Toilette Au Lit

La toilette est un soin infirmier (rôle propre Art R 4311-3 et 4311-5 ; UE 1.03 s1) qui permet de prendre soin du corps et d’en assurer l’hygiène. C’est un soin personnalisé, de confort, de bien-être physique et psychologique. Toutes ces notions ne doivent pas être exclues pour Mme R, bien qu’elles soient très peu quantifiables chez cette patiente.

Cet acte est d’autant plus important pour Mme R, c’est réellement le moment privilégié entre soignant-soigné. Il permet d’établir une communication adaptée à Mme R, qui est dans son cas essentiellement non verbale, mais aussi de rentrer en relation avec elle. Car, par ce soin il est possible d’ancrer et de réhabiliter même momentanément, son schéma corporel. De plus et toujours pour la même raison, c’est le seul moment ou un état général de cette patiente peut être effectué (état cutané, évolution de son hypertonie) tout ce qui va permettre à l’équipe soignante d’élaborer un parcours de soin de qualité pour Mme R (UE3.01 s1).

Pour être reconnu de qualité, ce soin ne doit pas être uniquement centré sur les éléments techniques et organisationnels mais aussi prendre en compte les notions de pudeur et de dignité (UE 4.01 s1)

Ce soin peut durer de 20 à 30 minutes selon si la personne est souillée et selon l’état de la literie .Et dans le cas de notre patiente la manipulation par un lève malade à commande électrique qui simplifie le soin pour le soignant et sécurise les déplacements du patient, allonge la procédure.

Les règles de sécurité pour la toilette de Mme R sont : une barrière levée du côté opposé au soignant si la toilette est effectuée par un soignant. Sinon, aucune barrière n’est mise, mais celles-ci devront être systématiquement remontées si les soignants s’éloignent du lit (exemple : changement d’eau de la cuvette). De plus une attention particulière devra être maintenue quant à la température de l’eau qui ne devra pas être trop chaude (risque de brûlure accrue sur peau fragile) ni trop froide (risque de prendre froid). Nous devons à ce sujet prendre connaissance des habitudes de vie auprès de son époux, pour être le plus possible en adéquation à son mode de vie.

3° Le lieu du soin : une chambre simple

Mme R est installée dans une chambre individuelle n°124 situé au premier étage. Comme tous les résidents de l’établissement, qui est une maison de retraite qui compte 73 résidents de plus de 65 ans ayant des pathologies et des degrés d’autonomie différents.

La chambre est munie d’un lève malade à commande électrique, ce qui est vraiment un plus pour Mme R. Il y a une tablette à roulette à côté du lit qui sert au moment de la toilette, mais aussi pour la distribution des repas (petit déjeuner et souper). Je dispose aussi d’une cuvette privative, du savon et une brosse à cheveux personnelle de Mme ainsi que d’une brosse à dent, dentifrice et d’un verre prévu à cet effet, tout ceci est entreposé dans la salle de douche-WC privatif de la chambre. Chaque résident à son linge personnel, entreposé dans une armoire de la chambre. Celui-ci est lavé par l’établissement. Mais Mr R préfère laver les lainages de Mme R personnellement, trouvant que la laverie commune abime les tissus délicats des toilettes de son épouse.

La chambre de Mme R est pourvue d’un lit électrique à positions multiples muni d’un matelas anti escarre et d’une barrière de sécurité à commande manuelle de chaque côté.

Sa chambre présente une grande fenêtre ayant vue sur le parc de l’établissement.

La toilette au lit se fait donc dans son lit, situé dans sa chambre individuelle et personnelle. Comme Mme R n’est présente dans les lieux que depuis peu, il n’y a pas de décoration personnelle, mais l’établissement favorise l’agrément des chambres, si celui si respecte les règles de sécurité et d’hygiène standard.

4°Le moment du soin : le matin

L’établissement en accord avec l’équipe soignante (IDE et AS) établit un plan de soin pour les patients de chaque étage à l’avance. Mais l’équipe reste très souple et ouverte et sait s’adapter aux besoins du service et à l’état des résidents. Que ce soit pour leur bien-être psychologique ou physique, les soins peuvent être priorisés différemment. Mais en général les toilettes au lit ou au lavabo ainsi que les douches s’effectuent le matin après le petit déjeuner.

Pour Mme R la toilette au lit, ce jour est effectuée aux alentours de 9h30, en présence d’une infirmière Mme M et de moi-même.

Mme R reçoit 6 jours 7 une toilette corporelle au lit et le 7ième jour une douche dans la salle de douche avec le chariot douche.

Etant donné les circonstances (apprentissage d’une toilette en technique), le soin a duré 40 minutes. Tout en faisant attention à ce que cela ne soit pas pénible pour Mme R.

5° Déroulement du soin

Sachant que je devais ce jour effectuer la toilette au lit de Mme R, j’ai parcouru son dossier, J’ai pu avoir accès à son dossier médical, mais aussi à son « histoire de vie ». Cela m’a permis de me familiariser quelque peu avec la personne, mais aussi de poser un regard différent. Ce qui a l’avantage d’apporter un soin plus personnel et de trouver d’éventuelles accroches pour rentrer en contact avec Mme R.

Avant de nous rendre dans la chambre de Mme R, Mme M, l’infirmière qui effectue la toilette avec moi, me demande de préparer tout le matériel qui me semble nécessaire pour ce soin. Je me muni donc d’un chariot de soin, que je décontamine avec un décontaminant pour surface. Ensuite je dispose sur le dessus le matériel dit propre dont j’aurai besoin : 2 serviettes de toilette, 1 gant de toilette, 2 paires de gants synthétique à usage unique(U.U) non stériles (une paire pour Mme M une autre pour moi),2 tabliers à U.U (même raison), 2 draps et une taie d’oreiller et d’un change à la taille de Mme R (taille L , protection de jour) ainsi que d’une petite bouteille de solution hydro alcoolique dit SHA dont je vérifie l’état(date de péremption, d’ouverture, conservation avec les règles du service).Sur le plateau d’en dessous je dispose le matériel dit sale, soit le petit sac poubelle, le sac à linge, et enfin le décontaminant de surface (vérification de l’intégrité, date ) et 3 lavettes.

Nous nous rendons devant la chambre n°124, nous nous frictionnons les mains (règle standard d’hygiène des mains au SHA, protocole du service en lien avec le CLIN) avec la solution

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