L'origine Sociale Influence T-elle La Position Sociale
Note de Recherches : L'origine Sociale Influence T-elle La Position Sociale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sami44 • 7 Novembre 2013 • 1 551 Mots (7 Pages) • 3 580 Vues
L’origine sociale influence-t-elle la position sociale en France aujourd’hui ? Selon Tocqueville, une société démocratique est caractérisée par l’égalité des conditions, ce qui suppose une parfaite mobilité sociale. Or, la structure sociale en France semble quelque peu figée. On peut donc se demander dans quelle mesure l’origine sociale continue à influencer la position sociale d’une génération à une autre favorisant la reproduction sociale.
L’origine sociale d’un individu est déterminée par la place qu’occupent ses parents dans la structure sociale, définie par la structure socioprofessionnelle. Celle-ci est hiérarchisée et détermine la position sociale des individus.
Si l’on peut considérer que l’origine sociale continue à influencer la position sociale, il faut savoir comment. Cependant, on peut également montrer que la destinée sociale n’est pas seulement le résultat d’un pur déterminisme et qu’il est possible d’échapper à sa destinée. I. La position sociale reste influencée par l’origine sociale 1. Le poids du capital culturel explique en grande partie la faible mobilité sociale La reproduction sociale est importante et concerne surtout les catégories socioprofessionnelles situées aux extrémités de la hiérarchie sociale. En effet, 41,5 % des fils de cadres interrogés en 2000 deviennent cadres et 49 % des fils d’ouvriers deviennent ouvriers (document 1). Les fils d’agriculteurs appartiennent au même milieu social que leurs pères, même si la table de destinée montre une forte mobilité : 32,5 % des fils d’agriculteurs deviennent ouvriers, ce qui ne constitue pas une véritable mobilité car ouvriers et agriculteurs appartiennent aux classes populaires. Cette mobilité horizontale, et non verticale, s’explique principalement par l’évolution de la structure sociale d’une génération à l’autre puisque, à la génération du père, les agriculteurs représentent 10,5 % des pères de personnes interrogées, alors qu’à la génération du fils, ils ne représentent plus que 2,8 %.
On peut expliquer la faible mobilité sociale pour les cadres, les ouvriers et les agriculteurs par le capital culturel (l’ensemble des connaissances, savoir-faire et « savoir-être » transmis par la famille au cours du processus de socialisation, hérité par les enfants de ces catégories sociales), car la position sociale en France est étroitement liée au niveau de diplôme (document 3). Or, les enfants de milieux populaires ont moins de chances que les autres de réussir leur scolarité car les parents, surtout les mères qui suivent quotidiennement le travail de leurs enfants, ont un faible niveau de connaissances scolaires et extrascolaires.
Cette analyse est confirmée par le constat statistique : pour obtenir un diplôme égal ou supérieur à bac + 3, il vaut mieux avoir deux parents cadres (57 % des enfants ayant un père et une mère cadres ont un diplôme du supérieur minimum bac + 3, et seuls 3 % sont non diplômés) que deux parents ouvriers (8 % des enfants ayant un père et une mère ouvriers ont un niveau de diplôme supérieur à bac + 2 ; 23 % n’ont pas de diplôme). 2. Le plus souvent, au capital culturel s’additionne un capital social élevé Si la variable déterminante pour accéder aux positions sociales supérieures est le niveau de diplôme (75 % des actifs ayant un diplôme du supérieur long accèdent à une profession supérieure ou intermédiaire), d’autres variables entrent en jeu : le sexe (83 % des hommes diplômés de l’enseignement supérieur long accèdent à une profession supérieure ou intermédiaire, contre 78 % des femmes), mais également l’origine nationale (documents 2 et 3). La différence pour obtenir un diplôme de niveau égal ou supérieur à bac + 3 est de 8 points
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