La Culture
Dissertation : La Culture. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar vince_fdz • 7 Janvier 2015 • 4 898 Mots (20 Pages) • 796 Vues
III. Culture particulière et culture universelle PAGEREF _Toc189839403 \h 12
A. Le relativisme culturel PAGEREF _Toc189839404 \h 12
1. Le relativisme de Montaigne PAGEREF _Toc189839405 \h 12
2. La critique de Lévi-Strauss PAGEREF _Toc189839406 \h 14
B. La critique du relativisme : la tartine et les mathématiques PAGEREF _Toc189839407 \h 15
1. L’idée de progrès et de supériorité PAGEREF _Toc189839408 \h 15
2. La valeur de la pensée (Finkielkraut) PAGEREF _Toc189839409 \h 16
Conclusion PAGEREF _Toc189839410 \h 16
Annexe PAGEREF _Toc189839411 \h 17
Résumé PAGEREF _Toc189839412 \h 17
La définition de la culture (Freud) PAGEREF _Toc189839413 \h 18
Illustrations PAGEREF _Toc189839414 \h 18
Citations PAGEREF _Toc189839415 \h 18
Bibliographie PAGEREF _Toc189839416 \h 18
Sujets de dissertation PAGEREF _Toc189839417 \h 19
Introduction
Au sens individuel, la culture consiste en un ensemble de savoirs et de savoir-faire. On peut comprendre ce sens du mot à partir de l’éducation (Bildung en allemand) et à partir de la culture au sens d’agriculture : il s’agit de développer certaines facultés contenues en germe par un travail approprié. Ce développement des facultés peut se comprendre aussi bien au niveau individuel qu’au niveau historique, qui concerne l’espèce entière. En effet, la culture se transmet et se développe de génération en génération. On touche ici à la culture au sens collectif, qui désigne un ensemble d’institutions, c’est-à-dire un ensemble de manières de faire, de penser et de vivre qui s’incarnent dans des œuvres (religion, productions artistiques, langues, productions techniques, systèmes politiques, sciences et philosophie, gastronomie, mœurs et coutumes, etc.).
Insistons sur un deuxième point : la culture n’est pas une pure connaissance abstraite. Elle consiste au contraire en des choses acquises (qui se distinguent donc de notre « nature » humaine, de ce que nous sommes spontanément) mais qui se mêlent intimement à la vie et à l’action. La culture n’est donc pas une connaissance ou une forme abstraite et indépendante de la vie mais au contraire une manière de vivre. C’est en ce sens qu’on peut dire que « la culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié », et que l’on peut insister, comme le fait Nietzsche, sur le lien étroit entre la culture et la vie :
onsidérations inactuelles, II, 10
Le rapport à la vie est ce qui distingue, selon Nietzsche, le véritable homme de culture du « philistin cultivé ». Le mot philistin vient de l’allemand philister qui signifie « celui qui n’a pas fréquenté les universités ». Un philistin est une personne à l’esprit vulgaire, fermée aux lettres, aux arts, aux nouveautés. Ce terme était très utilisé à la fin du XIXe siècle par les artistes et les dandys pour désigner les bourgeois bornés et conservateurs : « le philistin le plus cuirassé de prosaïsme », écrit Baudelaire. Par « philistin cultivé », Nietzsche désigne plus précisément l’homme qui a appris, par l’éducation, un ensemble de connaissances figées et abstraites, sans lien avec sa vie réelle (pour autant qu’il en ait une) et qui ne sont donc qu’une apparence de culture.
I. Nature et culture
A. L’homme et l’animal
1. La culture, une spécificité humaine ?
Il faut bien distinguer deux sens du mot nature. Au sens large, tout est naturel, tout fait partie de la nature : toute chose, y compris l’homme, est régie par les lois naturelles universelles (lois de la physique, de la chimie, de la biologie). Au sens étroit, la nature s’oppose à la culture, à tout ce qui relève de l’homme, à tout ce qui est artificiel.
Il est assez facile de distinguer le naturel du culturel. Lorsqu’on se promène dans la nature, on repère très facilement un tas de cailloux qui a été fait par l’homme, ou une figure géométrique tracée dans le sable. Nous devinons instinctivement que nous avons affaire à un produit culturel.
Mais les animaux aussi produisent des objets. La difficulté de distinguer la culture de la nature est accrue par l’existence de formes de cultures animales. Un ornithologue a montré, par exemple, que les moineaux de New York ont un langage qui varie d’un quartier à l’autre de la ville. Quel est donc le caractère essentiel de la culture ? Et faut-il limiter la culture à ce qui relève de l’homme ?
Mais qu’est-ce qui distingue l’homme de la nature ? Beaucoup de choses : le langage, la technique, la religion, l’art, etc. On peut même chercher dans l’un ou l’autre de ces critères le point de départ historique de l’humanité. Certains font commencer l’humanité avec l’usage des outils (pierre taillée), d’autres avec l’art primitif (Lascaux), d’autres avec les premiers rites funéraires, d’autres encore avec le langage, etc. Sans trancher la question, remarquons que ces différentes dimensions de la culture – que nous aborderons dans les prochains cours – semblent toutes relever de l’intelligence : il est vraisemblable que ce soit au moment où l’esprit de l’homme a atteint un certain développement que le langage, la technique, l’art, la religion et même la pudeur sont apparus, comme les produits naturels de cet esprit. Le mythe d’Adam et Eve illustre cette idée : c’est après avoir croqué dans le fruit de l’arbre de la connaissance qu’Adam et Eve prirent conscience de leur nudité. Et on peut voir dans la feuille de figuier le point de départ de la culture. D’un point de vue plus scientifique, Lévi-Strauss soutient que le tabou de l’inceste constitue le point de départ de toute culture.
2. La prohibition de l’inceste : la rupture entre nature et culture
Lévi-Strauss a donné une réponse très nette à la question de la distinction entre nature et culture. Cet anthropologue français avait précisément pour but d’étudier l’homme, de découvrir la nature humaine. Mais contrairement au philosophe, qui croit pouvoir atteindre ce but par la seule introspection
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