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Mémoire CAPES Etudes Françaises

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Par   •  12 Novembre 2018  •  Mémoire  •  15 176 Mots (61 Pages)  •  614 Vues

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INTRODUCTION   GENERALE

« (…) La grammaire […] n’a pas meilleure presse, avec ses règles impitoyables, ses exceptions sournoises, ses participes passés incontrôlables, ses chausse-trapes de toute(s) sorte(s). » Tel est le constat du grammairien Albert Hamon, dans la préface de Grammaire pratique, Usuels Hachette, 1983. Une telle observation permet d’épingler à nouveau toute la confusion qui relève de la complexité des règles de grammaire française, la rendant ainsi rébarbative comme discipline d’enseignement, aussi bien pour l’apprenant que pour l’enseignant lui-même.

Une telle opinion négative du commun des mortels ne peut être que la résultante d’une perspective, d’une vision étriquée de la grammaire. Vue sous un angle différent, ce qui semble n’être qu’une suite de norme peut se traduire comme une volonté ferme et résolue de rationaliser la langue afin de la rendre beaucoup plus précise, beaucoup plus saisissable. C’est pourquoi nous estimons qu’elle mérite davantage d’attention de notre part.

L’analyse grammaticale est l’une des sous-activités souvent menées en grammaire. Elle vise entre autres à développer chez les apprenants la maîtrise de la classe grammaticale et du rôle syntaxique des mots dans des situations d’énonciation aussi diverses que variées. C’est précisément au cours de cet exercice que nous avons, six années durant, constaté que les apprenants avaient quelques difficultés à classifier certains éléments dits adjectifs possessifs. Ils avaient, en effet, du mal à déterminer de façon claire si « mon, ton, son », « mien, tien, sien, etc. », étaient des adjectifs ou des déterminants, au regard non seulement de la variété des formes, de la place que chacun des groupes (groupe dit atone et groupe dit tonique) occupe dans la phrase, mais aussi du terme « adjectif » affecté aux possessifs déterminants. C’est précisément ces difficultés éprouvées par les élèves mais aussi par l’enseignant que nous sommes, qui nous ont amené à nous pencher sur la question des possessifs.

Notre thème de recherche est formulé comme suit : Les « adjectifs possessifs » : enquête sur la perception de la notion aux  deux cycles du second degré général, état des lieux des manuels usuels en 4e /3e  et  proposition  didactique.

A travers ce thème, nous nous proposons de mettre le doigt sur l’origine du problème. Nous souhaitons également en proposer des solutions afin de faciliter l’enseignement/apprentissage de la notion de possessif non seulement en 4e/3e, le niveau visé, mais aussi à tous les niveaux d’enseignement où la notion est dispensée. Ce niveau nous intéresse particulièrement pour deux raisons : c’est d’abord le niveau où toutes les notions grammaticales connaissent un certains approfondissement ; ensuite, c’est le dernier niveau du premier cycle du second degré où la grammaire est examinée comme matière d’enseignement. Et le constat du terrain nous interpelle au point où nous nous interrogeons d’abord sur l’explication probable de la « confusion ». Nous nous demandons ensuite quelle(s) solution(s) envisager pour clarifier le problème.

Parlant d’adjectifs possessifs, la grammaire traditionnelle les présente sous deux formes  distinctes : les formes dites atones (ma, ta, sa, mon, ton, son, etc.), et les formes dites toniques (mien, tien, sien, tienne, mienne, sienne…). De  plus, elle dit de ces deux groupes d’éléments qu’ils appartiennent tous à la classe des déterminants du nom (cf. Hamon A., 1983, p.73). A travers les manipulations syntaxiques, notamment la substitution, les apprenants comprennent sans difficulté que  les adjectifs possessifs atones sont des déterminants du nom puisqu’ils se placent toujours à gauche de celui-ci, et sont substituables à d’autres formes de déterminants tels que les articles et les adjectifs démonstratifs. Mais quand on procède à la substitution des adjectifs possessifs toniques, le constat est décevant : aucun déterminant de quelque nature que ce soit n’est en mesure de remplacer un seul d’entre eux ; on constate qu’on ne peut les remplacer que part les adjectifs dits qualificatifs ou relationnels. Nous pouvons dès lors émettre l’hypothèse suivante : la difficulté d’identification de la classe grammaticale des adjectifs possessifs réside d’abord dans l’application du terme « adjectif » aux déterminants possessifs. Mais elle est également due au manque de clarté quant à la véritable « identité » grammaticale des adjectifs possessifs de forme tonique.

Pour vérifier cette hypothèse, nous présenterons d’abord les résultats d’une enquête menée auprès des élèves des deux cycles du second degré (4e, 1ère, Tle) et de certains enseignants intervenant pour la plupart au premier cycle. Nous allons ensuite procéder à un état des lieux des manuels usuels en 4e/3e. Sur ce point, nous recourrons à un certain nombre d’ouvrages de référence afin de remédier au problème. Enfin, la dernière partie intitulée proposition didactique, nous permettra de présenter, sans être borné, les différentes manières d’enseigner les adjectifs possessifs de manière que la notion soit claire dans l’esprit des apprenants.

Notre travail s’inscrit dans le cadre théorique de la grammaire descriptive. Les difficultés éprouvées en termes de compréhension sont du fait des insuffisances de la grammaire traditionnelle. Aussi allons-nous nous appuyer sur les manipulations syntaxiques de la grammaire moderne pour recadrer les choses. En effet, les problèmes de terminologie (puisqu’il s’agit en partie de cela) en rapport avec les déterminants ont été traités par un certain nombre d’auteurs. Par exemple, Jean-Aimé Pambou a publié un article qui s’intitule : « Pour une terminologie grammaticale scolaire fondée sur les régularités syntaxiques dans l’enseignement/apprentissage du français langue seconde au Gabon ». Dans cet article, il se penche sur les « querelles » entre « acteurs de l’enseignement sur l’usage de la terminologie grammaticale du français au Gabon. » Plusieurs linguistes et grammairiens y ont accordé une attention particulière. (cf. GOOSSE A., 2004, pp.907-915 ; DENIS D. et al., 1994, pp.433-438, etc.) C’est dire que la question des possessifs n’est pas à son premier examen. Mais nous voulons, à travers ce réexamen, apporter notre modeste contribution à l’édifice qu’est l’enseignement/apprentissage des possessifs dans le système éducatif gabonais.

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