Le Soufisme

Le Soufisme

Le soufisme, «al-tassawuf» en arabe, est une partie intégrante de l’islam avec la particularité d’être ésotérique et spirituelle. Son but est de se rapprocher du divin sur terre avant la mort physique alors que le croyant ordinaire s’efforce d’appliquer la volonté de Dieu transcendant, inconnaissable, afin d’obtenir sa récompense et, éventuellement, Le rencontrer dans l’au-delà.

Ce mouvement est né bien avant qu’on l’appelle soufisme. Il est né durant les guerres fratricides pendant la période des califes, des Omeyyades (Damas) et des Abbassides (Bagdad).

L’opulence des hommes politiques s’est manifestée devant toutes ces conquêtes. Un courant d’ascèse s’est formé avec un mépris de la vie actuelle. Ces hommes veulent avant tout vivre leur islam en profondeur en s’alimenter avec les paroles de leur Divin avec plus de prières, plus de jeûnes et plus de réflexions sur les « hadiths » du prophète.

Les soufis étaient habillés de laine par austérité comme les moines chrétiens d’orient. Les gens de Koufa se sont donné le mot pour s’habiller tous de la même façon pour montrer leur détachement du monde. Ça s’est généralisé plus tard à l’école de Bagdad.

Le soufi désigne la plupart du temps un membre d’une confrérie appelée « tarîqah » qui veut dire voie ou chemin. Et c’est sous l’autorité d’un maître, un guide spirituel appelé « Cheikh » que le soufi doit s’initier à une connaissance intime de Dieu car la simple transmission du dogme ne suffit pas.

Bien que le soufi soit un pratiquant rigoureux, l’Islam traditionnel orthodoxe considère le soufisme avec la plus grande méfiance. Cette opposition généralisée a contribué à la discrétion du soufisme durant des siècles.

On distingue généralement deux temps forts dans l'histoire du soufisme :

- Celui de son développement initial qui s'étendit du VIIème au Xème siècle. Pour certains, le soufisme fut mis en pratique par le prophète de l’Islam Mohammad lui-même. Il est donc aussi ancien que l’Islam. En revanche, pour d'autres, il naquit vers la fin du VIIème siècle après la mort du prophète parce que des gens ont voulu simplement vivre en profondeur leur islam pour lui rendre sa pureté d’origine comme les ascètes de Bassora et de Koufa en Irak. Leur but était d’atteindre l’union avec le Divin par la méditation tout en restant dans la pauvreté et au renoncement du monde.

- Le deuxième temps fort est celui de son organisation entre le XIème et le XIVème siècle où les confréries avaient adoptées, durant l’empire Ottoman, une organisation pyramidale avec un grand cheikh spirituel, des cheikhs provinciaux et des grades initiatiques. Mais le déclin de l’empire Ottoman et les problèmes politico-religieux du monde musulman ont signé la fin des grands ordres au profit des «tarîqah» initiatiques. La plus connue et la plus célèbre est celle des derviches tourneurs de Konya en Turquie.

Il existe deux anciennes confréries au Sénégal, la Tidianniya et la Mourridiya. Cette dernier compte environ 4 millions de mourides aujourd’hui et elle a une forte influence sur la vie politique sénégalaise.

Hodjiviri, un guide spirituel

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