L'importance d'Impliquer Les Parents D'AAS Ayant Une déficience Intellectuelle

TRAVAIL LONG

Pourquoi faire un dépliant destiné aux parents d’AAS déficients intellectuels

En tant que futures travailleuses sociales ou criminologues, nous trouvons essentiel d’impliquer la famille, entre autres les parents, dans une perspective systémique où l’environnement entourant l’AAS doit être considérée dans l’évaluation, l’intervention et tout le processus thérapeutique. Cette motivation est d’autant plus justifiée car une bonne proportion des agressions commises par les adolescents déficients intellectuels le sont sur des membres de la famille immédiate. Comme l’affirme McKibben et Jacob (1993), la dynamique familiale doit être analysée, non seulement parce que les adolescents sont particulièrement sensibles à ces dynamiques, mais également parce que plusieurs milieux familiaux entourant les AAS sont dysfonctionnels. D’ailleurs, un problème commun aux abus intrafamiliaux commis par des adolescents DI consiste en l'incapacité des parents à faire la différence entre un comportement sexuel inapproprié et normal (Craig et al., 2010), ou la crainte que l’adolescent soit étiqueté comme un délinquant sexuel (DiGiorgiio-Miller, 1998). Les parents peuvent également ressentir de la culpabilité et remettre en question leurs compétences parentales suite aux abus. Or, de nombreux parents ont sans contredit besoin de soutien et d’information afin de mieux comprendre les actes commis par leur adolescent DI afin de mieux réagir lors d’abus et éviter que cela ne se reproduise.

Par ailleurs, nous croyons qu’il est primordial de sensibiliser les parents sur l’obligation de signaler toute situation d’abus sexuel envers un mineur à la Direction de la protection de la jeunesse, car plusieurs d’entre eux hésitent actuellement à signaler leur enfant (Bass, Taylor, Knudson-Martin et Huenerardt, 2006). Un dépliant d’information est donc une bonne option de leur transmettre ces obligations légales, en plus de leur permettre d’en connaître davantage sur la problématique de leur enfant.

Finalement, nous sommes d’avis que les parents sont de précieux collaborateurs à l’intervention auprès des AAS car leur implication semble favoriser l’atteinte des objectifs fixés avec l’adolescent: plus le parent s’implique et collabore aux services offerts à leur enfant, plus le traitement est efficace et permet de prévenir la récidive (Roy, 2011). En devenant des partenaires à l’intervention, les parents agissent ainsi comme un filet de sécurité pour contrôler et intervenir lors de comportements sexuels problématiques.

Au Québec, il est rare que les programmes intègrent formellement intervention familiale. Même la participation des parents est essentielle tout au cours du processus, la place qu’ils occupent et leur implication sont parfois minimes (Roy, 2011). Comme intervenantes, il est essentiel de comprendre les limites actuelles des interventions et garder à l’esprit dans notre pratique professionnelle l’importance d’impliquer les parents du début à la fin dans un processus thérapeutique chez un AAS souffrant de déficience intellectuelle.

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