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La mobilité sociale ne dépend-elle que du niveau de diplôme ?

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Par   •  26 Décembre 2022  •  Dissertation  •  1 737 Mots (7 Pages)  •  855 Vues

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Sujet : La mobilité sociale ne dépend-elle que du niveau de diplôme ?

En 1881-1882, les lois Ferry instaurent l’Ecole obligatoire gratuite et laïque et contribuent à rendre accessible l’Ecole à un plus grand nombre d’individus. L’Ecole, entendue comme système éducatif pris dans son ensemble, est le lieu où les enfants sont instruits en vue d’obtenir des diplômes. Par ailleurs, en offrant à tous les jeunes les mêmes chances d’évoluer dans la société par l'obtention de diplômes, l’école est le creuset de la mobilité sociale. Cependant, si le niveau de formation et la réussite scolaire étaient les mêmes pour tout le monde, il n’y aurait aucune différence de classe sociale aujourd’hui. Il y a donc bien d’autres facteurs qui influencent les changements de position sociale des individus. Nous pouvons ainsi nous interroger sur les différents déterminants de la mobilité sociale en France. Nous observerons dans un premier temps que le niveau de diplôme influence bien la mobilité sociale. Cependant, nous aborderons aussi le rôle des ressources et des configurations familiales, puis, les évolutions de la structure professionnelle.

En premier lieu, la mobilité sociale dépend bien du niveau de diplôme. En effet, c’est grâce à l’école, qui est une institution représentant la démocratie et la méritocratie en France, que les individus ont accès à un niveau de diplôme et par ce biais, évoluent dans la société.

Tout d’abord, l’école répond à un idéal démocratique de méritocratie. Premièrement, dans les sociétés démocratiques contemporaines comme la nôtre, la position sociale, théoriquement méritocratique, dépend essentiellement de l’exercice d’une profession, elle-même liée à des compétences définies officiellement par des diplômes. En effet, le niveau de diplôme détermine en partie le niveau de revenu et le niveau de prestige associé au degré de qualification. Le niveau de diplôme influence aussi les pratiques et le mode de vie qui dépend notamment des personnes que l’on fréquente par le biais de son emploi. Enfin, le niveau de diplôme lors de l’embauche par exemple sert d’indicateur du capital humain. Le diplôme détermine donc la position sociale. D’un autre côté, le nombre de diplômés a fortement augmenté. Depuis les années soixante, on retrouve une massification de l’enseignement secondaire et du supérieur. Pour preuve : selon l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), aujourd'hui, 33 % des 25-34 ans ont un niveau de diplôme supérieur à bac +2 en 2018, contre 13 % des 55-64 ans soit un coefficient multiplicateur de 2,5. Donc, avec la dévalorisation des diplômes, un diplôme n’est plus un prérequis suffisant pour garantir à un individu d’origine défavorisée une mobilité sociale, mais il est encore plus qu’avant une condition nécessaire. Le niveau de diplôme est donc issu d’un idéal démocratique et méritocratique et il est donc essentiel à la mobilité sociale.

Par ailleurs, l’école permet aux individus d’évoluer dans la société française. En effet, on constate que plus le niveau de diplôme est élevé, plus l’individu accède à une Catégorie Socio-Professionnelle (CSP) élevée. Selon Céreq Enquêtes, en 2016, avec une origine sociale équivalente, plus l’individu possède un diplôme élevé, plus il a de chances d’accéder à un poste de cadre trois ans après sa sortie de formation initiale. En effet, c’est le cas de 61% des diplômés d’un bac +5 ou plus qui sont issus de deux parents cadres, mais de seulement 8% des diplômés d’un bac +2 ayant la même origine. De plus, on constate qu’un diplôme de niveau bac +¾ ne suffit plus pour accéder à un poste de cadre. Par exemple, l’élévation du niveau de diplôme des filles s’accompagne d’une hausse de leur accès à des postes qualifiés. Selon le Centre d’études et de recherches sur les qualifications, “la part de jeunes femmes qui occupent un emploi de cadre cinq ans après leur entrée sur le marché du travail est devenue équivalente à celle des jeunes hommes”, sachant que parallèlement, en 2014-2016, 49% des femmes sortaient diplômées du supérieur, contre 33% sur la période 1990-1992. L’école favorise donc l'ascenseur social en France ; d’elle dépend donc la mobilité sociale.

En somme, le niveau de formation est un déterminant de la mobilité sociale. Mais peut-on restreindre l’accès à des catégories socioprofessionnelles seulement en fonction des diplômes obtenus ? Ce n’est certes pas suffisant pour expliquer la position sociale d’un individu. Alors que l’école instruit nos enfants, l’éducation elle se fait à la maison.

Ainsi, on pourrait observer le rôle que joue la famille dans la mobilité sociale. En effet, les ressources familiales jouent un rôle dans la position sociale d’un enfant. Les configurations familiales quant à elles ont aussi un impact sur le statut social d’un individu.

Tout d’abord, la mobilité sociale dépend des ressources familiales. Selon Pierre Bourdieu, il existe trois sortes de capital (économique, social et culturel) qui sont inégalement réparties entre les familles des classes supérieures (cadres) et les familles des classes inférieures (classes populaires). L’école en traitant tous les élèves de la même manière favorise l’hérédité sociale. Ainsi, l’habitus de classe - manière de penser, d’agir- lié au capital culturel conditionne les trajectoires scolaires. Les enfants issus de classe sociale supérieure ont donc plus de chances de devenir cadres ou professions intellectuelles supérieures. En effet, selon une table de destinée de l'ENS Lyon, en 2010-2014, seulement 8% des enfants d’ouvriers deviennent CPIS. De plus, les familles adoptent des stratégies rationnelles. C’est l’analyse portée par Raymond Boudon qui affirme qu'elles effectuent un calcul coûts-avantages pour décider de la poursuite ou non des études. Les familles de classes sociales inférieures considèrent que les coûts de la poursuite des études dépassent les avantages elles incitent donc leurs enfants à une sortie précoce du système. A l’inverse, les classes sociales supérieures pensent que la poursuite des études est rentable. Ainsi, les ressources familiales jouent un grand rôle dans la mobilité sociale puisqu’il y a une tendance à une hérédité sociale.

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