Les stratégies de mémorisation déployées dans les prémices de l'apprentissage d'une langue inconnue
Étude de cas : Les stratégies de mémorisation déployées dans les prémices de l'apprentissage d'une langue inconnue. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mathilde Sendrané • 11 Avril 2021 • Étude de cas • 9 921 Mots (40 Pages) • 463 Vues
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Dossier de réflexion personnelle
Stage de langue inconnue :
BASQUE
Du Lundi 2 septembre au vendredi 6 septembre 2019
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Par : Sendrane Mathilde
DU de F.L.E.
Université de Pau et des Pays de l’Adour
Année universitaire : 2019-2020
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SOMMAIRE
INTRODUCTION III
I - Les stratégies d’enseignement pour favoriser la mémorisation V
1) La création des conditions et d'un environnement propices
2) L'utilisation de techniques pédagogiques utiles au travail de la mémoire
II - Faciliter la mémorisation par les mécanismes d’apprentissage XII
1) Les techniques d'apprentissage collectives et la réussite globale
2) Les techniques d'apprentissage personnel et les faiblesses
III - La première demi-journée de stage : une atmosphère propice à la mémorisation XVII
1) Une première approche en douceur mais intensive avec la langue
2) Les jeux et la répétition pour ancrer les connaissances de manière ludique et durable
Conclusion …………………………………………………………..……. XXIII
Annexes …………………………………………………………………….. XXV
INTRODUCTION
Dans le cadre de la formation du Diplôme Universitaire de Français Langue Etrangère nous, élèves, devions nous plonger durant une semaine au cœur d’une langue complètement nouvelle et différente du français. Considéré comme une UE à part entière, ce stage de 25 heures pouvait se faire, au choix, dans l’une des trois langues suivantes : russe, chinois ou basque. Afin de nous aiguiller dans ce choix, nous avons bénéficié d’une présentation des particularités et des objectifs attendus dans chacune de ces langues par Mme Gossieaux, directrice de la formation. Ainsi, si nous choisissions d’étudier le russe, il nous fallait nous demander comment à la fois cette langue aux sonorités et à la grammaire différente du français et son alphabet étranger et mystérieux nous étaient présentés dans le cadre de ces 25 heures, et comment l’enseignante déjouait les difficultés apparentes. Si nous faisions le choix du chinois, nous devions nous immerger dans une langue monosyllabique, écrite en idéogrammes, et issue d’un pays à la culture très éloignée de la nôtre. Le basque, quant à lui, est une langue parlée en France et en Espagne et pourtant sans aucun lien avec les langues officielles de ces deux pays. Il était ainsi intéressant de se demander comment, par le biais de l’altérité linguistique du basque, l’enseignant nous initierait à la culture qui lui est associée pour nous montrer qu’elle n’est pas aussi similaire qu’on le croit avec la nôtre.
Suite à ces explications, j’ai décidé de m’orienter vers le basque, principalement afin de tenter de m’en rapprocher et de mettre un premier pied dans une langue et une culture que je côtoie souvent sans rien en savoir ni en comprendre. Certes, l’alphabet est le même (à quelques lettres près) qu’en français. Toutefois c’est une phonétique et une grammaire complètement différentes du français qui l’accompagnent et qui le rendent véritablement difficile tant sur le plan des constructions syntaxiques que de la morphologie et du vocabulaire. Il se trouve que le vocabulaire a été au centre de cette semaine de stage, l’enseignant ayant choisi de nous donner une liste exhaustive de questions, d’adjectifs, de noms et de verbes à retenir au fil de la semaine. D’autre part, ce ne sont pas moins de huit questions, chacune portant sur un aspect différent de la présentation, qui nous ont été données à apprendre. Il sera donc intéressant de voir comment tant l’enseignant que les apprenants ont mis en place des stratégies destinées à faciliter la mémorisation de toutes ces données au fur et à mesure de la semaine.
Il s’agira dans un premier temps de s’attarder sur les stratégies pédagogiques et didactiques du professeur pour favoriser la mobilisation de la mémoire et la réussite de l’apprentissage : la mise en place d’un environnement favorable, l’implication et l’instauration d’une motivation à la mémorisation d’abord, puis la stimulation de différentes mémoires et la répétition, voir systématisation de certaines activités. Ensuite, nous verrons que le groupe d’apprenants a de son côté développé des stratégies d’apprentissage tant collectives qu’individuelles, fondées sur la cognition, la métacognition ou encore le socio-affectif pour essayer de retenir le maximum d’informations dans une période temps restreinte. Enfin, l’analyse de la toute première demi-journée de stage, le lundi matin, montrera que les conditions ont dès le début été propices à un travail de mémorisation, que ce soit l’exploitation des temps de pause ou de la donnée du groupe ou encore les différentes manières d’ancrer les savoirs dès le début malgré le fait que nous étions totalement étrangers à la langue.
Les stratégies d’enseignement pour favoriser la mémorisation
La semaine de stage de langue basque a été orientée par l’enseignant, Jef Goyhenexpe, sur l’apprentissage des différentes manières de se présenter et de se décrire. Pour cette raison, les différentes tâches et activités que nous avons réalisées étaient structurées entre elles de manière à favoriser un apprentissage efficace et donc nous aider à mémoriser l’ensemble des données vues au cours de la semaine. Afin d’être capables de nous présenter, nous avons en cinq jours appris huit questions ainsi que les différentes manières d’y répondre. De ce fait, nous avons également reçu énormément de vocabulaire, un vocabulaire très riche et varié qui a donc été au cœur des enjeux de mémorisation au cours de cette semaine. Il était donc essentiel à Jef de développer des stratégies d’enseignement, tant pédagogiques que didactiques afin de nous aider sur cette voie. En tant que professeur de mathématiques en lycée de formation, Jef possède un esprit très rationnel et logique qui se retrouve dans sa façon d’enseigner, à commencer par l’organisation des activités à l’échelle d’une journée, de deux journées, mais aussi de la semaine entière. Lui-même ayant occupé une position similaire à la nôtre lorsque, à 18 ans, il a décidé d’apprendre le basque, la difficulté de retenir autant d’informations en si peu de temps a toujours été bien présente à son esprit et s’est faite ressentir au travers de ses choix pédagogiques et didactiques. Au cours de cette semaine de stage, diverses mémoires ont été sollicitées, que ce soit simultanément ou successivement. Pour cela, Jef a exploité le contexte d’apprentissage afin de faciliter la mémorisation. Tout d’abord, en nous sortant de l’environnement scolaire traditionnel, il nous a placé dans une position active tout au long de la séance d’apprentissage et a donc ainsi évité les décrochages ou manques d’attention. En effet, nous avons dès le début du déplacer toutes les tables au fond de la salle de classe en les empilant. Quant aux chaises, nous n’en avons gardé qu’une par personne, soit dix plus une pour l’enseignant, et nous les avons disposées en U face au tableau de manière très espacée. Cela a permis de libérer un espace considérable à l’avant de la salle dans lequel nous pouvions nous déplacer librement. Si pour certaines activités nous devions être assis, il nous fallait aussitôt pour l’activité suivante nous remettre debout, et c’est cette alternance perpétuelle qui a contribué à nous garder actifs tout au long de chaque séance. Par ailleurs, j’avais déjà eu l’occasion de faire l’expérience de cette disposition particulière de la salle de classe lors de cours de latin en classe préparatoire, ce qui m’a permis de remarquer encore une fois que, de même que lors de ce stage de langue inconnue, modifier l’espace d’apprentissage scolaire a permis des cours dynamiques, avec une prise de parole plus libre et moins codifiée et donc une meilleure communication entre élèves qui permettrait de s’entraider et de faire entrer en jeu des stratégies affectives sur lesquelles nous reviendrons par la suite.
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