L'Intérêts des délocalisations pour les entreprises
Analyse sectorielle : L'Intérêts des délocalisations pour les entreprises. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar OceaneP • 3 Janvier 2015 • Analyse sectorielle • 2 244 Mots (9 Pages) • 537 Vues
I) Intérêts des délocalisations.
A) Les avantages tant recherchés par les entreprises qui se délocalisent.
En France, la problématique des délocalisations est pour l'essentiel née de la concurrence nouvelle d'un petit groupe de pays émergents au très puissant pouvoir attractif. Sans mésestimer les transferts d'entreprises vers des pays tels que Madagascar, l'Île Maurice, le Brésil, le Viêt-Nam, … . Les délocalisations sont principalement orientées vers quatre zones dotées de forts avantages comparatifs : les PECO, les pays méditerranéens, l'Inde et la Chine. Souvent présenté comme le critère crucial de la délocalisation, cette recherche d'avantages comparatifs est un objectif déterminant pour expliquer l'implantation de certaines entreprises dans certains pays étrangers. C'est pourquoi, la première et principale raison invoquée par les entreprises pour justifier une décision de délocalisation est la recherche d'un meilleur coût de production et notamment la recherche du plus faible coût salarial. On note que les écarts de coûts salariaux sont extrêmement variables d'un pays et d'une zone à l'autre. Au sein de l'Union européenne, la disparité des coûts de main-d'oeuvre incite certaines entreprises à procéder à des délocalisations intra européennes. Ainsi, lorsqu'une entreprise française souhaite trouver une main-d'œuvre bon marché en Europe, elle a la possibilité de se diriger vers le Royaume-Uni, l'Espagne, la Grèce ou le Portugal. Le lieu de transfert de production varie notamment en fonction du secteur d'activité des marchés à explorer. De même selon une enquête réalisée en 2000, le coût du travail en Asie représente moins d’un dixième de celui d'un ouvrier français.
Indépendamment des coûts salariaux ou de façon complémentaire, les avantages comparatifs peuvent résulter d'un prix relatif du capital plus bas sous l'effet conjugué de différents facteurs : aides et subventions à l'implantation, déductions et avantages fiscaux, prêts à taux préférentiels, liberté d'utilisation des bénéfices et liberté des mouvements des capitaux, effets de change, ... Mais que sont les avantages comparatifs si déterminants dans les délocalisations ? Ces derniers représentants un réel enjeu dans les délocalisations, le mieux étant de savoir clairement a quoi cela correspond. Ainsi, l’expression d’avantages comparatifs est à rattacher au libre-échange. Elle est d'abord un raccourci pour dire ""loi des avantages comparatifs"". Cette loi (au sens scientifique du terme, pas au sens législatif) a été développée par David Ricardo au 19è siècle pour montrer que tous les pays gagnaient à échanger librement leurs marchandises, leurs facteurs de production (capital et travail) étant immobilisées à l'intérieur de leurs frontières.
Quand les avantages sont "absolus", un pays X fabrique le bien A avec un moins de travail que ne le ferait le pays Y, alors que le pays Y fabrique le bien B avec moins de travail que le pays X. On comprend facilement que X et Y ont intérêt à se spécialiser chacun dans la fabrication d'un seul des deux produits et à s'échanger leur production. C'est A. Smith à la fin du 18è siècle qui avait mis en évidence cette loi.
Mais Ricardo montre, et c'est la loi des avantages comparatifs, que même si le pays X fabrique A et B avec plus de travail que le pays Z, les deux pays ont intérêt à se spécialiser et à échanger leur production, X dans le produit où il a le plus faible désavantage, Y dans le produit où il a le plus grand avantage. Les pays doivent donc ""comparer"" leurs avantages (ou désavantages) respectifs, d'où le nom de la loi.
Pour Ricardo, puisque tous les pays gagnent à l'échange international et à la spécialisation qui va avec, il faut absolument agir pour imposer partout le libre-échange. Aujourd'hui, quand on parle des avantages comparatifs, on désigne par là les avantages que tel ou tel pays peut mettre en avant et exploiter dans l'échange international (le coût de sa main d'oeuvre, la formation de ses ingénieurs, la facilité d'accès aux ressources en matières premières ...), justement dans la mesure où les autres pays ne les possèdent pas ou les possèdent à un moindre degré. La discussion sur les avantages comparatifs a évidemment un enjeu de taille puisque la conclusion que l'on tire de l'existence de ces avantages comparatifs est la nécessité de se spécialiser et de mettre en oeuvre le libre-échange. Le débat porte sur les gains à l'échange, en particulier sur la question de savoir si les gains sont également répartis entre tous les participants à l'échange mondial. Il n'y a pas d'indicateur qui permette de mesurer les avantages comparatifs, en général. Ricardo comparait les coûts des produits en termes de quantité de travail nécessaire pour les fabriquer. Aujourd'hui, on ne peut plus raisonner ainsi. On recherche ce qui fonde les différences de coût, mais on ne peut pas réellement parler d'indicateurs. Ainsi, on comprend mieux quel peut être l’intérêt pour les entreprises de se délocaliser à l’étranger dans le cadre de la recherche des meilleurs avantages comparatifs
Les entreprises recherchent aussi un environnement économique favorable au développement grâce notamment à l'existence d'infrastructures et d'équipements de pointe, à la densité des réseaux de communication, à un marché du travail dynamique, avec une main-d'œuvre qualifiée, la proximité de laboratoires de recherche, d'universités et de grandes écoles, des systèmes institutionnels performants etc. Desquels les entreprises peuvent retirer des effets " d'agglomération " et des externalités positives substantiels.
Ensuite, les entreprises ont tendance a se délocalisé afin de pénétrer le marché intérieur des pays où ils s’installent. La production, au lieu d'être exportée de France vers tel ou tel pays, est transférée à l'étranger. Développer des projets de délocalisation de production à l'étranger constitue un gage de croissance à venir dès lors que la conquête de parts de marché devient le principal enjeu. En effet, la présence sur un marché important permet :
- de contourner des barrières tarifaires (" tarif jumping ") et non tarifaires aux échanges
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