chômage, les salaires, la protection sociale, partout dans le monde, ont brutalement mis un terme au mélange de béatitude et de fatalisme qui caractérisait les commentaires sur la mondialisation. Parallèlement, la réalité des dégâts environnementaux causés par l’intensification des échanges commerciaux, eux-mêmes amplifiés par l’éloignement entre les lieux de production et de consommation, est devenue évidente.
Solidaires Douanes, syndicat de lutte de douaniers sensibilisés par leur métier aux excès du libre-échange et scandalisés par le démantèlement permanent des ressources de l’Etat pour y faire face, s’inscrit pleinement dans le débat actuel sur la démondialisation. Pourtant, le protectionnisme demeure toujours un concept honni, y compris à gauche, où il serait en quelque sorte synonyme de xénophobie et de nationalisme. Il pourrait, au contraire, être l’outil économique indispensable pour permettre une alternative crédible à la mondialisation financière et marchande, en un mot capitaliste. Permettre ainsi de restaurer la souveraineté des peuples et bâtir un monde plus juste et plus équilibré.
Les effets délétères du libre-échange
La crise globale que nous vivons, si elle a de multiples causes, trouve en partie ses racines dans la généralisation absolue du libre-échange dans le monde. La libre circulation des marchandises et des capitaux a entraîné la mise en concurrence de toutes les économies entre elles, et donc de tous les salariés entre eux. Ce phénomène a provoqué d’immenses déséquilibres, provoquant pour une part la gravité de la crise que nous traversons.
Le libre-échange a ainsi entraîné la désindustrialisation des économies occidentales, et particulièrement celle de la France. Pour notre pays, ce constat est incontestable. Le dernier haut-fourneau lorrain a fermé le 3 octobre dernier. A la suite de la signature de l’accord multifibres en 2005, qui a provoqué la disparition des mesures douanières dans la filière textile, 60 000 emplois ont été supprimés dans ce secteur en France en deux ans. Autre exemple emblématique, celui de l’automobile
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