L'approche actionnariale
Commentaire de texte : L'approche actionnariale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 20 Août 2014 • Commentaire de texte • 1 675 Mots (7 Pages) • 737 Vues
I.2.1.1 L'approche actionnariale
La notion centrale de l'approche contractuelle est celle de la firme perçue comme un noeud
de contrats, un centre contractant chargé de gérer de façon centralisée, l'ensemble des contrats
nécessaires à la production. Trois théories constituent l'essence de ce courant contractuel :
- La théorie des droits de propriété « TDP », (Alchian & Demsetz 1972) ;
- La théorie de l'agence « TA », (Jensen & Meckling,1976) ;
- La théorie des coûts de transactions « TCT », (Williamson, 1985).
a. La théorie des droits de propriété
A.A. Alchian et H. Demestz sont considérés comme les fondateurs de la théorie des droits
de propriété22. La firme est définie comme un noeud de contrats (nexus of contracts) et le dirigeant a pour charge de définir la nature des taches et de choisir les personnes qui doivent
les exécuter au sein du « noeud » coopératif.
Au sein de la théorie des droits de propriété, Furubotn et Pjovich23 ont cherché à comprendre le fonctionnement interne des organisations en s'appuyant sur le concept même
de droits de propriété. Ils décomposent les droits de propriété en trois grandes parties :
- L'usus : le droit d'utiliser le bien.
- Le fructus : droit d'en percevoir les fruits.
- L'abusus : droit du décider du sort du bien et d'en faire ce qui bon nous semble.
22 A.A. ALCHIAN et H.DEMESTZ, « Production, Information costs & Economic Organisation », The American
Economic Review,Vol 62, N°5, Decembre 1972 p777-795.
23 E.G FURUBOTN et S. PEJOVICH « Property Rights & Economic Théory », Journal of Economic Literature,
10, December1972, p.1137-1162.
23
Selon la théorie néoclassique, la décomposition du droit de propriété entre les mains de
plusieurs personnes a pour effet de réduire l'efficacité de la firme. En effet, seul un manager qui est aussi un propriétaire peut avoir intérêt à réduire le gaspillage, et améliorer ses efforts
au sein de son entreprise.
Dans la firme managériale, il existe une séparation entre le management de l'entreprise assuré par le manager et la propriété de la firme assurée par le détenteur de capital. Dans ce cadre le manager ne peut disposer que de l'usus alors que le fructus et l'abusus sont possédés par le propriétaire, ce qui peut entraîner des conflits d'intérêts et s'avérer être une source d'inefficacité.
En résumé, la théorie des droits de propriété nous indique que la séparation entre fructus, usus et abusus, qui symbolise l'entreprise managériale tend à atténuer l'efficacité des droits de propriété. Les parties en présence, bénéficiant chacune d'une partie des droits de propriété sur
la firme vont, dés lors, poursuivre des intérêts pouvant être divergents.
b. La théorie de l'agence
M.C. Jensen et W.H. Meckling, fondateurs de la théorie de l'agence, s'inspirent à l'orig ine
de la démarche de Alchian et Demsetz, pour définir la firme comme noeud de contrats. Le modèle explicatif des structures de financement et d'actionnariat, est fondé sur les hypothèses d'asymétrie d'information et de conflits d'intérêts entre le dirigeant - propriétaire, les nouveaux actionnaires et les créanciers financiers.
Pour M.C. Jensen et W.H. Meckling « il existe une relation d'agence lorsqu'une personne a recours aux services d'une autre personne en vue d'accomplir en son nom une tache quelconque 24». Dans le cas présent, la relation d'agence concernera le principal
(l'actionnaire) et son agent (le gestionnaire), ce dernier s'étant engagé à servir les intérêts du
premier. De ces relations émane la notion de coûts d'agence, coûts qui résultent du caractère
potentiellement opportuniste des acteurs (hasard moral) et de l'asymétrie d'informations entre
les cocontractants (sélection adverse) :
- La sélection adverse, ex ante: l'agent dispose d'informations alors que les principaux ne
les ont pas, il peut les cacher avant de signer le contrat.
24 M.C. JENSEN et W.H. MECKLING, « Theory of the firm, Managerial Behavior, Agency Costs & Ownership
Structure », Strategic Management Journal,1976, p.305-360.
24
- Le hasard moral ex post: les principaux ne sont jamais assurés que l'agent mettra tout en
oeuvre pour exécuter le contrat et ne poursuivra pas des objectifs qui lui sont propres.
Les coûts générés par une telle situation constituent les coûts d'agence, ils représentent la perte de valeur par rapport à une situation idéale où il n'y aurait pas d'asymétrie d'informations et de conflits d'intérêts. Selon les théoriciens de l'agence une organisation est réputée efficace si elle minimise les coûts d'agence.
Pour M.C. Jensen et W.H. Meckling, les problèmes d'agence engendrent trois types de
coûts25 :
§ Les coûts de surveillances (monitoring expenditure) : ce sont les coûts supportés par le
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