Le dépistage Organisé Du Cancer Du Sein Inutile Au-delà De 75 Ans ?
Mémoire : Le dépistage Organisé Du Cancer Du Sein Inutile Au-delà De 75 Ans ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nadianina • 1 Novembre 2014 • 511 Mots (3 Pages) • 786 Vues
Mots clés : cancer du sein, dépistage, mammographie
Par Anne Prigent - le 13/10/2014
Des chercheurs estiment que cela provoquerait trop de surdiagnostics et donc des traitements non nécessaires.
Après 70 ans, le dépistage organisé du cancer du sein serait inutile. En effet, à cet âge, une mammographie régulière améliore à peine la détection des cancers aux stades avancés et fait bondir le nombre de surdiagnostics et donc de surtraitements, selon une étude publiée le 15 septembre sur le site du British Medical Journal.
Les chercheurs de l'université de Leden se sont penchés sur les données des Pays-Bas, où le dépistage du cancer du sein est proposé aux femmes jusqu'à 75 ans depuis la fin des années 1990. «Pourtant, rien ne prouve que le dépistage chez les femmes plus âgées est efficace, en raison de la rareté de ce groupe d'âge dans les essais cliniques sur lesquels se fonde cette politique», notent les auteurs de l'étude. Pour vérifier si cette pratique était efficace, les chercheurs ont recensé toutes les femmes de 70 à 75 ans ayant eu un diagnostic de cancers du sein entre 1995 et 2011, soit 25.414 femmes.
Leurs calculs ont révélé que l'incidence des tumeurs à un stade précoce était passée de 249 cas pour 100.000 femmes avant le dépistage à 363 cas pour 100.000 après sa mise en œuvre. Cette augmentation de la découverte de cancers à un stade précoce aurait dû entraîner une diminution importante du risque de découvrir des cancers à un stade avancé. Or leur incidence a très peu baissé passant de 59 à 52 femmes pour 100.000. Pour les chercheurs néerlandais, le dépistage systématique après 70 ans entraîne donc surtout des surdiagnostics. C'est-à-dire des lésions détectées par la mammographie et traitées qui n'auraient pas évolué en maladie durant la vie des patientes.
«Personnaliser le dépistage»
Selon leurs calculs pour chaque tumeur de stade avancé découverte, 20 tumeurs de stade précoce sont dépistées. «Leur étude n'a cependant pas étudié l'impact du dépistage sur l'espérance de vie de ces septuagénaires», relativise le docteur Corinne Balleyguier, radiologue à l'Institut Gustave-Roussy rappelant qu'en l'état actuel des connaissances, il n'est pas possible de prédire quel cancer découvert à un stade précoce va se développer ou non.
Pour les auteurs de l'étude ces surdiagnostics qui entraînent des traitements inutiles sont un tribut trop lourd à payer chez des personnes âgées qui supportent moins bien les effets secondaires des traitements. C'est pourquoi ils proposent d'en finir avec le dépistage généralisé chez les plus de 70 ans et recommandent une décision personnalisée, en fonction de l'espérance de vie, du risque de cancer du sein, de l'état général et de la préférence des femmes concernées. «Bien sûr, l'idéal serait d'avoir des scores de risque de développer un cancer du sein afin de personnaliser le dépistage. C'est ce qui se fera à l'avenir», assure Corinne Balleyguier.
En France, le dépistage généralisé est recommandé jusqu'à l'âge de 74 ans. En mars 2013, la haute autorité de santé
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