La Vulnérabilité
Étude de cas : La Vulnérabilité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kikou4561 • 5 Mai 2014 • Étude de cas • 417 Mots (2 Pages) • 565 Vues
Introduction :
Nous faisons tous un jour au l’autre l’expérience de la vulnérabilité, à travers la maladie par exemple qui nous fragilise bien sûr sur le plan physiologique, mais aussi sur le plan psychique et
social, réduisant la latitude ou si, l’on préfère, la « marge de manœuvre » du sujet par rapport à son milieu et allant parfois jusqu’à lui interdire la participation active et aisée au genre de vie qui était autrefois le sien1. Toutefois, pour certains, cet état de vulnérabilité est permanent : c’est le cas par exemple des personnes lourdement handicapées ou atteintes de pathologies chroniques invalidantes, des grands vieillards dépendants, des personnes souffrant de maladies dégénératives ou encore des comateux, etc. La vulnérabilité, c’est d’abord l’expérience d’un certain dépouillement, à travers l’altération du corps et/ou de l’esprit : la personne vulnérable est véritablement mise à nu par et devant la maladie, le handicap, la souffrance, mais aussi face aux autres, le sujet n’ayant parfois pas ou plus les moyens de se faire entendre, de se protéger ou de se déterminer par lui-même, et nécessitant de ce fait une attention et une considération toutes particulières.
Au delà de cet aspect qui, dans nos sociétés, détermine toute une série de mesures d’assistance et de protection à l’égard des plus vulnérables, notamment au plan juridique, en quoi la vulnérabilité prescrit-elle au médecin un ensemble de devoirs moraux et, plus que cela, une vigilance à l’égard de ses propres choix et actions ? Parce qu’elle induit une asymétrie de relations entre celui qui, incarnant le savoir et le pouvoir, est susceptible d’infléchir, en bien ou en mal, le destin de celui qui, démuni et fragile, s’en remet entre ses mains, la vulnérabilité appelle bien à un questionnement éthique en médecine : comment éviter, notamment, face à ceux qui ne sont plus en mesure de se protéger ni de défendre leurs intérêts propres, l’écueil du paternalisme – ou le fait de décider systématiquement pour et à la place de – sans pour autant tomber dans l’abandon d’individus qui, de fait, ne peuvent parfois vivre sans l’autre et ont besoin que leur autonomie soit soutenue ? La réflexion sur la vulnérabilité n’invite-t-elle pas à dépasser les oppositions trop binaires où s’enferme parfois la pensée médicale, à approfondir le sens de la responsabilité des soignants et à penser ce que pourrait-être une authentique éthique au service de la vulnérabilité, une éthique qui prenne en compte les singularités de la personne vulnérable et son mode d’être au monde, radicalement différent du nôtre ?
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