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La différence entre la question de la religion et la question de Dieu

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Par   •  1 Mai 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 084 Mots (5 Pages)  •  986 Vues

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Introduction

1) préalable : distinguer le question de la religion de la question de Dieu

La notion de religion est placée dans l’actuel programme de philosophie dans le chapitre sur la culture. Il s’agit donc d’examiner la religion en tant que manifestation de la culture humaine et non d’examiner les arguments philosophiques (métaphysiques) pour ou contre l’existence de Dieu.

Il importe dans un premier temps de bien distinguer la question de Dieu et la question de la religion que nous avons spontanément tendance à associer. Il n’y a pas de correspondance nécessaire entre l’affirmation de l’existence d’un dieu et l’approbation d’une religion.

D’une part il existe des religions qui ne font pas référence à un dieu mais qui vouent un culte à des esprits ou aux ancêtres. Inversement il est concevable d’admettre théoriquement l’existence d’un ou plusieurs dieux et par ailleurs de critiquer les religions. Tel fut le cas du philosophe antique EPICURE qui admettait l’existence d’une pluralité de dieux mais considérait qu’ils étaient au dessus des préoccupations des hommes et ne se souciaient pas des cultes que ceux-ci leur adressent, plus près de nous VOLTAIRE admettait l’existence d’un « grand horloger de l’univers » mais critiquait de manière virulente les religions .

2) définition de la perspective et des problématiques adoptées

Etudier la religion en tant que phénomène de culture suppose d’adopter une perspective anthropologique et non théologique (c’est-à-dire centrée sur l’homme et non sur Dieu).

Dans un premier temps il s’agira de caractériser la religion en tant que forme de vie et de pensée de l’homme, en particulier il s’agira de la distinguer d’autres formes de vie ou de pensée comme la philosophie.

Dans un second temps on se demandera si la religion est essentielle à l’homme, ce qui revient à poser la question : « l’homme peut-il cesser d’être religieux ? ». Sur ce point deux thèses s’opposent. Il y a d’une part ceux qui soutiennent que l’attitude religieuse est constitutive de l’humanité, soit qu’ils considèrent que la tendance à développer des croyances religieuses est inscrite dans l’esprit humain, soit qu’ils considèrent la religion comme une nécessité de la vie sociale. Selon ce point de vue l’attitude religieuse ne pourrait pas disparaître de l’humanité, elle ne ferait que changer de forme. Il y a d’autre part ceux qui considèrent la religion comme une manifestation de la culture qui peut disparaître, voire qui est voué à disparaître (par exemple sous l’effet du progrès scientifique). Les partisans de ce point de vue considèrent le plus souvent cette disparition comme souhaitable, et les critiques anti-religieuses qu’ils développent ont pour objectif de hâter cette disparition.

3) les précautions nécessaires pour aborder cette notion

La réflexion sur la religion doit éviter l’écueil de l’ethnocentrisme.

La forme la plus évidente d’ethnocentrisme consiste, pour le fidèle d’une religion donnée, à opposer sa religion à toute les autres, en considérant la sienne comme vraie et les autres comme fausses.

La réflexion philosophique sur la religion doit également éviter des formes plus subtiles d’ethnocentrisme auxquelles sont également exposés les incroyants.

Une première forme de cet ethnocentrisme subtil consiste à étendre à la religion en général des observations qui ne sont valables que pour les religions qui appartiennent à notre univers culturel (que nous en soyons ou non des

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