L'entrée de la Turquie en Europe
Cours : L'entrée de la Turquie en Europe. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 1 Décembre 2012 • Cours • 372 Mots (2 Pages) • 785 Vues
cgj Il n'est pas possible de comprendre les apories politiques et stratégiques auxquelles se heurte l'entrée de la Turquie en Europe si l'on ne les rattache au renforcement de l'empire militaire américain qui en résulterait, puisque Washington verrait quatre-vingts millions de nouveaux sujets européens se placer sous le joug de l'OTAN. Mais l'examen de l'extension de ce corset de fer n'est lui-même heuristique qu'à la lumière d'une science des relations machiavéliennes entre les Etats, ce qui exige une politologie enracinée dans une anthropologie critique.
Le lecteur sait que la radiographie des démocraties et des despotismes reconduit à la question centrale de l'éthique de l'histoire et que la fausse cotte de mailles de l'OTAN nous rappelle que les retrouvailles de l'Europe avec sa souveraineté passe par la résurrection d'une véritable science du politique.
1 - Pour une science des relations entre les Etats
La victoire de 1945 aura entraîné le Vieux Monde dans un siècle entier d'angélisme diplomatique. Le triomphe mondial d'une mystique de la Liberté a conduit au dernier en date des enterrements manqués de Machiavel. Du coup, un débat public de plus en plus contrefait sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne se révèle un extraordinaire révélateur d'une politologie encore privée de toute connaissance rationnelle des Etats. Interdite hier par les interprétations théologiques de l'histoire, elle l'est aujourd'hui par le messianisme démocratique.
Les Etats nourrissent fatalement des ambitions qui leur appartiennent en propre et dont leurs dirigeants ne sont jamais que des figures d'une envergure variable. Aussi une géopolitique privée de radiographie des personnages mentaux qu'on appelle des peuples et que leur tempérament autorise à jouer des rôles proportionnés à leur taille sur la scène du monde ressemble à un romancier qui ignorerait l'identité, les attributs et le champ d'action des personnages qu'il met en scène.
ll suffira donc de prendre acte des carences spectaculaires dont souffre la réflexion théorique sur l'élargissement sans fin et irréfléchi du Vieux Continent pour diagnostiquer la sous-information dramatique qui paralyse une science faussement évangélique des relations entre les nations, tellement le premier adossement de toute géopolitique sérieuse est nécessairement l'observation de la psychophysiologie qui commande les empires et même les pays d'une étendue moyenne.
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