Projet éducatif à la MECS
Fiche de lecture : Projet éducatif à la MECS. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar adelaide romain • 21 Mai 2018 • Fiche de lecture • 2 067 Mots (9 Pages) • 2 331 Vues
- Rappel des caractéristiques de l’établissement
J’ai effectué mon premier stage à la MECS « La Chaumière » en Meurthe et Moselle. Faisant partie de la protection de l’enfance, elle accueille une soixantaine d’enfants, de trois à dix-huit ans, placés par mesure judiciaire, et les accompagne dans leur développement et leur intégration sociale. J’ai rejoint le groupe des Barbapapas de treize enfants de trois à six ans.
- Présentation du projet éducatif du service*
D’une manière générale, l’équipe a pour objectifs de répondre aux besoins de l’enfant développés par Maslow, ainsi qu’aux besoins plus spécifiques à l’acquisition d’une base essentielle pour un développement harmonieux. Les nécessités physiologiques sont assurées par l’organisation d’un environnement stable et prévisible, en respectant les rythmes biologiques et l’hygiène. L’équipe apporte écoute, réconfort et protection afin de répondre aux demandes affectives et de sécurité. L’exigence d’être estimé et reconnu dans son individualité fait partie intégrante de la prise en charge, afin que l’enfant puisse se sentir aimable et prendre confiance en lui, première étape de l’acquisition d’autonomie et requis indispensable pour entrer dans les apprentissages, occupant une place importante. L’équipe s’emploiera à répondre à ceux-ci en toute occasion de la vie courante, utilisant des supports variés et collaborant avec divers intervenants. Les éducateurs doivent également poser un cadre de règles de vie sociale devant être expliqué, l’utilisant lors des transgressions pour entamer le dialogue sur les comportements et sentiments de l’enfant. La gestion de la vie quotidienne est primordiale pour tendre vers des comportements adaptés. En outre, l’histoire personnelle de l’enfant doit lui être verbalisée de manière compréhensible afin qu’il puisse se situer dans les divers lieux qu’il côtoie (famille, institution). Chaque enfant bénéficie d’un projet individualisé, tenant compte de la singularité de l’enfant dans son évolution et ciblant les points sur lesquels l’équipe doit travailler en priorité ; équipe qui interrogera sa pratique régulièrement afin d’ajuster au mieux ses méthodes de travail.
- Présentation des actions contribuant à la mise en œuvre du projet de service
La vie quotidienne est un support fondamental en vue de répondre aux finalités du projet de service. L’équipe exploite tout temps journalier pour optimiser la progression de chaque enfant au sein du groupe. Le déroulement de la journée s’organise en utilisant des repères adaptés (petit train hebdomadaire affiché dans la salle de vie, comportant les photos de chaque éducateur suivant leur présence ainsi que les activités prévues ; préparation de la tisane annonçant le temps calme). Divers rituels sont mis en place, tant dans un objectif d’apprentissage des règles de vie (hygiène, socialisation) que dans un but sécurisant, notamment lors du coucher (histoire, programme du lendemain, veilleuse et musique). Les moments d’échange en petit groupe tiennent une place importante pour favoriser l’expression et l’écoute de tous par tous, pour valoriser chacun (raconter sa journée d’école lors du goûter) ou simplement vérifier la connaissance des règles de vie. Bien évidemment ont lieu des échanges privés, formels et informels, avec tout membre de l’équipe pluridisciplinaire. Des outils peuvent être utilisés afin d’enrichir le dialogue (roue des émotions, livres, …). Un panel d’activités spécifiques est ciblé, répondant aux différents besoins des enfants pour un développement à tous niveaux (psychique, sensori-moteur, cognitif, langage, socialisation) : activités sportives variées, jeux libres et dirigés seul ou en petit groupe, accès à l’informatique, activités manuelles, médiation animale, activité « Snoezelen ».
- Présentation d’une action éducative à laquelle j’ai participé
- Diagnostic de la situation de départ
Tout d’abord, ces enfants, de par leurs âges, commencent tout juste à apprendre à gérer leurs émotions (joie, peur, colère, frustration, envie,…). Dans ce contexte particulier qu’est la vie en collectivité, la promiscuité permanente et donc les interactions quasi constantes entre les individus les amènent à en ressentir un grand nombre de manière rapprochée, ce qui ne facilite pas leur gestion, ayant plutôt tendance à les cumuler et à augmenter leur intensité.
De plus, certains d’entre eux sont touchés par un retard du développement tant au niveau physique (dont schéma corporel) que cognitif, leurs conditions familiales ne les ayant pas ou peu sécurisés et sollicités. Découlant de cette situation, la séparation d’avec leurs figures d’attachement primaires peut engendrer angoisse et tristesse. Cette conjoncture génère des désorganisations à tous niveaux, des violences physiques et verbales envers les autres, eux-mêmes et les objets alentours, ainsi que des tentatives de fuites (physique ou psychique).
La difficulté à gérer ses affects et son corps se répercute sur la communication, d’autant plus que cet âge introduit le début de la socialisation, c’est-à-dire l’apprentissage des règles sociales entraînant de nombreuses frustrations, alors qu’à cette période l’égocentrisme prédomine, tandis que sont multipliées les possibilités de contacts inappropriés entre eux. Parallèlement, leur communication verbale peut s’avérer limitée (prise de conscience de leurs affects, vocabulaire, prononciation). Il est donc indispensable d’offrir à chacun des moments dans des groupes restreints, des échanges à deux, afin de les accompagner au mieux dans la communication, et de leur laisser la place et le temps de s’exprimer, de se construire.
En outre, leurs rapports aux adultes sont ambivalents : d’une part, les plus jeunes sont encore en phase d’opposition, et tous sont dans l’imitation, à savoir l’imitation des nombreux comportements inadaptés de leurs pairs ainsi que des prérogatives de leur milieu initial renforcées par les contacts autorisés (loyauté envers leurs parents). La provocation et les conflits sont réguliers. D’autre part, ils expriment tous un grand besoin de sécurité et d’affectivité vis-à-vis de l’adulte, allant pour certains jusqu’à être exclusif.
- Projet d’action
Ayant partagé mon constat avec l’équipe, une éducatrice m’a parlé des ateliers qu’elle menait en rapport avec ces sujets « d’émotions, expression et communication ». J’ai proposé mon appui et me suis intégrée à la médiation animale, possédant une certaine expérience dans l’observation de ce type d’interactions. L’association Harlem2dog, composée d’un éducateur et de deux chiens d’accompagnement social Handi’chiens, intervient au sein de la MECS pour assurer divers projets : d’une part à la maison de la rencontre lors de visites médiatisées afin d’améliorer la relation parent-enfant, et d’autre part à la maison d’enfants. Tous les enfants Barbapapa ont participé à quatre séances de découverte à l’issue desquelles fut constitué de manière pertinente le groupe de quatre qui bénéficiera de seize séances, afin de travailler plus assidûment sur la confiance en soi, la gestion des émotions et la relation à l’autre. Les séances se déroulent un vendredi sur deux de 17h à 18h, dans la salle de veillée, lieu bien connu des enfants mais excentré du groupe de vie, garantissant une certaine tranquillité ainsi que la place suffisante pour installer de petits parcours. Chaque séance est facturée 80 euros (frais de déplacement pris en compte) pour une heure d’intervention d’un éducateur avec deux chiens, prenant en charge quatre enfants. Sur l’année, le projet revient à 1600 euros.
...