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Délocalisation et conséquences pour l'activité domestique

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Par   •  25 Mai 2013  •  9 877 Mots (40 Pages)  •  672 Vues

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DELOCALISATION ET CONSEQUENCES POUR L’ACTIVITE DOMESTIQUE

Introduction

Délocalisations, voilà un terme qu’on a tendance à entendre souvent ces derniers

temps, lorsqu’on allume la radio ou l’on ouvre son journal, PME ou multinationales, le syndrome des délocalisations touche l’économie en général.

Mais avant d’entrer dans l’étude concrète des délocalisations et d’en dresser un bref historique, intéressons-nous à la définition de ce concept, pas si simple à définir. Lorsqu’on ouvre un dictionnaire de la langue française et qu’on pointe le doigt sur le mot délocalisation, on peut lire : « Installation d'une entité industrielle ou commerciale dans un pays ou une région autres que ceux de son implantation d'origine ».

Ainsi la délocalisation dans ce sens, correspond à l’ouverture d’une nouvelle unité de production à l’étranger accompagnée de la fermeture d’une unité locale.

Néanmoins, cette définition reste trop restrictive car délocalisation peut également s’apparenter au recours à la sous-traitance, auprès d’une entreprise étrangère pour la production de biens auparavant produits localement.

Enfin la délocalisation consiste également à la création d’une nouvelle unité de production à l’étranger plutôt que sur le territoire national sans réduction de l’activité domestique.

Ces trois définitions ont pour point commun de représenter le phénomène de délocalisation comme une forme de substitution de la force productive étrangère à celle nationale.

Dressons maintenant un bref historique de ce phénomène économique : nous pouvons affirmer que le grand mouvement des délocalisations débute dans les années 1960, avec les usinages d’assemblage de maquiladoras au Mexique et dans l’Asie du Sud Est, à des fins de réexportation.

Les secteurs à forte composante de main d’oeuvre peu qualifiée, textile et automobile, sont au début les activités les plus délocalisées. Les droits de douane mais aussi la hausse des prix de l’énergie, avec les deux chocs pétroliers de 1973 et de 1979, sont des incitations à produire directement à l’étranger.

Le Japon par exemple déplace sa production dans le monde entier depuis longtemps sous la contrainte de la hausse des salaires réels et de la pénurie de terrain. L’industrie nippone de l’électronique et de l’automobile investit prioritairement en Corée, à Taïwan, en Malaisie et en Thaïlande pour disposer d’une main d’oeuvre abondante, peu onéreuse et proche des marchés d’approvisionnement et de vente. De son côté, la Corée du Sud délocalise sa production en Asie du Sud Est et de plus en plus en Chine, ce qui fait que la Chine est devenue en 2004-2005, la première destination d’Investissements Directs à l’Etranger (IDE) au monde, avec plus de 50 milliards de dollars annuels, soit un milliard hebdomadaire !

Sur le continent européen, la première vague de délocalisations touche les secteurs dans lesquels la main d’oeuvre représente une part importante du prix de revient, notamment dans les secteurs suivants : textile, cuir, automobile, meubles.

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Par exemple, en 1953, Renault investit en Espagne pour la production de 4L, tandis que Volkswagen rachète le constructeur espagnol Seat, en 1986, au moment où l’Espagne entre dans l’Union européenne.

Revenons en France, où en 2005 un rapport parlementaire dit Arthuis, « rapport d’information sur les délocalisations hors du territoire national des activités industrielles et de service », précise que : « les délocalisations consistent à séparer les lieux de production ou de transformation des marchandises, des lieux de leur consommation.

En d’autres termes, il s’agit pour le gestionnaire de fabriquer là où c’est le moins cher et de vendre là où il y a du pouvoir d’achat.

Il n'existe pas de statistiques publiques précises sur les délocalisations, cependant, on apprend qu’en France les délocalisations au sens strict représenteraient globalement autour de 10% du montant des investissements directs à l'étranger, soit

305 millions d'euros environ sur la période 2000-2004.

Même si toute suppression d'un emploi dans le secteur industriel ne fait pas l'objet d'une délocalisation, la diminution de l'emploi industriel en France constitue un indicateur de l'ampleur de ce phénomène.

Aujourd’hui, les secteurs de l'industrie concernés par les délocalisations sont nombreux, ce sont plus ou moins les mêmes que dans les années 1970 : cuir, textile, habillement, métallurgie, électroménager, automobile, électronique.

Plus récemment, c’est le secteur tertiaire qui a été touché par les délocalisations :

centres téléphoniques, informatique, comptabilité.

La désindustrialisation des uns signe l'industrialisation des autres. Les territoires bénéficiaires des délocalisations d'entreprises sont l'Inde, le Maghreb, la Turquie, les pays d'Europe centrale et orientale (PECO) et l'Asie (notamment la Chine).

Si les syndicats incriminent la logique financière sous-jacente aux stratégies de délocalisation, la théorie des avantages économiques, détenus par les pays cités précédemment, en particulier grâce à un faible coût de la main d'œuvre, peut également expliquer ce phénomène de délocalisations et de spécialisation économique des territoires.

En ces termes, nous sommes amenés à nous demander quelles sont les incidences des délocalisations sur l’activité domestique ?

A cet effet, nous nous attacherons dans une première partie à présenter les éléments constitutifs et conjoncturels des délocalisations (I), avant de nous intéresser aux aspects négatifs et positifs de ces dernières (II).

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I/ Délocalisations : aspects constitutifs et conjoncturels

A/ Pourquoi les entreprises délocalisent

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