Agence Matrimoniale et les clubs de rencontres.
Dissertation : Agence Matrimoniale et les clubs de rencontres.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jozy31 • 11 Avril 2013 • 9 956 Mots (40 Pages) • 842 Vues
Agences matrimoniales et clubs de rencontres confondus toucheraient en général et de manière constante moins de 10 % des solitaires. C’est donc peut-être « le marché du siècle », mais il reste à le conquérir. Et l’on peut d’ailleurs se demander pourquoi ce marché est encore à prendre… L’une des réponses possible est que la cible des personnes vivant seules est l’une des plus difficiles à appréhender, du fait de la diversité des profils qui la composent (jeunes célibataires, divorcés, veufs, célibataires aguerris ou victimes du célibat…) et des modes de vie respectifs et attentes diverses.
1 - La population en jeu
1.1 - Les personnes seules
Les chiffres
Au 1er janvier 2006, la population de la France métropolitaine et des départements d’outre-mer est estimée à 62,9 millions d’habitants.
Selon la dernière enquête de recensement effectuée par l’Insee en 2004, les Français sont de plus en plus nombreux à vivre seuls. En quarante ans, la proportion de personnes vivant seules a plus que doublé, passant de 6,1 % de la population en 1962 à près de 14 % en 2004 (en 1999, cette proportion était de 12,6 %). 8,3 millions de personnes vivent seules en 2004, dont près de 5 millions de femmes. Sur 10 hommes qui vivent seuls, 6 sont célibataires, assez jeunes, 3 divorcés ou mariés et 1 veuf. La situation est complètement différente pour les femmes : sur 10 femmes vivant seules, 5 sont des veuves, plutôt âgées. Cependant, les différences entre hommes et femmes sont très liées à l’âge. Avant 25 ans, le fait de vivre seul concerne autant les hommes que les femmes, soit une personne sur huit. Entre 25 et 50 ans, les femmes vivent moins souvent seules que les hommes, moins d’une sur dix. Pour les hommes, c’est à 40 ans que le déséquilibre est le plus fort avec les femmes : à cet âge, ils sont deux fois plus souvent seuls. À 51 ans, les situations s’équilibrent à nouveau, mais à partir de cet âge, la proportion de femmes vivant seules progresse très sensiblement et se situe de plus en plus au-dessus de celle des hommes. Le point culminant se situe à 85 ans. À cet âge, plus d’une femme sur deux vit seule, mais seulement près d’un homme sur quatre. Au-delà, les personnes âgées vivent de plus en plus en institution. Au total, plus de la moitié des personnes vivant seules ont plus de 55 ans. L’état matrimonial des personnes vivant seules illustre bien ces différences entre les hommes et les femmes. Habiter seul signifie-t-il pour autant vivre sans compagnon ? Certains couples choisissent en effet d’habiter chacun dans leur propre logement, provisoirement ou durablement. Depuis l’enquête de recensement de 2004, une question nouvelle sur la vie en couple est posée, indépendamment de l’état matrimonial légal. Entre 20 et 30 ans, 2,5 % des hommes et des femmes vivant seuls déclarent vivre en couple avec une personne habitant dans un autre logement. Cette proportion augmente avec l’âge et plus encore pour les hommes que pour les femmes. Géographiquement enfin, sachez qu’à l’exception des toutes petites communes de moins de 150 habitants, la proportion de personnes seules augmente avec la taille de la commune, passant de 9 % à plus de 20 % pour les communes de plus de 100 000 habitants. Ce qui montre une prédominance des personnes seules dans les villes, en particulier dans les centres-villes. Un peu moins de la moitié des personnes seules vivent dans les centres-villes des pôles urbains, contre 28 % de la population totale. Les personnes seules sont peu présentes dans les couronnes périurbaines où se retrouvent plutôt les familles. Le phénomène est particulièrement net dans le Bassin parisien où moins d’une personne sur dix vit seule dans les départements de la grande couronne francilienne ainsi que dans l’Eure et l’Oise. Mais, dans Paris intra-muros, une personne sur quatre vit seule. Cette situation s’étend au département des Hauts-de-Seine, près d’un habitant sur six y vivant seul.
Pourcentage de personnes seules selon l’âge et le sexe
Enfin, au nombre des personnes seules reconnues, si on ajoute les veufs et veuves, les divorcé(e)s, le total s’élève à quelque 16 millions d’hommes et de femmes seuls en France. Un chiffre énorme mais trompeur car certains célibataires ou divorcés vivent en couple sans être mariés. Notons aussi que de plus en plus de célibataires choisissent de le rester. Cette situation devrait perdurer, voire s’accentuer dans les années à venir : selon les prévisions démographiques, le nombre des célibataires augmentera plus vite que celui des ménages. Les projections annoncent aussi que la majorité de la population, à un moment ou à un autre de son existence, vivra seule en moyenne quatre à cinq ans. Une évolution favorable au secteur de la rencontre et du matrimonial (voir le tableau sur la projection des ménages en annexe n° 1 à la fin de ce livre).
Les causes actuelles de la solitude
Elles sont très variées : outre les causes strictement démographiques (veuvage), on peut recenser des causes sociales, économiques, historiques, technologiques et idéologiques.
- En partie à cause de l’allongement de la durée des études, les jeunes quittent de plus en plus tardivement le domicile familial (cocooning), et lorsqu’ils partent, ils ont tendance à vivre plus souvent seuls.
- La désertion des campagnes (surtout l’exode féminin) a isolé ceux et celles qui continuent d’y vivre, en limitant leurs possibilités de rencontres.
- Les effets « pervers » du féminisme : les femmes qui ont aujourd’hui la quarantaine, avec la maîtrise de la contraception, ont souvent sacrifié une possible vie de couple sur l’autel de leur réussite sociale et professionnelle. À la fin de la trentaine, poussées par l’horloge biologique, elles sont en proie à un désir d’enfant et se mettent en quête du père possible. Elles sont souvent surreprésentées dans les fichiers des agences matrimoniales.
- L’hypertrophie des vies professionnelles, phénomène auquel il faut ajouter le critère de mobilité qui réduit les cercles d’amis et les opportunités de rencontres véritables et durables.
- L’avènement des nouveaux moyens de communication : Minitel hier, Internet aujourd’hui, et le boom du téléphone portable… Tous se substituent au contact direct et le remplacent par une rencontre virtuelle.
- Le renfermement dans la sphère du privé (développement du home cinéma et du « cocooning »)
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