Etude des six textes de l’ouvrage Au cœur de l’ethnie de Jean-Pierre Dozon, Jean Bazin, Jean pierre Chrétien et Claudine Vidal
Dissertation : Etude des six textes de l’ouvrage Au cœur de l’ethnie de Jean-Pierre Dozon, Jean Bazin, Jean pierre Chrétien et Claudine Vidal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar juvlegend • 14 Janvier 2013 • 3 616 Mots (15 Pages) • 2 026 Vues
Plan
Introduction
Présentation des auteurs
Etude des six textes de l’ouvrage
Conclusion
Introduction
« Au cœur de l’ethnie » est un 225 pages qui repose sur une charpente de six textes, fruits des réflexions anticonformistes pensées et transcrites sous la plume de Jean-Pierre Dozon, Jean Bazin, Jean pierre Chrétien, Claudine Vidal, tous sous la coupole de Jean-Loup Amselle et Elikia M’Kokolo. Il se propose dans un paysage dominé par des préjugés et une lecture tronquée des faits historiques et actuels en Afrique, de rétablir la vérité et partant, d’ouvrir le débat sur la part active qu’occupe le continent noir dans le concert de l’humanité. Ceci en ce sens, qu’il prend le contre-pied de toute pensée contemporaine sur les notions d’ethnie, de tribalisme, de clan ou de race, dans les espaces publics, médiatiques et dans le landerneau anthropologique ainsi que le témoigne d’ailleurs leur profession de foi dans le livre.
« Plutôt que de concevoir les ethnies comme des univers clos situés les uns à côté des autres, les systèmes politiques précoloniaux comme identités nettement séparées, les conceptions religieuses comme des mondes bien délimités, les types d’économie comme des régimes distincts, nous fîmes le choix d’étudier des interrelations, des chevauchements et des entrelacs ». (P.3). Ce qui montre que c’est un choix clair qui cherche à poser sans ambigüité la problématique du regard collectif sur la notion d’ethnie en Afrique. Etait-ce oui ou non, une invention coloniale ? Comment se mouvaient les peuples d’Afrique avant et après la période coloniale ? Quelle lecture peut-on faire des concepts de tribalisme, d’ethnie, de clan sous les cieux africains ? Ce sont là autant de réflexions auxquelles Jean-Loup Amselle, Elikia M’Bokolo et compagnies nous convient à travers cet ouvrage
Afin de faciliter la compréhension des sujets abordés, nos chercheurs ont adopté une démarche claire à deux tours de vis. Primo, il leur fallu « opérer les nécessaires reclassements conceptuels en interrogeant systématiquement la notion d’ethnie. Ceux qu’ils qualifient eux-mêmes de « déconstruction de l’objet ethnique ». Puis deuxio, « recentrer » les groupes ethniques dans des ensembles plus larges appelés « espaces » sur la base des facteurs à la fois économiques, politiques et/ou culturels qui leur donnent selon eux, un contenu.
Présentation des auteurs
Elikia M’Bokolo
Né à Kinshasa (anciennement Zaïre, actuel Congo RDC), Elikia M'Bokolo a fait ses études universitaires à Paris où il a été élève de l'École normale supérieure. Après avoir obtenu son agrégation d'histoire en 1971, sa carrière universitaire se déroule principalement à l'École des hautes études en sciences sociales à Paris. Il est actuellement directeur d'études au Centre d'études africaines. Parallèlement, il enseigne aussi à l'Institut d'études politiques de Paris, à l'Institut des relations internationales et dans plusieurs universités non francophones, notamment à New York, Lisbonne et Porto. En outre, Elikia M'Bokolo produit pour Radio France Internationale l'émission " Mémoire d'un continent ". Il est par ailleurs le président de la Coordination de la diaspora congolaise.
Jean-Loup Amselle
Jean-Loup Amselle (né à Marseille en 1942) est un anthropologue et ethnologue africaniste français. Il est Directeur d'études à l'EHESS, rattaché au Centre d'études africaines (Ceaf) et rédacteur en chef des Cahiers d'études africaines.
Formé en anthropologie sociale et en ethnologie, Jean-Loup Amselle a réalisé des travaux sur le terrain au Mali, en Côte d'Ivoire et en Guinée1. Africaniste, il est l'inventeur d'une anthropologie des branchements (manière dont une culture se nourrit d'influences différentes) et poursuit des recherches sur des thèmes comme l'ethnicité, l'identité, le métissage (Logiques métisses, 1990 ; rééd. 1999), mais aussi sur l'art africain contemporain, de même que sur le multiculturalisme (Vers un multiculturalisme français, 1996, rééd. 2001), le post colonialisme(L'Occident décroché : enquête sur les post colonialismes, 2008) et le subalternisme2. En 1998, il a dirigé avec Emmanuelle Sibeud un ouvrage consacré à Maurice Delafosse, l'un des pionniers de l'ethnographie africaniste française.
Chapitre 1 : Ethnies et espaces : pour une anthropologie topologique, Jean-Loup Amselle
Dans ce chapitre, Jean-Loup Amselle se livre à une critique de tout le gotha anthropologique qui selon lui, considère les travaux de recherches sur l’ethnie comme « une corvée dont il faut vite se débarrasser pour aborder les vrais domaines comme ceux de la parenté, de l’économie ou du symbolisme par exemple ». (P. 11) Il note que ce n’est qu’un « oubli » ou plutôt un « désintérêt » qui tient en fait de la nature même de la discipline anthropologique sous l’influence des différentes tendances de nature « antihistorique »qui l’ont nourri : l’évolutionnisme, le fonctionnalisme, le culturalisme et le structuralisme.
Dans son argumentaire, il remonte d’abord à la genèse du mot « ethnie » (ethnos) qui signifie peuple, nation que les grecs utilisaient pour désigner « les autres » peuples que le leur et qui a une connotation négative, c’est-à-dire barbare et sauvage ; puis propose une panoplie d’ébauche de définitions de quelques chercheurs notamment, Fortes ; J. Richard Molard ; P. Mercien ; S.F. Nadel G. Nicolas ; avant de faire la synthèse que voici:
De toutes les définitions, il y a :
Convergence des positions sur le terme
Critères communs à tous : on y voit donc les notions de langue, d’espace, de coutumes, de valeurs, de noms, de descendance ; de conscience d’appartenance à un même groupe.
Ainsi, la notion d’ethnie est donc proche de « race », terme fortement entaché d’ethnocentrisme et tributaire de la conception « d’Etat-Nation » élaborée en Europe.
2. Selon lui, l’ethnie, est une création coloniale car « le phénomène majeur de la colonisation va être le redécoupage (des territoires et donc des peuples qui pourtant vivaient en harmonie selon leurs organisations économique, sociale et politiques prpores)
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