Le Silence

LE SILENCE

« Les âmes se pèsent dans le silence comme l’or et l’argent se pèsent dans l’eau pure et le paroles que nous prononçons n’ont de grâce que par le silence où elles baignent »’

Maurice MAETERLINCK

Dés que l on prononce le mot « silence », réfractaire à un seul sens ou à une seule et unique vérité, il ouvre immédiatement la voix d’un nombre infini de possibilités.

La langue latine en distingue deux formes silere qui renvoie à la solitude de l’individu où nul ne se soucie de son silence, et tacere qui renvoie à la pause dans l’échange avec autrui, lorsqu’ il est le modulateur de la communication.

La langue grecque avec siopân (se taire) et sigân être en silence distingue également le fait de baigner dans le silence de celui d’être à l écoute.

Miroir de notre propre énigme, le silence nous fait osciller tel un pendule, entre l’être et le non être, la présence et l’absence, le réel et le sacré, la parole et l’insonorité.

Par l interruption qu’il introduit, il évoque et le désir, et la mort.

Non-dit de l’échange des regards, des sentiments que l’on tait, secrets qui scellent un pacte ou un serment.

Mots tus-ou tués par la censure qui sait faire taire, il est aussi la perception spontanée d’un au-delà de la parole.

Le silence voit, et il s’échange !

Ambivalent au possible, le silence n’existe que par rapport au bruit, pourquoi, parce qu’il y a des paroles susceptibles de se taire.

Il est l’arrêt d’un rythme, le vide, la nécessité d’épurer, de se dégager, de se nettoyer.

Il est la paix, la réconciliation avec les faits, avec soi-même, l’intériorisation et le contrôle.

Le silence s’écoute, le silence s’entend et il faut en passer par les mots pour que ce silence retrouve son sens au delà du logos, pour qu’il devienne une sorte de langage, de vision. Il permet de se rendre vulnérable au subtil, au murmure, et à l'implicite.

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