Monnaie et financement de l'économie
TD : Monnaie et financement de l'économie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Antoine D • 3 Juin 2017 • TD • 9 268 Mots (38 Pages) • 1 008 Vues
DOCUMENTS DE COURS
MONNAIE ET FINANCEMENT DE L’ECONOMIE
- Importance considérable dans la vie économique : les économies modernes sont des économies monétaires.
« La monnaie est dans l’Etat ce que le sang est dans le corps humain, sans l’un, on ne saurait vivre ; sans l’autre on ne saurait agir. » John Law , Considérations sur le numéraire, 1705
I - LA MONNAIE
1) Définitions de la monnaie
a) Comme institution sociale
- La monnaie est un bien choisi par accord mutuel pour rompre le troc
- Deux remarques
- Rôle essentiel des autorités monétaires: maintenir la confiance dans la monnaie et il faut être sur de sa valeur, quand la monnaie ne vaut rien ou lorsqu’il n’y a pas de confiance, on observe le retour du troc. Pas de confiance = pas d’échange monétaire.
- La monnaie, participe du développement des échanges, avec la monnaie on peut par exemple voyager et échanger.
Petite histoire de Stanley Jevons sur le progrès représenté par la monétisation de l’économie : « il y a quelques années, Mademoiselle Zélie, une chanteuse du théâtre lyrique de Paris donna un concert en Polynésie. En échange d’un air de la Norma et de quelques autres refrains, elle devait recevoir le tiers des recettes. Quand on fit le calcul, sa part se composait de trois cochons, vingt trois dindes, quarante quatre poulets, cinq mille fèves de cacao, ainsi que de considérables quantités de bananes, de citrons et d’oranges. A Paris, cet ensemble de produits aurait pût être acheté pour quatre mille francs, ce qui aurait été une bonne rémunération pour cinq chansons. Mais dans les îles de la Société, les pièces de monnaie étaient rares ; et comme Mademoiselle ne pouvait consommer elle-même qu’une petite proportion de ses rentrées, il devint urgent de nourrir les cochons et les volailles avec les fruits. »
- La monnaie assure la socialisation des individus au sein de la société marchande (intégration dans un groupe), elle supprime le troc
« D'un côté, la confiance collective dans la monnaie est promesse d'harmonie dans les échanges; de l'autre, le pouvoir de l'argent déclenche des crises qui sont des facteurs de désordre dans l'ensemble de l'économie. » Michel Aglietta et André Orléans, « La monnaie, entre violence et confiance » 2002
- Remarque: La monnaie participe de la cohésion sociale comme langage commun des échanges matériels.
Par exemple, le Roi Jean le Bon à été enlevé et une monnaie a été créée pour donner une rançon à ses ravisseurs : le franc (1360).
La monnaie est donc le tronc commun de certaines sociétés, elle rompt le troc et valorise les échanges.
- Comme un bien aux fonctions spécifiques
La monnaie est instrument de l’échange | La monnaie est réserve de valeur | La monnaie est unité de compte |
La monnaie réduit les coûts de transaction liés aux échanges par rapport au troc. | La monnaie assure un report de pouvoir d’achat dans le futur : elle permet de faire face à l’absence de synchronisation entre les recettes et les dépenses et à l’incertitude des dépenses futures Son rôle de réserve de valeur privilégié est attaché à la préférence pour la liquidité : la monnaie est le bien liquide par excellence et son risque est nul. | La monnaie est l’étalon des valeurs, la mesure du prix des marchandises : elle permet d’établir des comparaisons entre biens. La monnaie permet de simplifier le système de prix : si n biens,(n-1) rapports d’échange ou prix relatif. |
2) Les formes de la monnaie
- La monnaie marchandise
- Un bien est choisi comme numéraire (coquillages, étoffes, bétail, pierres précieuses, fèves de cacao…)
- Une forme qui n’a pas perduré dans les sociétés évoluées : des problèmes de durabilité et de divisibilité insuffisantes
Attention : la monnaie marchandise n’est pas du troc mais bien une monnaie ! La monnaie marchandise a disparu de nos sociétés, car, par exemple, un coquillage n’est pas un bien durable.
- La monnaie métallique (apparaît dès les sociétés antiques)
- Un métal (or, argent ou alliages) est numéraire : qualités de divisibilité, d’inaltérabilité et de malléabilité, de relative rareté des métaux précieux (d’ou une valeur intrinsèque élevée sous un faible volume)
- Les grandes évolutions de la monnaie métallique :
. La monnaie pesée (en Égypte dès –2000 ans avant JC)
. La monnaie frappée (à partir de 650 av JC) : pièces marquées par un poids et un émetteur (souvent le pouvoir politique, d’ou le pouvoir régalien de battre monnaie)
. L’institution de systèmes monétaires métalliques (réglementant la création monétaire): le bimétallisme or –argent puis le monométallisme or à partir de 1870, mais fonctionnait mal car deux métaux de valeur différente, l’or était donc gardé et seul l’argent circulait. Plus gnéralement, la mauvaise monnaie chasse la bonne.
- Aujourd’hui, une monnaie métallique
. Accessoire, comme monnaie divisionnaire, l’essentiel des paiements se fait maintenant par carte ou chèques, la monnaie permet de faire de tout petits paiements.
. Fiduciaire (repose sur la confiance, fiducia) : totalement déconnectée de l’or, constituée d’alliages sans valeur, déconnectée de l’or donc confiance nécessaire.
Ce qui constitue l’économie, c’est la rareté. – 05/09
- La monnaie papier, les billets
- Du XVIII jusqu’au années 30, des billets émis par des banques et couverts en or, plus on avait d’or, plus on émettait de billets.
- Aujourd’hui, les billets sont
. Une monnaie fiduciaire : n’ayant aucune valeur (plus couverte par une encaisse or)
. Émise en fonction de la politique monétaire par la seule Banque Centrale
- La monnaie scripturale
- Les soldes créditeurs des comptes à vue ou comptes courants
- Les instruments de circulation de la monnaie scripturale
Attention, ces instruments ne sont pas une monnaie, se sont des moyens de faire circuler l’argent.
Chèque bancaire
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