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L’automédication

La place du patient au sein de sa prise en charge a considérablement évolué au cours de ces dernières décennies. Ce dernier est désormais plus que jamais acteur de sa santé grâce notamment à l’automédication, qui est devenu un véritable phénomène de société. En effet, cette méthode présente certains avantages non négligeables et est accessible par tous.

Mais faut-il pour autant favoriser le développement de cette pratique ?

Pour y répondre, nous définirons dans un premier temps ce qu’est l’automédication. Puis, nous verrons que cette pratique est loin d’être anodine, pouvant être à l’origine de différents troubles, que ce soit sur le plan physique ou psychologique. Enfin, nous verrons qu’elle peut présenter certains avantages, à condition toutefois d’être surveillée.

D’après l’article de l’Encyclopedia Universalis parue en 2003, l’automédication est définit comme la prise de médicaments sans avis médical, ou tout du moins avec une certaine liberté par rapport à cet avis, la possibilité de le modifier, de le compléter par d’autres médicaments.

La journaliste Anne Jeanblanc préfère elle limiter l’automédication aux petits maux du quotidien, dans son article « Bien se soigner », publié dans le journal d’actualité Le Point en janvier 2004.

Par ailleurs, les personnages de Bouvard et Pécuchet dans le roman éponyme de Flaubert, sont l’exemple type des adeptes de cette pratique. En effet, à partir d’un simple bouquin, pas vraiment scientifique de surcroît, ces deux compères soignent leur maux et ceux des autres - du moins essayent-ils -, et en font même leur fond de commerce.

Quant à lui, le personnage de la caricature « Bonne santé, mode d’emploi », de Piem, montre également l’aspect autonome de l’automédication, puisque même après avoir essayé de nombreux médicaments sans succès, celui-ci demande l’avis à ce qui semble être une de ses connaissances, et non celui d’un médecin ou autre professionnel médical.

Cependant, son utilisation n’est pas à prendre à la légère. En effet, l’automédication n’est pas sans risques, et peut même parfois être dangereuse. Tout d’abord, les sources extérieures comme le sont les livres et plus récemment internet, ne sont pas toujours fiables, et cela peut être à l’origine de mauvais traitement sans avis médical. Comme l’explique l’article de l’Encyclopedia Universalis, des complications peuvent survenir suite à un usage inapproprié (surdosage, utilisation prolongée, non respect des contre-indications ou des allergies, ou encore interactions médicamenteuses). La personne peut alors traiter le(s) symptôme(s) sans traiter la cause, entraînant un retard dans le diagnostic, des effets secondaires peuvent apparaître, et une pharmacodépendance s’installer. Dans son article, A. Jeanblanc met également en garde contre ces risques, qui surviennent souvent suite à la prise d’initiative imprudente et personnelle des consommateurs.

Dans l’extrait de Bouvard et Pécuchet, Flaubert évoque tout ces différents types de désagréments évoqués plus haut. Effectivement, l’ouvrage plutôt populaire que Bouvard et Pécuchet étudient et utilisent en tant que guide médicinal, va mener les deux acolytes

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