Étude du Discours De Jacques Chirac Sur La Responsabilité De Vichy Dans La déportation, 1995
Dissertation : Étude du Discours De Jacques Chirac Sur La Responsabilité De Vichy Dans La déportation, 1995. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jenniii • 26 Novembre 2013 • 574 Mots (3 Pages) • 1 624 Vues
Les années 1970 voient un tournant décisif dans la mémoire de la Seconde Guerre mondiale. La mémoire officielle de la Résistance vole en éclat tandis que se dévoile la réalité du régime de Vichy. Au cours des années 1970 et 1980, des films et des ouvrages provoquent la prise de conscience collective d'une complicité du régime de Vichy dans le génocide des Juifs. Cette prise de conscience est vécue douloureusement.
L'ouvrage de Robert Paxton La France de Vichy, publié en France en 1973, part des archives allemandes pour montrer que Vichy a voulu une politique de collaboration dès 1940 et a participé à la répression contre les Juifs de manière autonome. En 1972, les polémiques provoquées par "l'affaire Touvier", ancien responsable de la milice gracié discrètement par Georges Pompidou, révèle à quel point la Seconde guerre alimente des passions douloureuses. Parallèlement le film Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophüls (1971) démythifie l'image d'une France unanimement résistante. Le téléfilm américain Holocaust , le film Shoah de Claude Lanzmann (1985), et l'ouverture des archives de Vichy accélèrent la prise de conscience et multiplient les recherches sur la responsabilité française. L'ouvrage Vichy-Auschwitz (1983-85) de Serge Klarsfeld renouvelle les preuves qui accablent le régime de Vichy.
La renaissance de l'extrême droite française rend les enjeux du travail de mémoire encore plus cruciaux et actuels. Le retentissement des grands procès contre Klaus Barbie (1983-1987) et Maurice Papon (1997-1998) participent de l'évolution des savoirs et des mémoires. Les personnalités officielles participent à des cérémonies en l'honneur des victimes de la Guerre : en 1992, Simone Veil inaugure le mémorial du martyr juif inconnu à Paris. François Mitterrand participe à la commémoration en l'honneur des victimes du Vel d'Hiv en 1993, mais refuse la reconnaissance officielle des crimes de Vichy. Soixante ans après la fin de la guerre, le 16 Juillet 1995, le président de la République, Jacques Chirac, reconnaît solennellement la responsabilité de l'Etat français dans les crimes commis pendant l'Occupation. Trois ans plus tard, Papon est condamné à dix ans de réclusion pour "complicité de crime contre l'humanité".
Éclairage média :
Le reportage commence par des images de la cérémonie en plan large, et est suivi de plans sur les officiels et le public. Un commentaire explicatif prépare le discours du président (cadre fixe, plan poitrine). Le début du discours est délibérément violent : "Ces heures noires souillent à jamais notre histoire". Il s'agit de signifier la valeur historique ce moment. Le commentaire en voix off intervient pendant le discours, entendu en in en second plan sonore, pour résumer certains des propos du président et préciser l'enjeu du discours : "la lutte contre l'extrême droite".
Jacques Chirac prononce un discours en restant calme et posé, presque distant si l'on compare à l'émotion et au lyrisme du discours sur Jean Moulin du grand orateur qu'était Malraux (1964), ou à la colère passionnée et non maîtrisée de Robert Badinter en 1993. Bien rédigé sans être lyrique, le discours
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