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Jésus Et La Samaritaine

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Par   •  15 Novembre 2013  •  3 026 Mots (13 Pages)  •  1 125 Vues

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Jn 4.1-42 : Jésus et la Samaritaine.

Si c’est en pleine nuit que Jésus rencontre Nicodème, un Juif orthodoxe, c’est en plein midi

qu’il s’adresse à la Samaritaine, une Juive hétérodoxe.

Si Nicodème est un homme instruit, un docteur de la Loi, puissant et respecté, dont on connaît

le nom, l’anonyme de Samarie est une femme, sans instruction, tout juste capable d’observer

la religion populaire, un être méprisé et en difficulté sociale. Mais elle aussi, la Samaritaine,

tout comme Nicodème, deviendra universellement connue grâce à l’évangile de Jean.

Alors lisons. Lecture de Jn 4.1-42

1-Les Samaritains

Cela peut sembler bizarre de qualifier les Samaritains de Juifs hétérodoxes. C’est pourtant ce

qu’ils étaient. Cette femme de Samarie n’est pas très instruite, c’est une femme du peuple

allant chercher son eau, mais elle sait qu’elle est une fille de Jacob/Israël. Elle est même au

bénéfice de l’eau du puits de Jacob, une eau fraîche et pure, si nécessaire à la vie. Dix huit

siècles avant ce récit, le patriarche Jacob avait légué à son fils Joseph un terrain acheté à

Hamor, le Hévien (tribu issue de Canaan) qui dirigeait la région. C’est là que Jacob avait

creusé un puits. Or les Samaritains sont les descendants d’Ephraïm et Manassé, les fils de

Joseph ; le puits de Jacob faisait donc bien partie de leur patrimoine.

Ce puits existe toujours, il se trouve à moins d’un kilomètre d’un village qui aujourd’hui porte

le nom d’Askar, c’est à environ 50 km au nord de Jérusalem, et une longue tradition

ininterrompue attribue son existence à Jacob. D’ailleurs, le tombeau de Joseph, dont les

ossements furent rapportés d’Egypte par les Israélites lors de l’Exode, se trouve à quelques

centaines de mètres de ce puits. Plusieurs églises furent construites à différentes époques sur

ce lieu, mais elles furent toutes détruites par les musulmans, et aujourd’hui encore c’est un

lieu d’accrochages sévères entre les pèlerins Juifs, chrétiens, Samaritains et les musulmans de

Cisjordanie. N’oublions pas que Sychar où Jésus rencontra la Samaritaine est à moins de 2 km

de l’ancienne ville de Sichem, qui aujourd’hui s’appelle Naplouse. Ce puits est profond : plus

de 30 m actuellement et probablement plus à l’époque de Jésus, mais il est alimenté par une

source souterraine particulièrement fiable. Comment Jacob avait-il compris qu’il fallait

creuser à cet endroit ? Comment s’y était-il pris, avec quels moyens pour creuser mais aussi

pour tirer l’eau jusqu’à la surface ? On ne sait, mais c’est tout à fait remarquable et la

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Samaritaine va bientôt comprendre pourquoi ce voyageur fatigué, assoiffé, est autrement plus

grand que son ancêtre Jacob. Ce rabbi Juif est lui-même la source d’une eau qui purifie et

donne la vie et pas simplement un puits donnant une eau pure permettant la vie.

A l’époque de Jésus, ce n’était pas seulement de l’antipathie qui caractérisait les relations

entre Juifs et Samaritains, mais une haine radicale. Une haine qui avait commencé à s’infiltrer

dans leurs relations longtemps auparavant, dès le 8ème siècle avant Jésus-Christ. A cette

époque, les Assyriens avaient envahi le royaume du Nord, soit le territoire occupé par 10

tribus d’Israël dont Ephraïm et Manassé. Du coup, il y eu un brassage de cultures mais on a

probablement beaucoup exagéré le nombre d’Israélites déportés dans l’empire assyrien et les

croyances des habitants de Samarie ne reflètent visiblement pas un syncrétisme avec la

religion assyrienne. Cependant, les Juifs de Judée considéraient les Samaritains au mieux

comme des métis de païens. Ensuite, après le retour des Juifs de Judée de leur exil babylonien,

au 6ème siècle avant JC, la rivalité s’amplifia entre ces cousins ennemis, chaque groupe

prétendant que sa montagne sainte était le site adéquat pour le Temple. Pour les Samaritains,

c’était le Mont Garizim et pour les Juifs, le mont Sion. Les Samaritains finirent par construire

leur propre temple sur le mont Garizim au 4ème siècle avant JC mais le Juif Jean Hyrcan l’a

détruit en 128/129 avant JC, ce qui n’a pas contribué au développement de l’amitié entre les

peuples. La foi des Samaritains était fondée sur les cinq livres de Moïse, le Pentateuque, plus

le livre de Josué, mais ils ne reconnaissaient pas l’inspiration divine du reste de l’Ecriture.

Néanmoins, eux aussi attendaient le Messie-prophète qu’ils appelaient le Taheb à cause de la

parole de Moïse en Dt 18.15-18. Bref, on voit en quoi cette Samaritaine peut-être qualifiée de

Juive hétérodoxe. Il existe toujours une communauté de Samaritains de nos jours, mais

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