Extrait de la pièce de théâtre Don César de Bazan
Cours : Extrait de la pièce de théâtre Don César de Bazan. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 10 Septembre 2014 • Cours • 913 Mots (4 Pages) • 809 Vues
Don César
(…) Il ouvre les tiroirs du coffre. Dans l'un d'entre eux il trouve un manteau de velours vert clair, brodé d'or, le manteau donné par don Salluste à Ruy Blas. Il examine le manteau et le compare au sien.
– Ce manteau me paraît plus décent que le mien.
Il jette le manteau vert sur ses épaules et met le sien à la place dans le coffre, après l'avoir soigneusement plié ; il y ajoute son chapeau , qu'il enfonce sous le manteau d'un coup de poing ; puis il referme le tiroir. Il se promène fièrement, drapé dans le beau manteau brodé d'or.
C'est égal, me voilà revenu. Tout va bien.
Ah ! mon très cher cousin, vous voulez que j'émigre
Dans cette Afrique où l'homme est la souris du tigre !
Mais je vais me venger de vous, cousin damné,
1600 - Épouvantablement, quand j'aurai déjeuné.
J'irai, sous mon vrai nom, chez vous, traînant ma queue
D'affreux vauriens sentant le gibet d'une lieue
Et je vous livrerai vivant aux appétits
De tous mes créanciers – suivis de leurs petits.
Il aperçoit dans un coin une magnifique paire de bottines à canons de dentelles. Il jette lestement ses vieux souliers, et chausse sans façon les bottines neuves.
Voyons d'abord où m'ont jeté ses perfidies.
Après avoir examiné la chambre de tous les côtés.
Maison mystérieuse et propre aux tragédies.
Portes closes, volets barrés, un vrai cachot.
Dans ce charmant logis on entre par en haut,
Juste comme le vin entre dans les bouteilles.
Avec un soupir.
1610 - – C'est bien bon, du bon vin ! –
Il aperçoit la petite porte à droite, l'ouvre, s'introduit vivement dans le cabinet avec lequel elle communique, puis rentre avec des gestes d'étonnement.
Merveille des merveilles !
Cabinet sans issue où tout est clos aussi !
Il va à la porte du fond, l'entr'ouvre, et regarde au dehors ; puis il la laisse retomber et revient sur le devant.
Personne ! – où diable suis-je ? – au fait j'ai réussi
À fuir les alguazils. Que m'importe le reste ?
Vais-je pas m'effarer et prendre un air funeste
Pour n'avoir jamais vu de maison faite ainsi ?
Il se rassied sur le fauteuil, bâille, puis se relève presque aussitôt.
Ah çà, mais– je m'ennuie
...