Laisser les métaux à la porte du temple
Dissertation : Laisser les métaux à la porte du temple. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar David Bushcraft • 27 Juin 2020 • Dissertation • 2 029 Mots (9 Pages) • 7 494 Vues
[pic 1]Laisser les métaux à la porte du temple
À la gloire du grand architecte et à vous tous mes frères en vos grades et qualités.
Pourquoi avoir choisi ce thème? Je voulais comprendre pourquoi cette phrase résonne en moi. Pour cela, je vais regarder l’historique de cette phrase. Puis je vais tenter d’analyser cette phrase en portant mon attention sur chacun des mots choisis. Pour conclure, je donnerais ma signification de cette phrase pour moi.
1/ L’HISTORIQUE
Le profane, d’après le rituel maçonnique, est invité, avant de subir les épreuves de l’initiation, à se dépouiller de tous les objets métalliques qu’il porte sur lui.
Que sont ces métaux et pourquoi doit-on les laisser à la porte du temple ?
Pour répondre à cette interrogation, il m’a paru intéressant de chercher quelle pouvait être l’origine de ce rite. Dans son livre « la symbolique maçonnique du troisième millénaire », Irène Mainguy précise qu’on y est déjà fait référence, autour de 1740, au début du Chapitre 3 que dans le Régulateur du Maçon. Le futur maçon doit ainsi apporter la preuve qu’il est capable de se détacher, voire renoncer, aux liens sociaux. Il est demandé au récipiendaire de : « sacrifier au profit des pauvres, l’argent et le produit des bijoux qui lui appartiennent et qu’il a remis avant d’être introduit en Loge. » En première analyse, il s’agirait donc d’un acte de charité pure qui était demandé à l’impétrant par le Vénérable. À l’origine, le dépouillement des métaux correspondait donc à un renoncement réel de l’avoir, dont le candidat était dépossédé, en préfiguration de l’action de charité qu’il effectuerait ensuite.
2/ L’analyse
Quelque soit le sens donné, il est certain que c’est une phrase symbolique forte, puisque le Vénérable en loge prononce : « mes frères, nous ne sommes plus dans le monde profane, nous avons laissé nos métaux à la porte du temple » Cette phrase, qui termine le rite d’ouverture, signifie que nous avons quitté notre quotidien et que nous sommes maintenant dans l’espace sacré, et que pour rentrer dans cet espace, une des conditions nécessaires est d’être dépouillé de nos métaux.
Les mots de cette phrase n’ont pas été choisis au hasard. Chacun de ces mots a son importance par leur choix et leurs sens. Je vais tenter d’analyser les mots suivants : LAISSER, METAUX, PORTE et TEMPLE.
LAISSER : Quel sens pouvons-nous donner au mot « LAISSER » ?
Le sens de « Quitter quelque chose », « Ne pas emmener avec soi », « abandonner », « céder ». Ce sens m’invite à abandonner mes métaux à la porte du temple.
Je dois donc déposer mes objets précieux, mes armes à la porte du temple. Elle m’invite à gommer mes différences de classe sociale, à retirer mes parures afin que je sois le plus authentique possible. Elle peut également m’inviter à déposer les armes afin de laisser mes querelles à l’extérieur du temple pour que seule la fraternité règne en ce lieu.
Ce sens m’invite à l’égalité de chacun d’entre nous à l’intérieur du temple.
Le sens de « Confier », « mettre en dépôt ». Ce que l’on réalise dans nos ateliers, c’est une démarche fraternelle au sein d’un groupe. Tout profane ressent profondément en lui-même la phrase de Jean-Paul Sartre : «L'enfer, c'est les autres». Parce qu'il vit en société, l’homme ne peut exposer sa vraie nature. Chacune de ses tendances est brimée par la société, la morale et la tradition dans laquelle il se trouve. S'il choisit la solitude, et l’utilisation de ses propres moyens, sa quête de la connaissance sera limitée, et, s'il opte pour la recherche en groupe, il lui sera impossible de communiquer tout, d'avouer tout, de reconnaître tout, et de se dépouiller face aux autres.
Ce sens m’invite à m’ouvrir, à faire confiance à mes Frères qui n’ont pas un regard critique sur moi, mais un regard bienveillant afin de m’encourager à me perfectionner.
Le sens de « ne pas retirer », « Ne pas changer l’état où se trouve une personne, une chose », « ne pas enlever ». Dans ce sens, je dois rentrer dans le temple avec mes forces, mes faiblesses, mes blessures, mes espoirs, mes connaissances et mon ignorance. Chacun apportant un angle de vue différent, une compréhension différente d’une problématique, d’une situation. Cette pluralité de points de vue est un bienfait. Cela nous permet appréhender l’ensemble du problème ou de la situation.
Elle m’encourage à rentrer dans le temple tel que je suis.
Le sens de « Ne pas importuner », « Interrompre une relation ou une conversation », « Ne pas vouloir se mettre en concurrence avec quelqu’un, ou abandonner ses prétentions ».
Tel est le sens et le but de notre fraternité maçonnique. Nous nous réunissons en groupe après avoir laissé nos métaux à la porte du Temple, c'est-à-dire que dans cette enceinte protectrice, nous avons abandonné la part matérielle de nous-même, nos inhibitions, notre agressivité.
Elle me demande d’accepter la totalité des autres individus, qui sont devenus nos Frères.
Le sens de « Léguer », « transmettre par des dispositions ». Dans ce sens, cette phrase me rappelle que je dois poursuivre, à l’extérieur du temple, le travail commencé à l’intérieur.
Je dois le vivre à l’extérieur, au-delà de la porte de notre temple, car mon travail serait vain s’il restait entre ces murs.
LES MÉTAUX : Quel sens pouvons-nous donner au mot « METAUX » ?[pic 2]
Un élément chimique caractérisé par une forte conductivité thermique et électrique, un éclat particulier dit « éclat métallique », ou d’un matériau constitué d'un de ces éléments chimiques ou de leur mélange: Objets en métal.
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